Quelque part dans le temps (1980) : le test complet du Blu-ray

Somewhere in Time

Réalisé par Jeannot Szwarc
Avec Christopher Reeve, Jane Seymour et Christopher Plummer

Édité par Rimini Editions

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Le 11/03/2016
Critique

Quelque part dans le temps

En 1972, le dramaturge Richard Collier présente sa première pièce, lorsqu’une vieille dame l’aborde et lui demande de revenir vers elle, comme s’ils se connaissaient depuis longtemps. Intrigué, le créateur mène l’enquête et s’enfonce petit à petit dans un passé inconnu et lourd de sens. Huit ans plus tard, alors qu’il essaye de trouver l’inspiration pour sa nouvelle pièce au « Grand Hôtel », il est étrangement captivé par la beauté d’une jeune femme sur une vieille photographie. Richard découvre qu’il s’agit d’une actrice célèbre du début du XXème siècle : Elise McKenna. Il prend alors la décision insensée de la rejoindre en remontant le temps par la seule force de la pensée.

Réalisateur franco-américain né à Paris en 1937, Jeannot Szwarc commence sa carrière à la télévision en signant quelques épisodes de célèbres séries comme L’homme de fer, Kojak, Opération vol, Night Gallery. En 1973, il signe son premier long métrage, Extreme Close-Up. Cinq ans plus tard, il accepte de tourner la (très bonne) suite des Les Dents de la mer. Après ce grand succès, Jeannot Szwarc met en scène son film qu’il considère comme étant son plus beau et son plus personnel, Quelque part dans le temps, Somewhere in Time, écrit par l’immense Richard Matheson (Je suis une légende, L’Homme qui rétrécit), d’après un de ses propres romans, Bid Time Return, publié en 1975 dans nos contrées sous le titre Le Jeune Homme, la Mort et le Temps.

Alors qu’il vient d’exploser aux yeux du monde en incarnant magnifiquement l’Homme d’acier dans Superman, chef-d’oeuvre de Richard Donner, Christopher Reeve souhaite immédiatement se diriger vers un autre genre pour ne pas rester enfermé dans ce rôle emblématique. A ses côtés, Jane Seymour, révélée en 1970 dans The Only Way, James Bond Girl en 1973 dans Vivre et laisser mourir, puis star de la télévision, trouve dans Quelque part dans le temps un de ses plus beaux rôles. L’alchimie entre les deux comédiens est extraordinaire et participe bien évidemment à l’immense réussite du film de Jeannot Szwarc.

Bien que le film ait été un grave échec commercial et conspué par la critique à sa sortie en 1980, ce mélodrame romantique est rapidement devenu culte auprès de nombreux cinéphiles, au point que certains fan-clubs ont été créés aux quatre coins du monde et l’hôtel vu dans le film devenu un lieu de pèlerinage.

Quelque part dans le temps est aujourd’hui un grand classique du cinéma. Outre la beauté et la magie du couple star, par ailleurs soutenu par l’interprétation du grand Christopher Plummer, la mise en scène de Jeannot Szwarc épouse délicatement l’histoire de Richard Matheson et la photo du chef opérateur Isidore Mankofsky, qui a oeuvré principalement pour la télévision, enveloppe les comédiens dans une atmosphère ouatée absolument divine. La musique de John Barry inspirée de la rhapsodie de Rachmaninov finit par élever l’ensemble au firmament. Le rythme est lent, mais maîtrisé, le cadre élégant et ce qui fait encore aujourd’hui la réussite du film est l’embrasement et la passion avec lesquelles le cinéaste s’empare de sa poignante histoire d’amour teintée de fantastique. Aucunement désuet, Quelque part dans le temps demeure un film inoubliable.

Quelque part dans le temps

Présentation - 4,0 / 5

La jaquette au visuel élégant est glissée dans un boîtier classique de couleur noire, lui-même glissé dans un surétui cartonné liseré blanc. Le menu principal est soigné, animé sur la sublime partition du film.

Bonus - 3,5 / 5

S’il s’est éloigné des studios de cinéma depuis son dernier long métrage Les Soeurs soleil (oui, bon…), Jeannot Szwarc a depuis continué sa carrière à la télévision américaine en signant des épisodes des séries JAG, Ally McBeal, The Practice, Smallville, Heroes, FBI portés disparus, Cold Case : Affaires classées, Fringe, avec une passion jamais démentie. A l’occasion de la sortie en Blu-ray de Quelque part dans le temps, le cinéaste revient (en français bien évidemment) sur son film le plus personnel à travers un entretien passionnant (30’). La genèse du projet, les difficultés de financement, le travail et la collaboration avec l’écrivain Richard Matheson, les différences avec le roman original, le casting, l’alchimie des deux comédiens principaux, les lieux de tournage, les partis pris esthétiques, la musique, la sortie du film (éreinté par la critique, rejet des spectateurs), son statut de film culte aujourd’hui, tout y est abordé avec une émotion contagieuse.

Nous trouvons ensuite une biographie de Richard Matheson proposée par Pascal Montéville, enseignant en Sciences Politiques à School Year Abroad de Rennes. Pendant trente minutes, notre interlocuteur se penche sur les grandes étapes et les oeuvres de l’auteur de L’Homme qui rétrécit, Je suis une légende, Le jeune homme, la mort et le temps, mais également scénariste en 1960 de La Chute de la Maison Usher d’après Edgar Allan Poe, une de ses grandes inspirations, et bien évidemment de Duel de Steven Spielberg en 1971. Divers extraits de films adaptés de Richard Matheson ou écrits par ce dernier, illustrent cette présentation plutôt complète.

L’interactivité se clôt sur une page consacrée aux fan clubs de Somewhere in Time à travers le monde, et une autre indiquant les week-ends organisés au Grand Hotel, situé sur l’Île Mackinac dans l’État du Michigan, lieu du tournage du film.

Quelque part dans le temps

Image - 3,5 / 5

Si l’image affiche une propreté indéniable et des couleurs sensiblement ravivées, le piqué manque de mordant, la définition n’est pas optimale et la profondeur de champ laisse parfois à désirer. Le cadre est habilement exploité, mais les contrastes ne sont pas aussi fermes qu’attendus, certains plans manquent de netteté et se révèlent même légèrement flous. Les scènes sombres posent également problème avec un défaut de détails certain. La colorimétrie retrouve un éclat et une chaleur inédits, un équilibre indéniable (malgré des visages un peu rosés), un étalonnage beaucoup plus conforme aux partis pris esthétiques originaux. A noter que le Blu-ray est au format 1080i.

Son - 3,5 / 5

Les mixages anglais et français Dual Mono sont propres et distillent parfaitement la musique du film. La piste anglaise est la plus équilibrée du lot avec une homogénéité entre les dialogues et les bruitages. Au jeu des différences, la version française - au doublage excellent, Pierre Arditi prêtant son très beau timbre à Christopher Reeve comme dans les trois premiers Superman - s’avère un peu trop axée sur les voix, mais ne manque pas d’ardeur, surtout en ce qui concerne le rendu musical ! Petit problème technique à signaler : le dernier quart d’heure semble légèrement désynchronisé en version originale entre les dialogues et le mouvement des lèvres des comédiens.

Quelque part dans le temps

Crédits images : © Rimini Editions

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm
Note du disque
Avis

Moyenne

5,0
5
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4
0
3
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2
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1
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jean-marc
Le 14 mars 2016
Ah j'avais bien aimé ce film (bien qu'un peu culcul :)).
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Stéphane Leblanc
Le 12 mars 2016
Pas de commentaire.
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Franck Brissard
Le 10 mars 2016
Pas de commentaire.

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