Les premiers, les derniers (2016) : le test complet du Blu-ray

Réalisé par Bouli Lanners
Avec Albert Dupontel, Bouli Lanners et Suzanne Clément

Édité par Wild Side Video

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Le 12/07/2016
Critique

Les premiers, les derniers

Dans une plaine infinie balayée par le vent, Cochise et Gilou, deux inséparables chasseurs de primes, sont à la recherche d’un téléphone volé au contenu sensible. Leur chemin va croiser celui d’Esther et Willy, un couple en cavale. Et si c’était la fin du monde ? Dans cette petite ville perdue où tout le monde échoue, retrouveront-ils ce que la nature humaine a de meilleur ? Ce sont peut-être les derniers hommes, mais ils ne sont pas très différents des premiers.

Après le très remarqué Eldorado réalisé en 2008 et son chef d’oeuvre Les Géants, sorti en 2011, l’excellent Bouli Lanners revient derrière la caméra avec Les Premiers, les Derniers. Comme dans ses précédents longs métrages, le réalisateur s’intéresse à plusieurs personnages marginaux, perdus au milieu de fantastiques décors naturels filmés comme dans un western pré-apocalyptique, puisqu’il semble que les informations aient annoncé l’imminence de la fin du monde. Avec son immense sensibilité, Bouli Lanners dresse le portrait d’hommes et de femmes taciturnes, en manque d’affection, à qui la vie n’a pas fait de cadeaux. Outre ces chasseurs de primes, petits gangs et ouvriers, Esther et Willy sont en cavale. Ils s’aiment et ont décidé d’aller voir ailleurs ce que la vie a à leur offrir, en suivant une sorte de rampe de lancement en béton qui traverse la plaine et les étendues désolées.

Les premiers, les derniers

Malgré un rythme en dents de scie, la poésie singulière et l’humour du cinéaste font mouche du début à la fin. A l’instar des Géants, Les Premiers, les Derniers est une balade sauvage où l’amour finit par triompher. Merveilleusement photographiés par le fidèle chef opérateur Jean-Paul de Zaetijd, les décors de la Beauce, en particulier la voie d’essai de l’aérotrain d’Orléans, donnent au film un aspect western moderne avec une petite touche de science-fiction. Bouli Lanners s’entoure de fabuleux comédiens. Il donne lui-même la réplique à Albert Dupontel, Suzanne Clément (actrice fétiche de Xavier Dolan), David Murgia, Aurore Broutin, Philippe Rebbot (réincarnation de Jésus), Serge Riaboukine, Lionel Abelanski, ainsi que les immenses Michael Lonsdale et Max von Sidow. Un festival de gueules, marquées, aux carcasses cassées, voûtées, mais toujours vivantes et redoutablement attachantes.

Contrairement à son précédent film solaire et lumineux, Bouli Laners signe une oeuvre noire, crépusculaire, sombre et âpre. Paradoxalement, Les Premiers, les Derniers est son film le plus optimiste et le plus personnel. Une véritable odyssée, burlesque et contemplative, inclassable et déroutante, drôle et exigeante, en un mot indispensable.

Les premiers, les derniers

Présentation - 3,5 / 5

Le test du Blu-ray du film Les Premiers, les Derniers, disponible chez Wild Side, a été réalisé sur un check-disc. Le menu principal est animé et musical.

Bonus - 2,5 / 5

L’éditeur nous propose un « making of » de 4 minutes, constitué d’images issues du plateau, parfois passées en accéléré et compilées en musique. Si l’on aperçoit légèrement l’envers du décor, ce supplément n’a aucun intérêt.

Heureusement, l’entretien avec Bouli Lanners (10’) réalisé à l’occasion de la sortie du film dans les salles, permet d’en savoir plus sur la genèse des Premiers, les Derniers, les partis pris, le tournage dans les champs de la Beauce, l’utilisation des codes du western, les personnages, le travail avec les comédiens et les thèmes explorés.

En plus de la bande-annonce et des credits, Wild Side nous offre un documentaire de 12 minutes sur le mythique Aérotrain. L’occasion d’en savoir un peu plus sur la création de ce véhicule futuriste se déplaçant sans contact avec le sol, sur un coussin d’air, inventée par l’ingénieur Jean Bertin. De 1963 à 1974, ce dernier se consacre à la conception et aux essais de l’aérotrain, projet d’abord soutenu par les pouvoirs publics mais qui est finalement abandonné par l’État le 17 juillet 1974 - malgré le record mondial de vitesse d’un transport guidé avec 430,4 km/h en mars de la même année - en faveur du TGV, capable de vitesses équivalentes et d’utiliser à des vitesses plus faibles le réseau ferroviaire existant. Bouli Lanners a filmé Les Premiers, les Derniers sur la troisième voie d’essais qui avait été mise en place entre les villes de Saran et Ruan, au nord d’Orléans. Construite en viaduc, cette voie surélevée qui s’étend sur près de 20 kilomètres, sert de décor principal au film.

Les premiers, les derniers

Image - 4,0 / 5

Le Blu-ray des Premiers, les Derniers, est au format 1080i. Malgré cette déconvenue, cette édition s’avère plutôt soignée. La propreté de la copie est assurée, les couleurs désaturées et crépusculaires sont superbes et bien restituées. Le piqué est aléatoire, mais s’en tire honorablement, surtout que les partis pris esthétiques auraient pu avoir du mal à passer le cap du petit écran. La gestion des contrastes est solide, même si nous pouvions attendre plus de détails. Heureusement, l’encodage AVC consolide l’ensemble avec brio et toutes les séquences tournées en extérieur sont très belles. N’oublions pas les scènes nocturnes qui se révèlent riches et qui savent tirer profit de cette promotion HD.

Les premiers, les derniers

Son - 4,5 / 5

Seule la version originale est disponible en DTS-HD Master Audio 5.1. D’emblée, le mixage impose une spatialisation qui happe le spectateur dans un flot d’ambiances naturelles qui ne se calment que durant les scènes en intérieur, axées sur les dialogues. Le cinéaste fait la part belle aux éléments environnants et la scène arrière ne manque pas l’occasion de briller. Le tonnerre et le souffle du vent détonnent sur l’ensemble des baffles, tandis que le caisson de basses s’invite à la partie. L’éditeur joint également les sous-titres français destinés au public sourd et malentendant, ainsi qu’une piste Audiodescription.

Les premiers, les derniers

Crédits images : © Kris Dewitte

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm
Note du disque
Avis

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Franck Brissard
Le 26 juillet 2016
Contrairement à son précédent film solaire et lumineux, Bouli Laners signe une œuvre noire, crépusculaire, sombre et âpre. Paradoxalement, Les Premiers, les Derniers est son film le plus optimiste et le plus personnel. Une véritable odyssée, burlesque et contemplative, inclassable et déroutante, drôle et exigeante, en un mot indispensable.

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