Docteur Frankenstein (2015) : le test complet du Blu-ray

Le scientifique aux méthodes radicales Victor Frankenstein et son tout aussi brillant protégé Igor Strausman partagent une vision noble : celle d’aider l’humanité à travers leurs recherches innovantes sur l’immortalité. Mais les expériences de Victor vont trop loin, et son obsession engendre de terrifiantes conséquences. Seul Igor peut ramener son ami à la raison et le sauver de sa création monstrueuse.

Il est TRÈS vivant !

Avec le mythe de Dracula, la créature de Frankenstein est, sans aucun doute, l’une des créatures qui a le plus inspiré les cinéastes. À partir du roman de Mary Shelley, de nombreuses adaptations ont vu le jour, avec plus ou moins de succès et d’intérêt. Sans refaire un historique complet, on se souviendra forcément de Boris Karloff qui initia la saga Frankenstein (Universal Monsters), de Robert De Niro dans l’impressionnant Frankenstein de Kenneth Branagh, ou même de l’hilarant Frankenstein Junior de Mel Brooks, jusqu’au récent Frankenstein de Bernard Rose ou encore la créature philosophe et tourmentée de Penny Dreadful.

Dernière en date, Docteur Frankenstein (Victor Frankenstein en VO - pourquoi changer le titre ?), est l’oeuvre concoctée par Max Landis (fils de) à l’écriture et Paul McGuigan à la réalisation (Slevin, Push). Le premier à su, à l’image du Docteur Frankenstein, piocher ici et là dans la culture cinéma pour constituer le canevas de son histoire qui, c’est la première fois, s’appuie beaucoup sur Igor, l’assistant de Victor Frankenstein, personnage absent du roman et issu de l’assistant Fritz du Frankenstein de 1931 et du Ygor campé par Bela Lugosi dans Le Fils de Frankenstein.

Servant de narrateur et de plaque tournante au film, le personnage est ici interprété par Daniel Radcliffe, désormais loin de Harry Potter. Si l’on peut apprécier la finesse de son jeu, on est surtout et rapidement subjugué par celui de James McAvoy, qui prête absolument toute son énergie volcanique au personnage de Victor Frankestein, savant brillant, mais qui perd rapidement pied, se laissant entraîner par ses découvertes et son égo.

Au nombre des acteurs, il convient également de signaler la présence d’Andrew Scott (Moriarty dans Sherlock dont McGuigan a réalisé 4 épisodes) dans le rôle de l’inspecteur Turpin, un représentant zélé des forces de l’ordre avec un penchant religieux assez extrême. La folie de cet acteur ne cesse d’étonner.

À mi-chemin entre le Sherlock Holmes de Guy Ritchie et la noirceur de Penny Dreadful, Docteur Frankenstein se fait très théâtral, porte un rythme presque trop rapide, mais détient surtout quelques moments de grâce visuelle et de jeux d’acteurs, le tout emporté par une tornade visuelle qui promet à Paul McGuigan d’être surveillé d’encore plus près.

Testé sur check-disc, Docteur Frankenstein est, à la vente, un Blu-ray ultra classique dans un boîtier simple. Tout aussi simples sont les menus, sonorisés et à la navigation made in Fox.

Approche très classique pour la sélection de bonus de Docteur Frankenstein, avec scènes coupées, making of, galeries photos et bande-annonce.

Si le making of en 7 modules n’est pas très excitant de part son côté très promotionnel et son cirage de pompes de rigueur, il donne tout de même à voir quelques images des impressionnantes coulisses du film.

Parmi les scènes coupées, on retiendra la dernière (qui est aussi la plus longue) intitulé « Bébé Winthrop », un morceau de dialogue et d’événements très intense… sans explication quant à sa coupure, on imagine que c’était justement peut-être trop intense. Elle vaut aussi pour la présence toujours impériale de Mark Gatiss (Sherlock), qui tenait là sa scène principale (il n’apparaît quasiment pas au montage final).

Les galeries photos valent largement le détour dans le sens où contrairement à l’objectif de la caméra du making of qui ne cesse de s’agiter, on a ici l’occasion de poser tranquillement un oeil sur tout le magnifique travail de reconstitution du Londres victorien et des ambiances qui vont avec.

Shooté en numérique, Docteur Frankenstein a ensuite été largement étalonné et patiné pour ne pas gâcher l’imagerie victorienne si magnifiquement recréée par un rendu trop brillant et chirurgical. La définition est présente et les contrastes soigneusement balancés. Pour retranscrire le tout, le master encodé en AVC trouve sur ce Blu-ray un écrin tout à sa gloire.

Il n’y a pas à dire, mais avec un équipement adapté, on s’habitue vraiment au côté immersif des mixages 7.1, pour peut qu’ils soient correctement effectués. Et c’est une fois encore le cas ici, tout du moins, pour la VOST. Celle-ci profite d’un placement des effets, dialogues et musiques parfaitement maîtrisé. Certaines basses sont également assez surprenante. Votre installation et vos tympans ne s’ennuieront pas avec ce Blu-ray.

Côté VF, le constat est un peu plus mitigé avec un encodage DTS standard 5.1 et un mixage qui éteint certaines ambiances lors des passages doublés. En comparaison de la VO, l’impression générale est bien moins enveloppante et détaillée.

Crédits images : © 20th Century Fox, Davis Entertainment Company, TSG Entertainment, MPC