Vampires en toute intimité (2014) : le test complet du Blu-ray

Aymeric, Miguel, Geoffroy et Bernard sont tout ce qu’il y a de plus normaux… À une exception près : ce sont des vampires de plus de 200 ans ! Vivant en colocation près de Limoges, leur quotidien est rythmé par les dures règles de la vie en communauté : ménage, vaisselle, … Et depuis le temps, ce n’est pas chose aisée ! Ils souhaitent plus que tout s’insérer dans la société moderne qu’ils ont parfois du mal à comprendre : sortir en boîte, draguer des filles… Des choses pas si simples quand on se nourrit exclusivement de sang et qu’on ne sort que la nuit ! L’arrivée accidentelle d’un nouveau colocataire très peu discret va venir bousculer leur vie paisible…

ENTRETIEN AVEC UNE COLOC DE VAMPIRES

Vampires en toute intimité est un « found footage » parodique dans le sens où il est tourné caméra à l’épaule, comme un documentaire qui aurait un peu mal tourné, sur un sujet totalement improbable, mais avec un certain degré de réalisme qui fait osciller l’ensemble entre clins d’oeil et franches tranches d’un n’importe quoi que n’auraient pas renié les Monty Python.

Les effets spéciaux par exemple sont d’autant réussis qu’ils sont discrets et bien intégrés dans l’aspect documentaire, ajoutant une couche de « réalisme » qui désamorce le côté parodique tout en lui donnant une légitimité.

Le décalage permanent entre ce réalisme et l’absurdité du propos déclenche régulièrement de francs éclats de rire, amplifiés par un jeu d’acteur confondant de pouvoir comique et flirtant en permanence avec l’improvisation la plus géniale.

Parodie dans la parodie, film à part entière ou bonus géant (à chacun de se faire son avis), le doublage français fait partie de ces expériences très glissantes où les auteurs de l’adaptation prennent certaines libertés de ton et de contenu pour en faire une oeuvre dotée de sa propre identité.

Le doublage est déjà un exercice difficile qui a tendance à aplatir les films, mais sur un film dont le ton est documentaire (donc « naturel ») c’est encore plus difficile… du coup, le doublage de Nicolas & Bruno joue plutôt la carte du détournement ou d’un « lipdub » très « français ». Les voix sont parfois poussées à outrance, on pert totalement les accents germaniques de certains personnages, l’action se déplace de Wellington à Limoges, et la synchro lèvres/voix est parfois franchement approximative. C’est certes très sympa d’entendre Fred Testot ou Alexandre Astier s’amuser, mais on les reconnaît tellement que l’on perd contact en permanence avec le film.

Donc malgré le battage fait autour de cette VF, il est plutôt conseillé de se repaître d’abord de la VOST franchement hilarante pour ensuite s’amuser à découvrir ce que Nicolas & Bruno en ont fait.

Wild Side oblige, rien dans la partie éditoriale n’est laissé au hasard avec des menus intégralement habillés aux couleurs du film et avec la VF comme base sonore.

Le Blu-ray est proposé dans un boîtier classique glissé dans un surétui.

De nombreux et riches bonus occupent ce Blu-ray auquel il ne manque finalement qu’une véritable interview des auteurs du film ou un commentaire audio expliquant les origines du film.

Le making of est tout à fait informel et composé d’images prises sur le vif en coulisses et sans plus d’explication, mais permet de constater que malgré son aspect documentaire un peu fauché, le film a nécessité de nombreux effets spéciaux, des maquillages, des cascades… assez élaborés.

Les scènes coupées (ou versions longues/intégrales de certaines scènes) sont tout aussi hilarantes que le film en lui-même. On sent beaucoup d’improvisations et de délires. À noter que ces scènes coupées sont moins nombreuses sur le DVD.

9 ans avant d’être le long métrage ici présent, Vampires en toute intimité était un court métrage présenté ici dans son intégralité. La matière et les personnages sont là, ainsi que certains gags, mais la maturation de presque 10 ans a manifestement oeuvré… Ceux qui auront visionné le film en VF risquent fort d’être désarçonnés par les voix originales de rigueur dans ces éléments qui n’ont pas été doublés.

Dans l’ombre du doublage s’attarde presque trop rapidement sur le doublage français. Ca reste sympathique, mais les acteurs ne sont pas vraiment interrogés sur l’oeuvre et on les voit surtout en séance d’enregistrement. On aurait également voulu entendre Nicolas & Bruno sur leurs motivations à adapter ce film en français.

Suivent des entretiens avec les personnages qui ressemblent à s’y méprendre à d’autres scènes coupées. Elles prolongent en effet certaines scènes ou idées du film. Le tout restant très drôle.

Cette section se termine avec la bande-annonce du film (VF) et quelques bandes-annonces de films Wild Side sortant en Blu-ray.

Intégralement capté avec une caméra RED Epic, Vampires en toute intimité profite d’emblée d’une définition aux petits oignons avec un rendu vidéo qui sied parfaitement au genre « live footage ». L’encodage AVC sans histoire du Blu-ray ne compromet jamais la qualité de cette image.

L’encodage DTS-HD Master Audio 5.1 est au rendez-vous des versions originale et française qui font plutôt jeu égal au niveau du mixage. Censé être un documentaire pris sur le vif en vidéo, la scène sonore est, centrale, frontale et assez sèche à l’exception de quelques passages musicaux qui réveillent momentanément les enceintes arrières et le caisson de basses.

Outre son aspect volontairement « faux », le doublage français est encore plus sec que la VO et termine de lui oter son ton naturel.

Crédits images : © Unison Films