The End (2016) : le test complet du Blu-ray

Blu-ray + Copie digitale

Réalisé par Guillaume Nicloux
Avec Gérard Depardieu, Audrey Bonnet et Swann Arlaud

Édité par TF1 Studio

Voir la fiche technique

Avatar Par
Le 23/09/2016
Critique

The End

Un homme part chasser dans une forêt qu’il croyait connaître. Mais son chien s’enfuit puis son fusil disparaît. Alors qu’il se perd, une atmosphère hostile et étrange s’installe…

Il n’aura pas fallu longtemps pour que Gérard Depardieu retrouve le réalisateur Guillaume Nicloux après le très beau Valley of Love. Fiers de leur première expérience en commun, les deux hommes ont rapidement mis en boîte The End, sorti directement en e-Cinéma. En un temps-record, le film a été écrit spécialement pour Gérard Depardieu, produit pour 430 000 euros, tourné et mis en ligne en téléchargement légal en avril 2016, ce qui en fait le premier projet français pensé et produit uniquement dans cette optique de distribution.

Intégralement tourné dans la forêt de Fontainebleau, The End est une véritable expérience cinématographique. Notre Gégé national est quasi-seul en scène, de tous les plans et bouffe l’écran tel un ogre tout droit sorti d’un conte (pour adultes), qu’il est d’ailleurs devenu. Un Bon Gros Géant qui se lève un matin, prend son petit-déjeuner avec son chien Yoshi à ses côtés. Puis ils partent tous les deux en forêt pour aller chasser. Très vite, son chien se fait la malle et « l’homme » a beau l’appeler, le chien a visiblement disparu. Non seulement ça, « l’homme » se perd et ne reconnaît plus le sentier habituel. La nuit tombe, il doit alors se réfugier dans une petite caverne et y faire du feu, tout en rationnant ce qu’il lui reste à boire et à manger. Le lendemain matin il découvre avec stupeur que son fusil a disparu. Il recommence à chercher son chemin pour rentrer, mais semble s’enfoncer encore et toujours dans cette partie de la forêt qu’il ne reconnaît pas et qui s’avère de plus en plus labyrinthique, d’autant plus que des scorpions font même leur apparition.

Guillaume Nicloux, fasciné par son comédien (comme l’auteur de ces mots), le filme de près, enregistre sa respiration hésitante, ses essoufflements, ses râles, sa voix désespérée quand son personnage appelle son chien, mais filme aussi son corps. De près comme de loin, Depardieu n’a qu’à être là pour s’imposer et remplir le cadre. Inspiré d’un rêve du cinéaste, The End est un film métaphorique sur un homme écrasé par la vie et la solitude, une introspection, un homme qui fait le bilan sur son existence. Avec une ambiance quasi-fantastique, Guillaume Nicloux parvient avec une économie de moyens à dresser le portrait d’un homme brisé et seul à l’automne de sa vie. Le cinéaste a l’intelligence de ne pas donner toutes les clés aux spectateurs, afin de les laisser libres de leurs propres interprétations, comme on est en droit d’imaginer que le film peut également se voir comme une parabole du comédien Gérard Depardieu perdu dans le cinéma français contemporain. The End est un film troublant et radical qui n’a pas fini de trotter en tête !

The End

Présentation - 3,5 / 5

Le test du Blu-ray de The End, disponible chez TF1 Vidéo, a été réalisé à partir d’un check-disc. Le menu principal est animé et musical, très sobre.

Bonus - 2,5 / 5

Cette section propose tout d’abord une présentation de The End à la 66e Berlinale, en compagnie de Gérard Depardieu et de Guillaume Nicloux (9’30). Les deux hommes parlent de leur collaboration, des thèmes abordés, des conditions de tournage. Gérard Depardieu en profite pour dire ce qu’il pense du Festival de Cannes, et ça fait du bien !

Cette fois en compagnie de la productrice Sylvie Pialat, Guillaume Nicloux revient cette fois encore sur The End (18’). Si certains propos font redondance avec ce qui a déjà été entendu dans le segment précédent, le cinéaste aborde plus longuement son processus créatif et l’évolution de son art cinématographique. Il s’en dégage également un véritable amour pour Gérard Depardieu, que Guillaume Nicloux regrette de ne pas avoir rencontré avant Valley of Love. C’est entre autres pour cette raison que le réalisateur a voulu enchaîner rapidement sur The End, conçu exprès pour le comédien. Les deux hommes se retrouveront d’ailleurs pour un troisième projet.

L’interactivité se clôt sur la bande-annonce du film, réalisée par Gaspar Noé, dont on reconnaît la griffe.

The End

Image - 4,5 / 5

Jusqu’alors disponible uniquement en e-Cinéma, The End débarque en Blu-ray chez TF1 Vidéo, dans un transfert très élégant. Cependant, si les contrastes affichent une densité impressionnante, le piqué n’est pas aussi ciselé sur les scènes sombres et certaines séquences apparaissent un peu douces. En dehors de cela, la profondeur de champ demeure fort appréciable avec de superbes scènes en forêt, les détails se renforcent et abondent en extérieur jour, le cadre large est idéalement exploité et la colorimétrie est très bien rendue. La définition est quasi-optimale et restitue avec élégance les partis pris de la photographie signée Christophe Offenstein, chef opérateur de Ne le dis à personne, Valley of Love et Les Petits mouchoirs.

The End

Son - 4,5 / 5

L’unique mixage DTS-HD Master Audio 5.1 est réellement bluffant. Le spectateur est happé dans cette étrange forêt aux côtés de Gégé, grâce au soutien constant des enceintes latérales qui environnent l’audience avec de multiples ambiances naturelles. Les voix sont solidement ancrées sur la centrale, la balance frontale est dynamique. D’une précision sans faille, dense, dynamique, le confort acoustique est largement assuré. Les sous-titres français pour les spectateurs sourds et malentendants sont également disponibles.

The End

Crédits images : ©

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm
Note du disque
Avis

Moyenne

4,0
5
0
4
1
3
0
2
0
1
0

Je donne mon avis !

Avatar
Franck Brissard
Le 19 octobre 2016
Inspiré d’un rêve du cinéaste, The End est un film métaphorique sur un homme écrasé par la vie et la solitude, une introspection, un homme qui fait le bilan sur son existence. Avec une ambiance quasi-fantastique, Guillaume Nicloux parvient avec une économie de moyens à dresser le portrait d’un homme brisé et seul à l’automne de sa vie. Le cinéaste a l’intelligence de ne pas donner toutes les clés aux spectateurs, afin de les laisser libres de leurs propres interprétations, comme on est en droit d’imaginer que le film peut également se voir comme une parabole du comédien Gérard Depardieu perdu dans le cinéma français contemporain. The End est un film troublant et radical qui n’a pas fini de trotter en tête !

Lire les avis »

Multimédia
The End
Bande-annonce VF

Proposer une bande-annonce

Du même auteur
(publicité)

(publicité)