The Order + Le grand tournoi (2001) : le test complet du Blu-ray

The Order + The Quest

Pack

Réalisé par Sheldon Lettich
Avec Jean-Claude Van Damme, Sofia Milos et Brian Thompson

Édité par Metropolitan Film & Video

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Le 19/07/2016
Critique

The Order + Le grand tournoi

Le Grand tournoi

En 1925, Christophe Dubois, acrobate de rue, est le leader d’un groupe d’orphelins qui vivent de rapine. Leur dernière prise, une mallette remplie d’argent dérobée à un gangster, va bouleverser sa vie. Retrouvé par les trafiquants, Christophe s’enfuit et se cache dans les cales d’un cargo en partance pour l’Extrême-Orient. Découvert par l’équipage, il est enchaîné puis libéré par des pirates qui écument les côtes chinoises. Lord Dobbs, leur chef, remarque l’extraordinaire aptitude de Christophe au combat et décide d’un faire un champion de combats clandestins.

En 1994, Jean-Claude Van Damme est au sommet de sa gloire. Timecop de Peter Hyams est et restera son plus grand succès mondial. Malgré ses critiques désastreuses et le courroux des fans du jeu, Street Fighter est également un hit. Alors qu’il vient de terminer Mort subite, également de Peter Hyams, JCVD décide de passer derrière la caméra. Il écrit l’histoire avec Frank Dux, célèbre sportif spécialisé dans les arts martiaux, dont la biographie romancée avait été adaptée au cinéma dans le film Bloodsport, dans lequel Dux était interprété par Jean-Claude Van Damme lui-même. Après la sortie du Le Grand tournoi sur les écrans, Frank Dux intente un procès à JCVD, que ce dernier allait remporter, pour non-versement des droits d’auteur puisque Dux considérait alors que Le Grand tournoi était en fait un remake de Bloodsport.

The Order + Le grand tournoi

Le Grand tournoi est un des meilleurs films de Jean-Claude Van Damme. L’acteur belge se fait plaisir et a voulu soigner sa première mise en scène, dotée d’un budget confortable de 30 millions de dollars. Véritable film d’aventures et d’action se déroulant dans les années 20, Le Grand tournoi surprend par la beauté des costumes et la splendeur des décors naturels thaïlandais. Après la volée de bois vert reçue pour Street Fighter, il semble que JCVD ait voulu livrer sa version personnelle du jeu vidéo, même si non officielle, avec même une touche de Mortal Kombat. Beaucoup d’éléments sont repris, à l’instar du sumo ou du combattant jamaïcain, tout comme la manière d’annoncer les pays concurrents avant le premier round. Jean-Claude Van Damme lui-même semble pour une fois concerné par son jeu d’acteur et livre une de ses meilleures prestations. On suit donc avec plaisir ses aventures, jusqu’au Ghan-Ghen, le tournoi d’arts martiaux réunissant les plus grands champions venus des quatre coins de la planète afin de remporter le Dragon d’or.

JCVD frappe fort et engage également Sir Roger Moore, qui s’amuse comme un grand gamin dans le rôle du chef de pirates des mers. Plastiquement recherché, Le Grand tournoi séduit également par la photographie de David Gribble (Cavale sans issue) et la musique de Randy Edelman (SOS Fantômes 2, Beethoven, The Mask). Les combats - la dernière demi-heure du film - sont excellemment chorégraphiés et soutenus par un montage fluide et lisible. Avec son cadre large élégant, son souffle romanesque exotique et ses combats qui en mettent plein la vue, Le Grand tournoi mérite vraiment d’être reconsidéré, même s’il est quasiment avéré depuis que Peter McDonald, réalisateur de Rambo III, crédité en tant que producteur exécutif et réalisateur de seconde sur Le Grand tournoi, ait mis en scène les 3/4 du film, JCVD étant lui-même dépassé par l’entreprise.

The Order + Le grand tournoi

The Order

Rudy Calmeyer, qui a toujours eu un goût prononcé pour le risque et l’aventure, part à la recherche de son père archéologue. Ce dernier a disparu au Proche-Orient juste après avoir découvert un ancien manuscrit, ultime et très convoite chapitre d’un livré sacré appartenant à l’Ordre de la Trinité.

Jean-Claude Van Damme et la dernière croisade.

