Réalisé par Jack Arnold
Avec
Richard Carlson, Barbara Rush et Charles Drake
Édité par Elephant Films
Lorsque ce qui semble être une météorite s’écrase près d’un village d’Arizona en plein milieu du désert, John, un astronome amateur et Ellen, sa petite amie institutrice, se rendent sur le lieu du crash. Sur place, John a juste le temps d’apercevoir un vaisseau avec un être étrange à bord, avant que celui-ci ne soit enseveli par un éboulement. Personne ne croit John, mais bientôt, les habitants du village commencent à agir bizarrement…
LE COUP DE LA PANNE
Avec 63 ans au compteur, son jeu d’acteur un poil outrancier, sa musique au theremin et ses extraterrestres au look improbable, Le météore de la nuit reste néanmoins un classique de la SF des années 50. Surfant sur la vague des films de genre avec message anti-soviétiques intégré, le film de Jack Arnold (L’Étrange créature du Lac Noir) sent bon le kitsch et le budget serré, mais fait preuve ici et là d’une belle inventivité, notamment dans la conception de la soucoupe-météore et sa porte hexagonale, ainsi que dans la vue subjective des aliens-cyclope toute ondulante.
Avec un thème précurseur de L’Invasion des profanateurs de sépultures, Le météore de la nuit tente de faire peur, mais s’éloigne également d’un élément clé des films d’extraterrestres de l’époque : la belligérance des visiteurs. Car ici, point d’invasion en vue d’une récolte de ressources ou de possession d’un territoire… ces pauvres globes oculaires sur corps de limaces poilues qui sécrètent des paillettes sont juste tombés en panne ! Leur seul objectif est de réparer leur boule spatiale pour pouvoir vite déguerpir de ce repère de fous furieux prompts à dégommer du visiteur : les humains.
Du coup, on pourrait presque déceler un message de tolérance et un avertissement contre la sauvagerie aveugle des hommes, comme ce fut déjà le cas avec le cultissime Le Jour où la Terre s’arrêta. La toute première écriture spécifique au cinéma de Ray Bradbury conserve encore aujourd’hui, grâce à ce film, bien des niveaux de lecture.
Quoiqu’il en soit, kitsch ou pas, dénonciateur ou propagandiste, Le météore de la nuit se doit d’intégrer toute collection SF qui se respecte.
Semblant toujours amoureux des films qu’il distribue, Éléphant soigne ses sorties et présente Le météore de la nuit dans un boîtier transparent taille Blu-ray mais dont la jaquette monte jusqu’en haut du boîtier, le tout glissé dans un surétui au design qui rappelle le sensationnalisme de l’époque. La galette DVD accompagne le Blu-ray.
Les menus sont également soignés et présentes une interface graphiquement réussie et facile d’accès.
Les fans savent qu’à l’instar de L’Étrange créature du Lac Noir réalisé l’année suivante par le même Jack Arnold, Le météore de la nuit était proposé en salles en 3D. Il s’agissait même du tout premier film 3D distribué par Universal. Malheureusement, cette version relief n’a pas été intégrée ici.
C’est Christophe Lemaire (Starfix) qui se charge de présenter le film et son contexte dans un entretien de 20 minutes pendant lesquelles le journaliste nous livre une belle récolte d’anecdotes.
La galerie photos présente une sélection de clichés surtout tirés de la promotion de l’époque et quelques images du film.
La partie bande-annonces, outre celle du Météore de la nuit qui insiste justement sur la 3D, propose d’autres films de SF sortis simultanément chez Éléphant, et aussi la section de la collection Cinema Monster Club consacrée à la Créature du Lac Noir.
Le master de ce film de 1953 est assez impressionnant et témoigne d’une restauration/mastérisation très réussie. Même si quelques défauts de pellicule persistent (tout le charme de l’époque), l’image de ce Blu-ray est très satisfaisante, à la définition soignée, à la stabilité étonnante et au grain naturel non atténué artificiellement.
DTS-HD Master Audio 2.0mono pour tout le monde, mais pas tout à fait le même mixage. La VF fait en effet sauter bon nombre d’ambiances et d’effets sonores au profit des dialogues dont le doublage tient plutôt bien la route. La VOST est donc une fois de plus la piste à privilégier pour retrouver tout le travail sonore de l’époque qui est restitué ici sans bidouillage.
Crédits images : © Universal Pictures