L'Etrange cas Deborah Logan (2014) : le test complet du Blu-ray

Pour sa thèse consacrée à Alzheimer, Mia Medina filme Deborah Logan, atteinte de la maladie, ainsi que sa fille qui s’occupe d’elle. Très vite, d’étranges événements se produisent : Deborah se réveille la nuit et procède à d’étranges rites. Petit à petit, l’équipe en vient à se demander si Alzheimer est vraiment responsable de ces événements ou si un esprit maléfique n’en serait pas la cause.

Depuis Le Projet Blair Witch, nombreux sont les films qui ont eu recours au procédé du found footage, pour le meilleur (Cloverfield, REC, Projet X, Chronicle, The Bay) et très souvent pour le pire (la saga Paranormal Activity, Chroniques de Tchernobyl). Contre toute attente, L’Etrange cas de Deborah Logan est à ranger dans la première catégorie ! Le réalisateur Adam Robitel, également monteur, producteur et scénariste, signe un formidable film d’épouvante prenant la forme d’un documenteur, avec quelques témoignages face caméra et extraits de journaux télévisés.

Coproduit par Bryan Singer, ce film ne révolutionnera pas le genre, mais démontre le savoir-faire du réalisateur pour maintenir une tension du début à la fin, grâce à une excellente utilisation du procédé qui a engendré moult navets depuis plus de quinze ans. Malgré un budget somme toute limité, Adam Robitel emballe soigneusement son premier long métrage et peut compter sur de très bons comédiens, en particulier Jill Larson, qui interprète Deborah Logan, actrice habituée aux séries télévisées, mais également remarquée dans Shutter Island de Martin Scorsese. Elle est ici réellement inquiétante et le film repose essentiellement sur son jeu «  possédé  ». Frissons garantis.

L’Etrange cas de Deborah Logan parvient à rendre son histoire «  réaliste  » en se penchant tout d’abord sur une femme âgée atteinte de la maladie d’Alzheimer, qu’une jeune étudiante, Mia, souhaite suivre dans son quotidien pour un reportage destiné à développer sa thèse sur cette maladie neurodégénérative. Avec le concours de Sarah Logan, incarnée par Anne Ramsay (vue dans les séries The L Word, Six Feet Under, Dexter), Mia s’installe donc chez Deborah avec son équipe réduite. Des caméras de surveillance sont installées. La maladie progresse plus rapidement que prévu et Deborah rentre alors dans des crises de démence, loin des habituels symptômes. Les caméras continuent de filmer… L’Etrange cas de Deborah Logan est un film qui fait peur, qui le fait sans effets gratuits ou en remuant la caméra dans tous les sens pour mettre mal à l’aise. Oui les prises de vues s’agitent quand les personnages sont effrayés, mais la mise en scène demeure lisible.

Le film d’Adam Robitel n’a certes pas connu de publicité en France, où il est sorti directement en DVD et Blu-ray. Mais un GIF étrange n’a eu de cesse d’être posté sur les réseaux sociaux et forums de cinéma. Celui d’une inquiétante créature, visiblement filmée en mode nuit, qui ingurgite la tête de quelqu’un. Cette fameuse vidéo en question est tirée de L’Etrange cas de Deborah Logan. De quoi attirer la curiosité des spectateurs ! Voilà un premier film fort réussi qui devrait faire le bonheur des adeptes de sensations fortes. Adam Robitel a depuis signé le scénario de Paranormal Activity 5 : Ghost Dimension, cinquième film de la franchise, et s’est vu confier les rênes du quatrième volet d’Insidious.

Le film d’Adam Robitel, L’Etrange cas de Deborah Logan, arrive directement dans les bacs en France, en DVD et en Blu-ray. Le test de l’édition HD, disponible chez Metropolitan, a été réalisé à partir d’un check-disc. Le menu principal est peu recherché, légèrement animé et bruité.

En ce qui concerne les suppléments, c’est quasiment le minimum syndical. La bande-annonce est présente (en VOST et VF), ainsi qu’une petite présentation (4’) composée de propos rapides de l’équipe (acteurs et réalisateur). C’est tout !

L’Etrange cas de Deborah Logan s’apparente à un found footage et prend comme partis pris d’être filmé à travers le prisme de caméras numériques diverses afin de plonger le spectateur dans l’ambiance du film. Le Blu-ray au format 1080p est le support idéal pour ceux qui voudront découvrir le film d’Adam Robitel, même si la définition dépend constamment des conditions de prises de vues originales. L’encodage AVC est d’un très haut niveau, les contrastes sont souvent léchés, la colorimétrie froide est claire et joliment restituée, le piqué mordant.

Que votre choix se soit porté sur la version française ou la version originale DTS-HD Master Audio 5.1., le confort acoustique est total et la piste anglaise l’emporte du point de vue homogénéité des voix et des effets annexes. Le pourvoir immersif des deux mixages est fort plaisant. Toutes les enceintes sont intelligemment mises à contribution, les effets sont souvent percutants. La balance frontale et latérale est constante et riche, le caisson de basses souligne efficacement les séquences du film les plus agitées, tandis que les dialogues et commentaires restent fluides et solides.

Crédits images : © Metropolitan Films