La Nuit des diables

La Nuit des diables (1972) : le test complet du Blu-ray

La Notte dei diavoli

Combo Blu-ray + DVD - Édition Limitée

Réalisé par Giorgio Ferroni
Avec Gianni Garko, Agostina Belli et Roberto Maldera

Édité par Le Chat qui Fume

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Le 11/07/2016
Critique

La nuit des diables

Trouvé errant dans les bois, totalement amnésique, Nicola se réveille dans une clinique. L’arrivée à son chevet de la belle Sdenka, qui semble le connaître, paraît le rendre furieux. Petit à petit, Nicola commence à se rappeler ce qui lui est arrivé. Après un accident de voiture, il a été recueilli par une famille de paysans semblant volontairement coupée du monde. Il a alors appris avec stupeur que la région était infestée de « vourdalaks », créatures mortes-vivantes buvant le sang de leurs victimes…

Giorgio Ferroni (1908-1981), qui a aussi parfois signé ses films sous le pseudonyme de Calvin Jackson Padget, est un des plus grands spécialistes du bis italien. Suivant les modes, éclectique, insaisissable, capable de passer d’un genre à l’autre, du documentaire en passant par le film d’aventure, le drame néoréaliste, le péplum (La Guerre de Troie) ou bien encore le film d’épouvante (Le Moulin des supplices) et le western (Deux pistolets pour un lâche, Le Dollar troué). La Nuit des Diables - La Notte des Diavoli (1972) est l’avant-dernier long métrage du réalisateur, un chant du cygne, un testament, à la lisière du cinéma fantastique traditionnel et le cinéma moderne avec l’incursion d’éléments gore. Plus de dix ans après le triomphe du Le Moulin des supplices, Giorgio Ferroni revient au genre fantastique avec La Nuit des Diables, porté par le mythique Gianni Garko et la sublime Agostina Belli.

La nuit des diables

Le film est librement adapté d’une nouvelle vampirique écrite en français d’Alexis Tolstoï et publiée après la mort de l’écrivain, La Famille du Vourdalak. Mario Bava l’avait déjà adapté dans l’un des volets des Les Trois visages de la peur en 1963 avec Boris Karloff. Coproduit par l’Italie et l’Espagne, ce drame fantastique demeure une référence du cinéma de genre transalpin. Crépusculaire, morbide, macabre et violent, La Nuit des diables est aussi et avant tout une histoire d’amour contrariée et tragique. Après un prologue étrange dans lequel un personnage errant, en sang et en guenilles, s’évanouit puis se retrouve bardé de fils dans un hôpital psychiatrique, amnésique, incapable de dire comment il s’est retrouvé dans cet état, Giorgio Ferroni use du flashback et prend le temps d’installer son décor. Nous nous retrouvons dans une forêt perdue au fin fond de la Yougoslavie (bien que le film ait été tourné dans la périphérie de Rome) dans laquelle un entrepreneur et commerçant en bois (Gianni Garko) se perd après avoir tenté de trouver un raccourci… que jamais il ne trouva. Après avoir évité une collision avec une femme, du moins c’est ce qu’il pense avoir vu, Nicola est recueilli par une étrange famille vivant renfermée sur elle-même. A la nuit tombée, il entend des bruits étranges à l’extérieur, comme si des animaux grattaient à la porte. Il apprend qu’il s’agit de Vourdalaks, des créatures parentes aux vampires, qui ne s’en prennent qu’aux membres de leur propre famille, à des amis très proches ou à l’être aimé. Cartésien, rationnel, rejetant ces superstitions, Nicola souhaite rapidement quitter cette famille de paysans, mais il est attiré par la ravissante Sdenka, qui semble vouloir l’avertir des dangers qui l’entourent. L’arrivée de Nicola semble faire renaître Sdenka, alors en détresse, et lui donne envie de s’évader de cette maison en ruines coupée du monde. Celui de Nicola va alors basculer.

La nuit des diables

La Nuit des diables est un film riche, superbement mis en scène et interprété. Giorgio Ferroni s’entoure de précieux et talentueux collaborateurs à l’instar du compositeur Giorgio Gaslini (Les Frissons de l’angoisse, La Notte (La nuit)) qui plonge d’emblée le spectateur dans une atmosphère trouble, impression renforcée par la voix aérienne et hypnotique de la soprano Edda Dell’Orso (la mythique voix du thème principal d’Il était une fois dans l’Ouest). L’acte final montre quelques transformations des personnages, notamment la décomposition des Vourdalaks, rendues possibles grâce au génie du créateur des effets spéciaux Carlo Rambaldi, quelques années avant son départ pour les Etats-Unis où il sera oscarisé.

