Le Justicier du Minnesota (1964) : le test complet du Blu-ray

Minnesota Clay

Réalisé par Sergio Corbucci
Avec Cameron Mitchell, Georges Rivière et Ethel Rojo

Édité par Gaumont

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Le 25/04/2016
Critique

Le justicier du Minnesota

Minesota Clay purge une longue peine dans un pénitencier pour le meurtre de deux truands qui l’ont provoqué en combat singulier. Il clame en vain son innocence arguant de la légitime défense. En prenant en otage le médecin du camp qui le soigne pour un problème oculaire important, il parvient à s’évader du camp et à rejoindre sa ville natale. Il y a laissé la tombe de sa femme morte en couche. Sa fille Estelle a été élevée par son meilleur ami Jonathan et tous deux sont en buttes aux exactions du rival jaloux de Clay : Fox. Celui-ci à fait main basse sur la ville au grand dam des mexicains du truand Ortiz. Clay va faire le ménage parmi tout ce beau monde, mais la cécité le guette rendant pour lui les choses plus difficiles. La tâche est rendue encore plus compliquée car il ne veut pas dévoiler à Estelle qu’il est son père…

Réalisateur éclectique d’une soixantaine de longs métrages, Sergio Corbucci (1927-1990) signe un de ses meilleurs westerns avec Le Justicier du Minnesota, également connu sous le titre L’Homme du Minnesota ou Minnesota Clay. Sorti en 1964 alors que le western européen, et plus particulièrement transalpin venait d’exploser ou était sur le point de le faire avec Pour une poignée de dollars de Sergio Leone, Le Justicier du Minnesota demeure un des fleurons du genre.

S’il reste un grand nom du cinéma bis italien, c’est avec le péplum, Romulus et Rémus, Le Fils de Spartacus, que Corbucci se fait un nom. Production franco-hispano-italienne tournée en Espagne, Le Justicier du Minnesota est son premier western tourné en solo, juste après avoir coréalisé Massacre au Grand Canyon avec Albert Band. Avec son anti-héros, vieillissant, tombant progressivement aveugle, veuf, père d’une fille qui ne sait pas son identité, ce western pur et dur impose le talent de Sergio Corbucci.

Venu d’Hollywood, Cameron Mitchell (Comment épouser un millionaire, Le Démon des eaux troubles), est installé à Cinecittà depuis trois ans. Dans le film de Corbucci, il est Minesota Clay, et campe parfaitement la figure du cowboy fatigué, mais bien décidé à se venger de Fox, excellent Georges Rivière avec sa moustache bien peignée et ses yeux bleus perçants. Fox, qui aurait pu innocenter Clay pour deux crimes qui l’ont envoyé aux travaux forcés, a fait main basse sur la ville pendant la captivité de ce dernier. Seulement Fox était loin de se douter que Clay allait s’évader. Mais plus Clay approche de son but, plus il perd la vue. Ce qui ne l’empêche pas de mettre dans le mille même les yeux fermés ! Il se retrouve alors au centre d’une rivalité entre deux bandes, celle de Fox et celle d’Ortiz, un mexicain qui souhaiterait prendre le pouvoir sur la ville.

Le réalisateur soigne son scénario, s’intéresse aux personnages, à leurs tourments, espoirs et doutes, tout en offrant aux spectateurs ce pour quoi ils sont venus avec des fusillades rondement menées, des trahisons fatales, des règlements de comptes à un contre cinq dans une ville endormie. Même s’il calque encore le western américain, Le Justicier du Minnesota commence à trouver ses propres marques avec son style parfois baroque et le caractère pittoresque de certains tueurs. Un western qui continue de ravir les cinéphiles adeptes du genre.

Exceptionnellement nous terminerons sur un spoiler indispensable concernant la fin du film. Si vous n’avez pas encore vu Le Justicier du Minnesota abstenez-vous de lire ce qui suit.

