Réalisé par Afonso Poyart
Avec
Anthony Hopkins, Colin Farrell et Jeffrey Dean Morgan
Édité par M6 Vidéo
Un assassin en série terrorise Atlanta, tuant ses victimes d’un coup de poinçon à la base du cervelet et déjouant tous les efforts du FBI dont il anticipe les initiatives. Les agents chargés de l’enquête, Joe Merriweather et Katherine Cowles, demandent au docteur John Clancy, aujourd’hui à la retraite mais qui les avait aidés dans le passé, de mettre ses dons de medium à leur service.
Prémonitions est le deuxième long métrage du Brésilien Afonso Poyart après 2 Coelhos (titre international : 2 Rabbits), sur la corruption des forces de l’ordre, salué en 2012 par plusieurs prix au Brésil et en Argentine, pas encore tombé dans nos bacs.
Prémonitions (pourquoi ce titre, déjà utilisé à deux reprises, a-t-il été préféré au titre original, Solace, ou à sa traduction, » soulagement » ?) exploite le thème du medium luttant contre le crime, plusieurs fois visité, par exemple par Les Yeux de Laura Mars (Irvin Kershner, 1978) et par la série Medium. Afonso Poyart ouvre dans son film la porte de l’euthanasie, ce qui lui donne son originalité.
En prime, un casting de choc avec Anthony Hopkins (dans un rôle à l’exact opposé de celui de Hannibal Lecter), Colin Farrell, Jeffrey Dean Morgan (Denny Duquette, le patient le plus connu de Grey’s Anatomy, et très dangereux dans The Walking Dead) et Abbie Cornish.
Malheureusement, ces atouts sont gâchés par un scénario pas assez structuré et un montage erratique qui ne parviennent que rarement à installer la tension et jamais à la maintenir. Des dialogues très convenus ne peuvent compenser ce manque, quand ils ne tombent pas dans le ridicule. Par exemple, quand Katherine Cowles lui fait part de ses doutes sur la réalité des pouvoirs psychiques, Clancy la rassure aussitôt en affirmant : » Je suis un scientifique et ne crois qu’à la physique et à la biochimie, c’est tout ! Mes visions ne sont qu’intuition et réaction instinctive. » Quant à la musique d’accompagnement, sans inspiration, elle ne laisse pas une seconde de répit.
De plus, Prémonitions agace par le recours excessif à des effets visuels sophistiqués projetés sur l’écran à chaque vision du docteur Clancy : ralentis, accélérés, flous, couleurs qui bavent ou disparaissent, à l’exception du rouge, la couleur du sang. Ces effets visuels sont appuyés à grand renforts d’effets sonores hétéroclites et tonitruants.
Tout ça devient assez vite ennuyeux…
Prémonitions, 101 minutes sur un Blu-ray double couche, est proposé en version combo avec DVD. Le menu animé et musical offre le choix entre version originale, avec sous-titres optionnels, et doublage en français, les deux au format DTS-HD Master Audio 5.1 ou 2.0. Piste d’audiodescription (DTS-HD MA 2.0) et sous-titres pour malentendants.
Au rayon des suppléments, À la recherche d’une prémonition (3’) fait double emploi avec les bonus suivants auxquels il emprunte de nombreux éléments. Vient ensuite un entretien avec Afonso Poyart (6’) qui tente de nous remonter le moral, à coups de » you know » toutes les trois secondes, en nous assurant qu’il a réalisé là » un film très intéressant, très profond, à partir d’une histoire très forte, avec les meilleurs acteurs » ! Suivent quatre entretiens, avec Anthony Hopkins (6’), avec Abbie Cornish (3’), avec Colin Farrell (4’) et avec Jeffrey Dean Morgan (6’), chacun nous rappelant le thème du film, décrivant son personnage et, dans les grandes lignes, ce qui lui arrive. Après avoir vu tout ça, à quelques détails près, on connaît toute l’histoire ! Pour finir, une bande-annonce.
L’image (2.40:1, 1080p, AVC) est nickel : bonne définition, bons contrastes dans toutes les conditions d’éclairage, noirs denses, couleurs délicates et soigneusement étalonnées.
Le son, au format DTS-HD Master Audio 5.1 ou 2.0 pour la version originale et le doublage (assez soigneux) combine à un spectre bien ouvert, une bonne dynamique et une utilisation cohérente des voies surround procurant une satisfaisante impression d’immersion.
Crédits images : © SND Films