La grande force de La Nuit des Diables est de privilégier les rapports entre les personnages et l’atmosphère inquiétante, plutôt que de se reposer sur les séquences d’épouvante, finalement plus suggérées pendant une bonne heure. Après un dernier acte absolument saisissant durant lequel Nicola affronte dans les bois la famille devenue possédée, le final s’avère aussi bouleversant qu’inattendu. La Nuit des Diables reste un très grand classique.

La nuit des diables

Présentation - 5,0 / 5

Le chat qui fume sort à nouveau les griffes et édite un des plus beaux Digipacks (à trois volets) que vous pourrez désormais trouver sur le marché. Le graphisme est absolument sublime. Le Blu-ray de La Nuit des Diables repose sur le premier volet, tandis que sur les deux autres reposent le DVD du film et celui alloué aux merveilleux suppléments (disponibles également sur le Blu-ray). Sur le verso du Digipack, une affiche italienne, un visuel espagnol puis un autre transalpin. L’ensemble est glissé dans un fourreau cartonné au visuel magnifique et attractif. Cette édition est limitée à 1000 exemplaires. Le menu principal est animé et musical.

Bonus - 5,0 / 5

A l’instar de sa spectaculaire édition Combo Blu-ray + DVD & Bande-originale du Una Lucertola con la pelle di donna (Le venin de la peur) de Lucio Fulci, Le Chat qui fume récidive avec ce combo Blu-ray-DVD-DVD Bonus pour La Nuit des Diables de Giorgio Ferroni. Au total 3h10 de suppléments, sans compter la possibilité de visionner le film en mode VHS !

La nuit des diables

1) Sdenka et les Diables (24′) : Olivier Père, journaliste, critique de cinéma et directeur du cinéma sur Arte, nous parle du réalisateur Giorgio Ferroni, de son éclectique carrière, puis plus particulièrement de La Nuit des Diables. Notre interlocuteur replace tout d’abord cette oeuvre dans la filmographie du cinéaste, croise habilement le fond (une histoire d’amour tragique, violente, macabre) avec la forme (à la croisée du cinéma classique et moderne), insiste sur sa diversité et sur son talent de metteur en scène en citant notamment Le Moulin des supplices (1960), qu’il considère comme un chef-d’oeuvre du cinéma fantastique. La Nuit des Diables, librement inspirée d’une nouvelle d’Alexis Tolstoï, La Famille du Vourdalak, est pour lui un de ses films de genre préférés.

2) L’Ange et les Diables (24’) : Quel plaisir de retrouver la mythique comédienne Agostina Belli ! Celle qui a illuminé les plus grands films italiens des années 70, y compris les plus sombres, avec son regard azur, parmi lesquels Journée noire pour un bélier - Giornata nera per l’ariete de Luigi Bazzoni, Mimi métallo blessé dans son honneur - Mimì metallurgico ferito nell’onore de Lina Wertmüller, La Poursuite implacable - Revolver de Sergio Sollima ou bien encore Holocaust 2000 d’Alberto De Martino, revient sur sa carrière. Elle évoque ses débuts dans Bandits à Milan (Banditi a Milano) de Carlo Lizzani en 1968, puis certains autres films devenus cultes, y compris La Nuit des Diables de Giorgio Ferroni.

3) Les Diables parmi nous (22’) : Les fans de cinéma Bis et des westerns italiens connaissent Gianni Garko (Le Jour de la haine, Le Temps des vautours, Bonnes funérailles, amis, Sartana paiera). Le comédien, encore fringant à 80 ans, est toujours aussi enthousiaste de revenir sur sa carrière, pour notre plus grand plaisir. C’est au cours de cette interview que vous en apprendrez le plus sur le tournage de La Nuit des diables puisque Gianni Garko se souvient parfaitement des conditions des prises de vue, du travail de Giorgio Ferroni, de ses partenaires, de sa préparation et la création de son personnage, tout comme des effets spéciaux créés par Carlo Rambaldi.