Après l’excellent Replicant, Jean-Claude Van Damme enchaîne sur The Order, pour lequel il signe le scénario avec Les Weldon. Le comédien fait appel à son ami Sheldon Lettich (Kickboxer, Full Contact, Double Impact, Legionnaire) pour metre en scène ce film d’aventures et d’action décomplexé. Il semble que JCVD ait revu le chef d’oeuvre de Steven Spielberg, Indiana Jones et la dernière Croisade, avant d’écrire The Order puisque l’histoire en suit les grandes lignes, un peu comme Christophe Lambert qui avait pioché sur le Seven de David Fincher pour Resurrection. Voilà donc JCVD, qui entamait alors sa quarantaine, visiblement très en forme malgré la cocaïne qui lui sort par les narines, lancé malgré lui sur un trésor perdu en Terre Sainte. Gentleman cambrioleur à ses heures perdues, annonçant un peu le Benjamin Gates avec Nicolas Cage ou rappelant également (de loin) le génial Opération Condor de et avec Jackie Chan, il est le fils d’un archéologue réputé, obnubilé par l’Ordre de la Trinité. Ce dernier se fait enlever et conduire à Jérusalem. JCVD se lance à sa recherche.

The Order + Le grand tournoi

Et c’est parti pour 1h30 ! Après un prologue amusant qui reconstitue les croisades à la manière des spectacles du Puy du Fou avec JCVD en sosie de Jésus-Christ, on retrouve ce dernier (pas le Messie mais Jean-Claude), de nos jours, sur le point de voler un Oeuf de Fabergé, histoire de présenter le personnage. Le mec est cool, roule en Ferrari, et se comporte comme un gamin de dix ans avec son vieux père. The Order est à l’image du personnage de JCVD, second degré, dynamique, cabotin, à l’instar de la séquence où il se grime en rabbin. L’acteur belge s’amuse et cela devient vite contagieux. Si le découpage laisse sérieusement à désirer, surtout quand Van Damme donne quelques coups de pieds, The Order est un film qui ne se prend pas au sérieux et divertit facilement. Les dialogues sont gratinés - il faut voir JCVD lancer « J’ai pété »…oui - et les courses-poursuites à moto et en voiture (une DS Citroën !) avec JCVD au volant qui donne la réplique à Charlton Heston tout dentier sorti, sont bien menées et mises en musique par l’immense Pino Donaggio.

Voilà une série B DTV qui remplit son contrat et bien au-dessus des productions roumaines dans lesquelles JCVD allait se vautrer peu de temps après…même si certaines scènes supposées se dérouler à Jérusalem ont été tournées en Bulgarie !

The Order + Le grand tournoi

Édition - 5,75 / 10

Le test du combo-Blu-ray The Order + Le Grand tournoi a été réalisé à partir d’un check-disc. Un menu propose de sélectionner un des deux films. Puis le menu principal correspondant s’avère fixe, muet, triste.

Aucun supplément disponible. Cela est d’autant plus regrettable que les deux films précédemment sortis en DVD, proposaient des making of !

Malgré un léger manque de concision sur certains plans, le master HD du Grand tournoi (1080p, AVC) dépasse toutes les espérances. Les contrastes sont denses et très beaux, les ambiances nocturnes soignées, les teintes chatoyantes, sans oublier les séquences en extérieur lumineuses. La propreté est évidente, les détails précis et riches sur le cadre large, la colorimétrie respecte les partis pris esthétiques originaux, tout comme le léger grain heureusement conservé lors du transfert. Enfin, n’oublions pas la profondeur de champ toujours appréciable, un relief omniprésent sur les séquences diurnes (aiguisées) ainsi qu’un piqué acéré sur les gammes plus froides. Le master de The Order est plus conventionnel et peine à donner un relief aux décors ou un piqué digne de ce nom, d’autant plus que les partis-pris esthétiques sont guère reluisants. Si la clarté est agréable, quelques flous sporadiques subsistent, les incrustations des effets visuels (l’explosion finale) sont plutôt moches et la définition chancelle quelque peu. Demeure la propreté de l’image.

Les deux films bénéficient de pistes anglaise et française DTS-HD Master Audio 5.1. Dans les deux cas, la spatialisation s’avère agréable, les enceintes latérales délivrent un lot fort appréciable d’ambiances naturelles, d’effets palpables, sans oublier la musique en soutien. Les bruitages lors des combats sont exsudés avec force par la centrale, la balance frontales-latérales est intelligemment équilibrée, l’ensemble est toujours dynamique et les basses interviennent à bon escient avec quelques pics remarquables. Dans les deux cas, aucun souffle n’est à déplorer, l’écoute demeure franche et limpide.

Crédits images : © Metropolitan Films

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm