Le Grand jeu (2015) : le test complet du Blu-ray

Réalisé par Nicolas Pariser
Avec Melvil Poupaud, André Dussollier et Clémence Poésy

Édité par BAC Films

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Le 21/07/2016
Critique

Le grand jeu

Pierre Blum, un écrivain quadragénaire, a connu une célébrité éphémère avec un seul livre, maintenant oublié. Un soir, un homme mystérieux, Joseph Paskin, lui fait part de son intention de faire tomber le premier ministre. Quelque temps après, il commande à Pierre un livre, un appel à l’insurrection qui vaudra à son auteur des menaces de mort qui l’obligeront à se mettre à l’abri.

Ce titre, Le Grand jeu, a déjà été utilisé deux fois. D’abord par Jacques Feyder dans un [PROGRAM(grand_jeu ,mélodrame réalisé en 1934)], puis dans un remake de 1954 par Robert Siodmak. Le Grand jeu, le premier long métrage de Nicolas Pariser, n’a rien avoir avec ses deux homonymes.

Le titre, nous confie le réalisateur dans un entretien, lui a été inspiré par La société du spectacle, un livre, puis un documentaire de Guy Debord, sorti en 1974. C’est donc un film politique, un thème qui semble obséder Nicolas Pariser puisqu’il l’a choisi pour ses trois premiers films de court ou moyen métrage, inclus dans les bonus.

Le Grand jeu commence plutôt bien. Son climat mystérieux attise la curiosité pour ce qui s’annonce comme un thriller politique, et l’écriture fluide ne tarde pas à séduire. Les choses se gâtent dans la seconde moitié qui s’enlise souvent dans des clichés et des dialogues assez convenus.

Si André Dussollier interprète parfaitement l’énigmatique Joseph Pasquin, Melvil Poupaud est assez terne dans la peau de Pierre Blum. Dans l’entretien en bonus, Nicolas Pariser dit avoir été beaucoup influencé par Éric Rohmer et la sobriété du jeu qu’il imposait aux acteurs. Mais les acteurs de Rohmer savaient faire passer l’émotion, ce que ne parvient pas à faire Melvil Poupaud sous sa direction. Clémence Poésy, de son côté, fait montre d’un ennui boudeur.

Nicolas Pariser a fait, avec ce premier film, une démonstration d’une belle écriture cinématographique, précédemment révélée par son court métrage La République, salué en 2010 par quatre prix, dont le prix Jean Vigo. Attendons la suite.

Le grand jeu

Présentation - 3,5 / 5

Le Grand jeu (96 minutes) et ses généreux bonus tiennent sur un Blu-ray double couche logé dans un boîtier gris fumée de 11 mm. Un beau menu animé et musical propose le film dans un seul format audio, DTS-HD Master Audio 5.1. L’édition DVD a le même contenu, moins le court métrage Le Jour où Ségolène a gagné.

Bonus - 4,5 / 5

En supplément, les trois premiers films de Nicolas Pariser.

Le Jour où Ségolène a gagné (14’). Le 6 mai 2007, jour du second tour des élections présidentielles opposant Ségolène Royale et Nicolas Sarkozy, une militante du PS peine à trouver des partisans de celle qu’elle soutient, sauf un Belge… qui ne peut pas voter. Une astucieuse comédie.

La République (35’). Le président de la République, hospitalisé au Val-de-Grâce, vient de mourir. Avant que la nouvelle ne soit révélée par la presse, on s’agite dans un parti politique. Le candidat pressenti n’a pas la faveur de tous, surtout pas de celles et ceux qui veulent désigner celui qui est sûr d’être battu. Lâchages, manipulations, peaux de bananes, un bel exercice de style sur les dessous de la politique.

Agit Pop (31’). L’équipe de rédaction d’un magazine est dans tous ses émois au moment où doit sortir le prochain numéro. À une panne de courant succède une mauvaise nouvelle : la couverture n’est pas prête. De toute façon, Agit Pop ne se vend pas et personne ne veut racheter le titre. Une comédie farfelue, bien enlevée.

Entretien avec Nicolas Pariser (12’). Le réalisateur confie que son attraction pour les sujets politiques remonte à sa lecture de Balzac et à la découverte du personnage de Vautrin, puis de quelques films américains, notamment Tempête à Washington d’Otto Preminger (Advise and Consent, 1962). Pour Le Grand jeu, il a été influencé par La Sentinelle (1992) d’Arnaud Desplechin, par Triple agent (2004) d’Éric Rohmer et par The Ghost Writer (2010) de Roman Polanski. Il dit, pour Le Grand jeu, n’avoir pas cherché à viser des faits ou des personnages réels.

Pour finir, la bande annonce du film et de deux autres éditions BAC Films : Taj Mahal de Nicolas Saada (2010) et L’Artiste et son modèle de Fernando Trueba (2012).

Tous ces bonus sont en haute définition.

Image - 4,0 / 5

Au format 1.85:1, 1080i, AVC, l’image, lumineuse, offre un excellent piqué, avec des couleurs naturelles, bien étalonnées, des noirs denses, de solides contrastes et une texture agréable.

Son - 4,0 / 5

Le format DTS-HD Master Audio 5.1 est propre, largement ouvert. Les possibilités du multicanal sont timidement exploitées. Le niveau de l’accompagnement musical est relativement trop élevé. La compréhension des dialogues demande parfois quelque effort : cela tient plus à l’articulation des acteurs qu’à une défaillance de la prise de son.

Le grand jeu

Crédits images : © Thibault Grabherr - Rizzoli Film, Spéva Films

Configuration de test
  • Vidéo projecteur JVC DLA-X70BRE
  • OPPO BDP-93EU
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 275 cm
Note du disque
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Philippe Gautreau
Le 21 juillet 2016
Le Grand jeu, un premier film, commence plutôt bien. Son climat mystérieux attise la curiosité pour ce qui s’annonce comme un thriller politique et l’écriture fluide ne tarde pas à séduire. Les choses se gâtent dans la seconde moitié qui s’enlise souvent dans des clichés et des dialogues assez convenus.

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