The Assassin (2015) : le test complet du Blu-ray

Chine, IXème siècle. Alors que la province de Weibo tente de se soustraire à l’autorité impériale, Nie Yinniang revient dans sa famille après de longues années d’exil. Son éducation a été confiée à une nonne qui l’a initiée, dans le plus grand secret, aux arts martiaux. Devenue justicière, elle a pour mission de tuer Tian Ji’an, son cousin, ancien amour, et nouveau gouverneur de Weibo. Nie Yinniang va devoir choisir : sacrifier l’homme qu’elle aime ou rompre pour toujours avec « l’ordre des Assassins ».

Wuxia homéopathique

Quand il s’agit de « comprendre » certains cinémas, tout est affaire de nuances et de sensibilité. Il s’agit également de ne pas trop se fier à ses propres attentes, rester ouvert et vierge d’anticipation. Car ceux qui sont venus voir un film de sabre réalisé par Hou Hsiao-hsien, doivent tout de suite comprendre qu’ils vont surtout voir un film de Hou Hsiao-hsien avec du sabre dedans…

Loin d’une virevoltante action aux limites du crédible, Hou Hsiao-hsien (Millennium Mambo choisit la carte de la contemplation, focalise son récit sur une histoire d’amour contrariée et sur le thème de la désobéissance dans un univers ultra-protocolaire. Les personnages sont continuellement en tension interne, tandis que les paysages s’impriment durablement sur la rétine grâce à la caméra qui s’éternise littéralement avant et après chaque mouvement.

L’amateur de combats sera probablement frustré par la quantité, mais saura sans doute apprécier la qualité, la finesse, la façon presque inédite de filmer ce genre de séquences et les effets de câbles ô combien discrets qui donnent à ces séquences des allures de danses.

D’une très courte et dense nouvelle, Hou Hsiao-hsien et ses co-scénaristes ont accouché d’une large trame diaphane qui demandera sans aucun doute plusieurs visionnages afin d’en capter les moindres enchevêtrements.

Récompensé par le Prix de la mise en scène du Festival de Cannes 2015 et par le Cannes Soundtrack Award 2015 (pour les compositions de Lim Giong), The Assassin est un cinéma d’une rare pureté qui demande une disponibilité de tous les sens.

Testé sur check disc, The Assassin est proposé dans le commerce dans un boîtier Blu-ray standard glissé dans un surétui qui reprend l’affiche du film, telle une aquarelle.

Les menus, simples d’accès, sont graphiquement très fins.

Un livret (non disponible pour cette chronique) propose la fameuse nouvelle qui a inspiré le film.

40 bonnes minutes de suppléments sont proposés.

La préface de Jacques Mandelbaum est à double tranchant car si on la visionne avant le film, comme un préface, la verve précise du journaliste du Monde peut enrayer le processus de découverte du film. Par contre, elle apportera bon nombre d’éclairages bienvenus en étant consultée après le long métrage.

Les coulisses du film sont visitées via 4 modules qui s’attardent sur la réalisation, les acteurs, l’aspect action et les décors & costumes. C’est presque trop court, mais suffisant pour capter tout le processus de création du film.

Un court entretien avec Hou Hsiao-hsien termine d’ailleurs d’apporter quelques anecdotes et informations de qualité sur la genèse de The Assassin.

On termine sur la bande-annonce (VOST).

1.33 noir & blanc, puis 1.41 couleur et une séquence en 1.85, Hou Hsiao-hsien utilise cadre et couleurs comme un élément narratif à part entière. Capté en 35 mm et mastérisé en 4K, les images de The Assassin profitent largement de l’impitoyable sensibilité de la pellicule et proposent des résultats parfois chirurgicaux et d’autres carrément granuleux. Le Blu-ray et son encodage AVC s’en sortent assez bien à l’exception de certains plans très « calmes » où des défauts de compression peuvent se laisser voir. La définition est en revanche au rendez-vos et permet d’apprécier toute la finesse du travail de décoration et d’habillage des acteurs.

The Assassin est proposée en VOST uniquement avec une double piste DTS-HD Master Audio 5.1 et 2.0. Le mixage proposé par ce Blu-ray est très très bas, il faut monter le volume à fond afin de pouvoir s’immerger dans les ambiances et dialogues. La piste 5.1 présente une scène sonore assez large et profonde mais qui reste frontale et ne part pas vraiment dans les canaux arrière. La piste 2.0 perd cette profondeur et semble même encore plus basse.

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