Blue Jean Cop (1988) : le test complet du Blu-ray

Avant de se retirer pour commencer une nouvelle carrière à Wall Street, l’avocat Roland Dalton est chargé de défendre un dealer accusé du meurtre d’un policier. Celui-ci affirme avoir agi en état de légitime défense face à cet officier en civil qui cherchait à le racketter. Dalton fait appel à Richie Marks, un policier marginal peu apprécié des siens, pour mener l’enquête. Ils découvrent bientôt l’existence d’un réseau de corruption au sein des forces de l’ordre…

Quoi que vous fassiez, n’appelez pas les flics !

Ceux qui connaissent bien Blue Jean Cop, titre « français » de Shakedown, seront peut-être étonnés d’apprendre que le film est inspiré d’un fait divers réel, symbolique d’une époque où il ne faisait pas bon vivre et traîner dans certains quartiers de la Grosse Pomme. Ce formidable buddy-movie est réalisé par le brillant James Glickenhaus à qui l’on doit les cultissimes Exterminator (Le Droit de tuer) (1980), Le Soldat (1982) et Le Retour du Chinois (1985) avec Jackie Chan. Western urbain, marqué par de géniales séquences d’action et de fabuleux dialogues, ce polar vaut également et surtout pour le tandem Peter Weller (qui sortait des Les Aventures de Buckaroo Banzai à travers la 8ème Dimension et de RoboCop) et Sam Elliott (Beauté fatale, Road House) qui fait des étincelles. Si Sam Elliott excelle quand il donne la réplique à sa moustache, Peter Weller montre quel acteur de génie il était à cette période bénie du cinéma.

Certes, les deux comédiens ont finalement peu de scènes en commun, mais James Glickenhaus réussit à créer un duo complémentaire et marquant. Le cinéaste n’a pas son pareil pour plonger les spectateurs dans les rues animées de New York, où il est né, en particulier celles où fleurissent les cinémas, où Le Justicier braque les dealers et Les Griffes du cauchemar sont projetés, ainsi que ses propres films comme on peut le voir sur les affiches et devantures, entre un sex-shop et un bar sordide. En dehors de la nuque longue du bad guy, Blue Jean Cop est comme le bon vin et vieillit très bien. Malgré son intrigue prétexte, un super flic aux méthodes personnelles s’allie à un avocat spécialisé dans l’aide judiciaire pour faire face à des flics corrompus qui rackettent des dealers pour arrondir leur fin de mois, les scènes d’action à l’instar de la poursuite en side-car, la course-poursuite dans le parc d’attractions et surtout le final what the fuck qui montre Sam Elliott s’accrocher au train d’atterrissage d’un jet privé qui évite de justesse le World Trade Center, démontrent toute la générosité d’un metteur en scène soucieux d’offrir aux spectateurs le plus grand divertissement possible en fonction des moyens dont il dispose.

Efficace et inventif, Blue Jean Cop demeure passionnant, jubilatoire (un coup de feu fait exploser une voiture), vaut encore largement le déplacement et mérite d’être reconsidéré comme un grand classique du cinéma d’action des années 1980.

Carlotta inaugure sa collection Midnight Collection ! Dans la poursuite de son travail sur les films des années 1970-80-90, Carlotta Films ouvre donc cette nouvelle collection consacrée au cinéma de genre des années 1980 et 1990. Pour rester fidèle au style vintage, les visuels Blu-ray et DVD reprennent l’esprit des jaquettes VHS d’époque. Le menu principal est fixe et musical.

En guise de petit-four, seule la bande-annonce originale est disponible.

Carlotta Films nous livre Blue Jean Cop dans un Blu-ray au format 1080p ! La stabilité de la copie est indéniable dès les premiers plans, tout comme sa grande propreté. Cependant, un voile granuleux subsiste tout du long, d’autant plus visible sur les scènes sombres et nocturnes, donnant à l’image un aspect poreux. Malgré cela, les séquences diurnes, comme lorsque le duo principal sort du cinéma, s’en tirent très bien avec des couleurs parfois ravivées et qui savent tirer profit de cette élévation HD.

En ce qui concerne le son, évitez à tout prix la version française DTS-HD Master Audio 1.0, non pas en raison du doublage, mais parce que la qualité est déplorable. L’écoutez demeure sourde et voilée, les dialogues sont parfois inintelligibles et les effets annexes inexistants. N’hésitez donc pas à sélectionner directement la version originale DTS-HD Master Audio 2.0, très propre, sans aucun souffle, claire, nette, précise, riche dans le rendu des effets, explosions, coups de feu et surtout dans sa restitution des dialogues.

Crédits images : © Carlotta Films