Le Blu-ray édité par Gaumont propose le montage avec une fin optimiste «  français  ». Après avoir abattu Fox, Clay s’effondre dans les bras de sa fille et semble rendre son dernier souffle. C’est ainsi que le film se terminait à l’origine. La France a bénéficié d’un épilogue rajouté en fondu enchaîné. Dans celui-ci, Clay se porte comme un charme et arbore des lunettes rappelant celles portées par Henry Fonda dans Mon nom est Personne. Lavé de tous soupçons par l’armée, il monte à cheval, dit au revoir à Jonathan, à Estelle (qui ne saura jamais que Clay est son père) et son compagnon. Galopant quelques mètres, Clay stoppe. Il retire ses lunettes, les lance et tire deux coups de pistolet. Il s’éloigne à nouveau. Le film se termine cette fois sur un gros plan des lunettes aux verres troués par les balles de Clay.

Le justicier du Minnesota

Présentation - 3,0 / 5

Le Blu-ray se présente avec un boîtier plastique blanc (notre test a été réalisé sur un check-disc). Le menu principal est malheureusement peu recherché, fixe et muet, dans la tradition de cette collection. Cependant, le Blu-ray est proposé à un prix on ne peut plus attractif !

Bonus - 2,0 / 5

En plus de la bande-annonce d’époque, Gaumont propose une présentation du Justicier du Minnesota par le spécialiste du western européen Jean-François Giré (12’). L’auteur des deux volumes d’Il était une fois… le western européen, disponibles chez Bazaar&Co, évoque dans un premier temps le réalisateur Sergio Corbucci en retraçant les débuts de sa carrière jusqu’au film qui nous intéresse. Ensuite, notre interlocuteur en vient plus précisément au Justicier du Minnesota en parlant des thèmes abordés et du casting du film.

Image - 4,5 / 5

Gaumont livre un master HD qui permet aux spectateurs de redécouvrir Justicier du Minnesota dans de très belles conditions techniques. Les volontés artistiques du chef opérateur José F. Aguayo (Viridiana, Tristana) sont respectées, même si certains rechigneront sur l’image parfois lisse sur certains plans. Cela n’empêche pas d’apprécier ce réel confort de visionnage, avec ses couleurs terreuses. Le piqué est flagrant, l’apport HD non négligeable sur plans larges, les séquences sombres sont aussi bien définies que le reste, les noirs sont concis, les détails forts appréciables. N’oublions pas le relief des textures, la profondeur de champ inédite, la stabilité et la restauration très impressionnante.

Son - 4,0 / 5

Les pistes italienne et française (au doublage réussi) DTS-HD Master Audio sont de même acabit. Les deux versions délivrent leurs dialogues avec suffisamment d’ardeur et les ambiances annexes sont dynamiques. S’il fallait vraiment les différencier, la piste italienne s’avère plus modérée, les voix des comédiens apparaissent plus fluides et les ambiances plus naturelles et homogènes. Dans les deux cas, aucun souffle intempestif n’est à déplorer, la propreté est de mise et la partition du compositeur culte Piero Piccioni (Lucky Luciano, Le Bel Antonio) est restituée avec fracas. Si les sous-titres français retranscrivent bien la version originale, les sous-titres français pour sourds et malentendants se calquent sur le doublage français, à la traduction parfois très libre.

Le justicier du Minnesota

Crédits images : © Gaumont

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm
Note du disque
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Franck Brissard
Le 26 avril 2016
Sergio Corbucci soigne son scénario, s’intéresse aux personnages, à leurs tourments, espoirs et doutes, tout en offrant aux spectateurs ce pour quoi ils sont venus avec des fusillades rondement menées, des trahisons fatales, des règlements de comptes à un contre cinq dans une ville endormie. Même s’il calque encore le western américain, Le Justicier du Minnesota commence à trouver ses propres marques avec son style parfois baroque et le caractère pittoresque de certains tueurs. Un western qui continue de ravir les cinéphiles adeptes du genre.

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