Réalisé par Julien Leclercq
Avec
Sami Bouajila, Guillaume Gouix et Youssef Hajdi
Édité par M6 Vidéo
Yanis, Eric, Nasser et Frank forment l’équipe de braqueurs la plus efficace de toute la région Parisienne. Entre chaque coup, chacun gère comme il peut sa vie familiale, entre paranoïa, isolement et inquiétude des proches. Par appât du gain, Amine, le petit frère de Yanis, va commettre une erreur… Une erreur qui va les obliger à travailler pour des caïds de cité. Cette fois, il ne s’agit plus de braquer un fourgon blindé, mais un go-fast transportant plusieurs kilos d’héroïne. Mais la situation s’envenime, opposant rapidement braqueurs et dealers…
Révélé en 2007 avec Chrysalis, son premier long métrage avec au casting Albert Dupontel, Marthe Keller, Mélanie Thierry et Claude Perron (excusez du peu !), le réalisateur Julien Leclercq s’est très vite spécialisé dans le thriller. Metteur en scène de L’Assaut (2011), Gibraltar (2013) et producteur de L’Affaire SK1 (2015), il revient avec son meilleur film à ce jour, Braqueurs. Véritable film de genre qui convoque tous les thèmes attendus, scènes de fusillade, trafic de drogue, attaques de fourgons, gangstérisme, Braqueurs oppose une bande de spécialistes du casse à main armée menée par Yanis (Sami Bouajila), avec des trafiquants de drogue d’une cité de la région parisienne. Salif (le rappeur Kaaris, convaincant), le leader de ces caïds, propose un marché à Yanis. Il doit braquer pour lui un go-fast au coffre contenant plusieurs kilos d’héroïne, contre quoi Salif laissera tranquille sa famille et celle de ses hommes de main. En effet, Salif a perdu un de ses associés à cause d’une erreur du frère de Yanis qui a revendu une arme ayant servi au braquage d’un fourgon blindé quelques semaines auparavant. Braqueurs contre dealers, l’affaire ne peut que mal tourner.
Le go-fast n’est pas le sujet de Braqueurs comme pouvait l’être Le Convoi de Frédéric Schoendoerffer, mais juste un élément narratif, d’autant plus que la séquence ne dure que quelques secondes. Ce qui intéresse Julien Leclercq c’est l’authenticité, le rythme, les personnages, l’efficacité des scènes d’action. Et de ce point de vue-là nous ne sommes pas déçus. Les acteurs rivalisent de charisme, en particulier Sami Bouajila (Nid de guêpes), qui du haut de ses 50 ans apparaît affûté, rugueux et impressionnant dans le rôle du chef des braqueurs, ainsi que l’excellent Guillaume Gouix, qui retrouvera d’ailleurs bientôt Julien Leclercq et sera la tête d’affiche du biopic consacré au pilote de Formule 1 Alain Prost. Si certains critiqueront le scénario, classique, pour ne pas dire attendu et cousu de fils blancs, Braqueurs fait preuve d’un réel savoir-faire et toutes les séquences d’action et d’affrontements sont remarquables, percutantes, sèches, saisissantes, l’histoire étant condensée en à peine 1h20. On sent les références à Heat de Michael Mann et The Town de Ben Affleck, mais Julien Leclercq s’approprie ces codes pour les inscrire dans un film 100 % français, sans oublier l’émotion.
Si Braqueurs pèche par son scénario trop prévisible et des personnages qui s’apparentent surtout à des silhouettes, il n’en demeure pas moins que le film répond à toutes les attentes et a tout pour devenir une petite référence du genre en renvoyant dans les cordes les productions navrantes écrites et par Luc Besson. A l’instar de Fred Cavayé, Jean-François Richet et Florent Emilio-Siri (non, pas Olivier Marchal), Julien Leclercq s’impose définitivement comme l’un de nos spécialistes du polar burné et cela fait un bien fou !
Le test du Blu-ray de Braqueurs, disponible chez M6 Vidéo, a été réalisé à partir d’un check-disc. Le visuel de la jaquette reprend celui de l’affiche du film. Le menu principal est efficace, animé et musical.
Après le film, allez faire un tour du côté du making of (15’) qui se concentre essentiellement sur la préparation et le tournage des séquences d’action. Les images de tournage dévoilent toute la minutie de l’équipe des effets spéciaux directs, les répétitions des comédiens - avant le tournage avec un formateur du GIGN - et le travail du réalisateur Julien Leclercq avec ses acteurs.
La section « interviews » (13’) entrecroise les propos de Julien Leclercq, Sami Bouajila, Kaaris et Guillaume Gouix. Nous sommes en pleine promo, mais ces entretiens rapides ne sont pas inintéressants.
Une petite galerie présente l’élaboration des décors à travers des dessins préparatoires.
Cette édition Blu-ray s’avère très soignée. Les contrastes affichent une densité rarement démentie, le piqué est ciselé et les détails s’avèrent très plaisants sur le cadre large. La profondeur de champ demeure fort appréciable et la colorimétrie froide est très bien rendue. La mise en scène brute entraîne quelques pertes inévitables de la définition mais l’ensemble demeure probant la plupart du temps avec de superbes noirs.
Le mixage DTS-HD Master Audio 5.1 crée un espace d’écoute suffisamment plaisant en faisant la part belle à la musique et aux scènes d’action. Quelques ambiances naturelles et déflagrations percent les enceintes latérales sans se forcer mais avec une efficacité chronique, tandis que le caisson de basses distille ses effets avec ardeur. Seuls les dialogues auraient mérité d’être un peu plus relevés sur la centrale, tout comme les frontales qu’on pouvait espérer plus dynamiques. La piste Stéréo est étonnamment plus riche, et instaure un large confort acoustique.
Les sous-titres pour sourds et malentendants sont également disponibles, ainsi qu’une piste en audiodescription.
Crédits images : © M6 Vidéo