Marty (1955) : le test complet du Blu-ray

Édition Collector Blu-ray + DVD + Livre

Réalisé par Delbert Mann
Avec Ernest Borgnine, Betsy Blair et Ernest Minciotti

Édité par Wild Side Video

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Le 20/05/2016
Critique

Marty

En dépit de l’incompréhension de ses proches, Marty reste un éternel célibataire et vit seul avec sa mère. Lorsqu’il rencontre Clara, une fille qui lui est en tout point semblable, il caresse enfin l’espoir de pouvoir mener une vie normale. Mais c’est sans compter sur le mépris soudain de son entourage à l’égard de la jeune femme…

Réalisé par Delbert Mann (1920-2007), Marty est le triomphe surprise de l’année 1955. A l’origine, Marty était un simple téléfilm d’une heure produit et réalisé pour la télévision américaine en 1953 avec Rod Steiger dans le rôle-titre et Nancy Marchand dans celui de Clara. Ecrit par Paddy Chayefsky (Network, main basse sur la TV) et mis en scène par Delbert Mann, le succès est foudroyant. Très vite, la production décide d’étendre cette histoire en véritable long métrage pour le cinéma. C’est décidé, Marty sera produit par Paddy Chayefsky lui-même, Harold Hecht et Burt Lancaster qui venait de financer Le Corsaire rouge de Robert Siodmak et Bronco Apache de Robert Aldrich. Delbert Mann y voit l’occasion de signer son premier film au cinéma.

Les comédiens retenus pour cette adaptation sont Ernest Borgnine (après que Rod Steiger ait refusé de reprendre le rôle de Marty), jusqu’alors comédien spécialisé dans les seconds rôles et plus particulièrement dans les personnages de méchants, et Betsy Blair, actrice très engagée politiquement et mariée à Gene Kelly. Le couple est exceptionnel et demeure un des plus attachants du cinéma américain des années 1950. Marty est tourné en 20 jours pour la modique somme de 343.000 dollars. La simplicité de l’histoire de Marty, sympathique boucher du Bronx, d’origine italienne, qui se trouve laid et trop enrobé, éternel célibataire de 34 ans alors que ses nombreux frères et soeurs sont déjà casés et parents, qui rencontre Clara, 29 ans, moquée pour son visage ingrat, sur le point de renoncer à l’amour, a ému les spectateurs du monde entier.

Marty

Marty obtient la Palme d’Or au Festival de Cannes en 1955 (présidé par Marcel Pagnol) et se voit couronner par quatre Oscars, meilleurs réalisateur, acteur pour Ernest Borgnine (également lauréat du Golden Globe du meilleur acteur dans un film dramatique), scénario et surtout celui du meilleur film, ce qui fait de Marty le seul long métrage avec Le Poison de Billy Wilder à avoir été récompensé par ces deux prix prestigieux.

Une histoire ordinaire, avec des personnages solitaires ordinaires au physique très ordinaire, est devenue un succès extraordinaire. Voir l’espoir qui renaît en chacun d’eux subjugue. En revanche, on sent que l’histoire de la mère de Marty et de sa soeur ait été étendue pour cette version long métrage. Cela ralentit le récit et son intérêt principal. On a alors très vite envie de retrouver nos deux personnages principaux, immédiatement attachants. Comédie dramatique et romantique, Marty, malgré son rythme en dents de scie, la théâtralité de certaines séquences et sa mise en scène fonctionnelle et illustrative, est l’exemple type de la victoire inattendue de l’outsider et reste un film pudique et sensible auquel il est difficile de ne pas adhérer.

Pour la petite histoire, alors que Burt Lancaster et Harold Hecht viennent de connaître un grand succès avec Bronco Apache et s’attendent à un triomphe avec Vera Cruz, les deux producteurs produisent Marty en espérant que le film soit un échec au box-office afin d’en déduire le coût de production par rapport aux impôts ! C’est peu dire que les deux hommes ont été décontenancé en voyant le film couvert de louanges par la critique et devenir un véritable phénomène de société !

Marty

Présentation - 3,5 / 5

Le test a été réalisé sur un check-disc. Cette édition de Marty se compose du Blu-ray et du DVD du film, ainsi que d’un livret exclusif de 82 pages sur la genèse, écrit par le mythique Patrick Brion, illustré de magnifiques photos et de documents d’archives rares. Le menu principal est animé et musical.

Bonus - 2,5 / 5

La bande-annonce du film est un supplément à part entière puisqu’elle est ici présentée par le producteur de Marty, l’immense Burt Lancaster (3’).

Le bonus intitulé Joseph LaShelle, des lumières et des ombres (26’) donne la parole au célèbre chef opérateur français Pierre-William Glenn. Toujours sympa et passionnant, le chef opérateur de L’horloger de Saint-Paul de Bertrand Tavernier, La Menace d’Alain Corneau, Loulou de Maurice Pialat, La Nuit américaine de François Truffaut, se penche sur les partis pris esthétiques de Marty. Les volontés artistiques de la photographie de Joseph LaShelle sont finement analysées - entre les prises de vues réalisées en studio et d’autres dans les rues de New York - et Pierre-William Glenn n’hésite pas à se montrer critique envers quelques éclairages qui «  dénaturent  » le réalisme du film à l’instar des ombres portées conventionnelles à Hollywood en 1955.

Marty

Image - 4,5 / 5

Fort d’un master au format 1.33 - alors que le film avait été projeté à sa sortie en 1.85 ! - et d’une compression AVC, ce Blu-ray au format 1080p en met souvent plein les yeux dès le générique d’ouverture. Le DVD MGM datait déjà de 2003 et l’attente de cette édition est finalement récompensée : la restauration HD est étincelante, les contrastes denses, les gris riches, les blancs lumineux, la copie stable et le grain original heureusement préservé. Les séquences sombres sont tout aussi soignées que les scènes diurnes et extérieures, le piqué est doux mais probant. Quelques séquences restent néanmoins marquées par un léger bruit vidéo, un grain plus grumeleux, quelques moirages, quelques pompages et une sensible instabilité et décrochages sur les fondus enchaînés. Notons également diverses poussières qui ont pu échapper au scalpel numérique. Cela n’empêche pas de s’extasier devant l’élégance de ce master HD !

Son - 4,0 / 5

Les versions originale et française bénéficient d’un mixage DTS-HD Master Audio Stéréo. Pour la première option acoustique, l’espace phonique se révèle probant et dynamique, le confort est indéniable, et les dialogues sont clairs, nets, précis. De son côté, la version française apparaît plus étriquée avec des voix mises en avant au détriment des ambiances et les effets annexes. Que vous ayez opté pour la langue de Shakespeare (conseillée) ou celle de Molière, aucun souffle ne vient parasiter votre projection et l’ensemble reste propre.

Les sous-titres français sont imposés sur la version originale et le changement de langue se fait grâce au menu pop-up.

Marty

Crédits images : © Wild Side

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm