Lenny (1974) : le test complet du Blu-ray

Édition Collector Blu-ray + DVD + Livre

Réalisé par Bob Fosse
Avec Dustin Hoffman, Valerie Perrine et Jan Miner

Édité par Wild Side Video

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Le 22/04/2016
Critique

Lenny

Il était le plus célèbre, le plus insolent, le plus libertaire, le plus controversé des comiques des Sixties. L’histoire hors-norme de Lenny Bruce, dont les improvisations caustiques rencontreront un succès inégalé. S’attirant les foudres de l’Amérique bien-pensante, entre scandale, drogue et condamnations, ce maître du politiquement incorrect se fera la voix de toute une génération. Après sa mort des suites d’une overdose, un intervieweur recueille les témoignages de ses proches et tente de retracer sa vie.

Je suis un chirurgien dont le scalpel extrait les fausses valeurs. Lenny Bruce

Passé à la mise en scène en 1969 avec Sweet Charity, Bob Fosse (1927-1987), Oscar du meilleur réalisateur pour Cabaret en 1973, prouve avec Lenny, adapté par Julian Barry d’après sa propre pièce éponyme, qu’il n’est pas « que » le chorégraphe de comédies musicales de Broadway et du cinéma américain. En abordant la vie du comique irrévérencieux et controversé Lenny Bruce (1925-1966), de son vrai nom Leonard Alfred Schneider, le cinéaste se penche avec virtuosité sur l’envers des paillettes et de la réussite dans le monde du show-business. Porté par un exceptionnel Dustin Hoffman, véritablement habité par son rôle, Lenny dresse le portrait virulent d’une personnalité intrigante croisé avec celui d’une Amérique puritaine, sclérosée par les années Nixon et la guerre du Vietnam, et se révèle un véritable plaidoyer pour la liberté d’expression.

Lenny

Avec une approche documentaire (montage effectué pendant sept mois !) doublé de la magnifique photo N&B magnétique signée Bruce Surtees (fidèle collaborateur de Clint Eastwood et de Don Siegel) inspirée de celle de Gianni Di Venanzo pour 8 1/2 de Federico Fellini, Bob Fosse suit au plus près (la caméra colle souvent aux visages) le succès et la descente aux enfers du pionnier du stand-up. Un homme qui a osé se dresser face à l’hypocrisie américaine grâce à son immense talent pour l’improvisation et sa liberté de ton. Longtemps critiqué à son époque, arrêté - parfois au beau milieu de ses spectacles - à une dizaine de reprises pour obscénité et même placé sous étroite surveillance par les autorités, il est aujourd’hui réhabilité par les comédiens américains actuels tels qu’Adam Sandler ou Jerry Seinfeld, dont les sketchs reprennent au mot près les discours de leur aîné.

Aux côtés de Dustin Hoffman, Valerie Perrine (la pulpeuse Miss Teschmacher du Superman de Richard Donner) trouve l’un de ses plus grands rôles, celui de l’épouse et égérie de Lenny Bruce, stripteaseuse toxicomane, pour lequel elle fut récompensée par un BAFTA et le Prix d’interprétation à Cannes en 1974. Injustement méconnu, Lenny s’impose sans conteste comme l’un des plus grands films américains des années 70, mais également comme le biopic de référence au même titre que le chef d’oeuvre de Milos Forman, Man on the Moon, lui aussi inspiré de la vie d’un autre artiste de performance, Andy Kaufman, dont le destin est étonnamment lié à celui de Lenny Bruce.

Lenny

Présentation - 3,5 / 5

Le test a été réalisé sur un check-disc. Cette édition de Lenny se compose du Blu-ray et du DVD du film, ainsi que d’un livre exclusif de 188 pages sur la genèse et le tournage (difficile) du film, écrit par Samuel Blumenfeld, journaliste au Monde, et intitulé Seul sur scène, illustré de magnifiques photos et de documents d’archives rares. Le menu principal est animé et musical.

Bonus - 2,5 / 5

En guise de suppléments, nous retrouvons la bande-annonce originale du film (vostf) ainsi qu’un entretien absolument passionnant avec le grand directeur de la photographie Darius Khondji (26’) qui revient entre autres sur le travail de Bruce Surtees aka Prince of Darkness sur le chef d’oeuvre de Bob Fosse. Le surnom de Bruce Surtees (1937-2012) provenait de son immense talent à travailler en basse lumière (La Corde raide, L’Evadé d’Alcatraz, Un Frisson dans la nuit. Darius Khondji avoue avoir découvert Lenny à l’occasion de cet entretien et avoue avoir été soufflé par la beauté de la photographie du film. Des partis pris qui l’ont inspiré pour ses futurs projets dit-il. C’est pour lui l’occasion d’évoquer les chefs opérateurs qui lui ont donné envie de faire ce métier (Conrad Hall, Vilmos Zsigmond, Giuseppe Rottuno, Gianni di Venanzo). Dans la dernière partie de cette entrevue, Darius Khondji propose une réflexion sur son métier aujourd’hui depuis l’émergence du numérique.

Lenny

Image - 5,0 / 5

Le nouveau master HD (codec AVC) restauré au format respecté 1.85 de Lenny se révèle extrêmement pointilleux en terme de respect des partis pris esthétiques originaux. La gestion des contrastes (noirs denses, blancs lumineux) est sidérante, les détails ciselés (la sueur sur les visages), la clarté et le relief sont à l’avenant. La propreté de la copie est hallucinante et permet d’apprécier la composition des plans de Bob Fosse, la photo N&B (l’une des plus belles de l’histoire du cinéma) signée par le grand Bruce Surtees retrouve une nouvelle jeunesse doublée d’un superbe écrin, et le magnifique grain d’origine a heureusement été conservé. La copie est stable et l’ensemble ravit les mirettes du début à la fin. Quelle beauté !

Lenny

Son - 4,0 / 5

Les versions originale et française bénéficient d’un mixage DTS-HD Master Audio Mono d’origine. Pour la première option acoustique, l’espace phonique se révèle probant et dynamique, le confort est indéniable, et les dialogues sont clairs, nets, précis. De son côté, la version française apparaît plus feutrée avec des voix qui prennent souvent le pas sur les ambiances et les effets annexes. Que vous ayez opté pour la langue de Shakespeare (largement conseillée pour les scènes de stand-up) ou celle de Molière (Dustin Hoffman, très bien doublé par Francis Lax), aucun souffle ne vient parasiter votre projection et l’ensemble reste propre. Les sous-titres français sont imposés sur la version originale et le changement de langue se fait grâce au menu pop-up.

Lenny

Crédits images : © Corbis. All Rights Reserved.

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm
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Franck Brissard
Le 22 avril 2016
Porté par un exceptionnel Dustin Hoffman, véritablement habité par son rôle, Lenny dresse le portrait virulent d’une personnalité intrigante croisé avec celui d’une Amérique puritaine, sclérosée par les années Nixon et la guerre du Vietnam, et se révèle un véritable plaidoyer pour la liberté d’expression. Injustement méconnu, Lenny s’impose sans conteste comme l’un des plus grands films américains des années 70, mais également comme le biopic de référence.

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