La nuit des diables

4) L’Enfant des ténèbres (12’) : Enfant star en Italie, Cinzia De Carolis avait 12 ans lors du tournage de La Nuit des Diables. Vedette de la série télévisée Marvovaldo en 1970, et l’interprète de Lori dansLe Chat à neuf queues de Dario Argento en 1971, revient à son tour sur sa carrière et partage les quelques souvenirs sur La Nuit des Diables.

5) La Peur et le jazz (23’) : Giorgio Gaslini (1929-2014), compositeur, chef d’orchestre et pianiste, se souvient de ses débuts en tant que créateur de musiques de films dans La Notte (La nuit) de Michelangelo Antonioni. Il détaille ensuite son processus créatif, évoque son admiration et sa collaboration avec le réalisateur Giorgio Ferroni sur La Nuit des Diables. Il nous fait ensuite une petite démonstration au piano en rejouant le thème principal du film. Giorgio Gaslini n’oublie pas de mentionner l’extraordinaire voix de la chanteuse soprano Edda Dell’Orso, rendue célèbre à travers les musiques d’Ennio Morricone.

6) Lumière céleste (17’) : Nino Celeste officiait en tant qu’opérateur caméra sur le tournage de La Nuit des Diables, dont la photo est officiellement signée Manuel Berenguer. Comme les autres intervenants de cette section, il débute cet entretien en parlant de ses débuts dans le cinéma, puis comment il est ensuite devenu chef opérateur. Nino Celeste ne manque pas d’anecdotes sur la production de La Nuit des diables et avoue avoir remplacé Manuel Berenguer à son poste quand celui-ci était obligé de se rendre en Espagne pour des problèmes familiaux. Il aborde également l’aspect technique du film, le traitement des couleurs, le cadre, l’éclairage des scènes tournées en nuit américaine, les effets spéciaux, le casting, l’accueil du film. Il clôt cette interview en se disant nostalgique du cinéma d’antan, fustige l’arrivée du numérique («  qui a tout détruit  ») et les réalisateurs d’aujourd’hui qui sont plutôt «  des vidéastes et filmmakers prétentieux  ». C’est dit !

Voilà en ce qui concerne les interviews ! Mais attendez, ce n’est pas encore terminé !

Le Chat qui fume propose également la nouvelle d’Alexis Tolstoï, La Famille du Vourdalak, au format Livre Audio (1h08) !

Nous trouvons aussi le début alternatif français (1’35). Un panneau en introduction indique que suivant les pays et les supports vidéo, La Nuit des Diables proposait deux débuts alternatifs. Celui présenté par l’éditeur comporte des plans de nudité et une violence graphique, lors des tests réalisés sur Nicola. L’autre début ne comporte pas ces scènes, coupées pour des raisons de censure, remplacées par des plans alternatifs sur Gianni Garko.

Last but not least, Le Chat qui fume nous fait le même cadeau que sur l’édition HD du Una Lucertola con la pelle di donna (Le venin de la peur), à savoir la possibilité de visionner La Nuit des Diables en mode VHS ! Comme à la bonne époque de la VHS, mais encodé en AVC et disponible en 1080i, le film de Giorgio Ferroni est disponible en version française et ne perd rien de sa force avec une image sale et instable. Une très bonne surprise.

L’interactivité se clôt sur un lot de bandes-annonces.

La nuit des diables

Image - 5,0 / 5

Rebelote pour Le Chat qui fume ! Après avoir sorti la plus belle édition Blu-ray de l’année 2015 pour Una Lucertola con la pelle di donna (Le venin de la peur), voici que déboule celle de La Nuit des Diables ! Pour sa deuxième incursion dans le monde de la HD, l’éditeur a encore frappé. Dès le générique d’ouverture, l’image, au format respecté 2.35, affiche une propreté remarquable et une stabilité jamais prise en défaut, la clarté est de mise, les couleurs automnales sont restituées, le grain cinéma est bien géré, les contrastes plutôt riches, le piqué agréable. La définition flatte les mirettes, la compression demeure discrète. C’est superbe ! Le Blu-ray est au format 1080p.

Son - 4,0 / 5

Propre et dynamique, le mixage italien DTS HD Master Audio Mono ne fait pas d’esbroufe et restitue parfaitement les dialogues, laissant une belle place à la musique de Giorgio Gaslini. Elle demeure la plus dynamique du lot. La version française DTS HD Master Audio Mono pousse un peu trop les dialogues, légèrement chuintants, au détriment des effets annexes. Les sous-titres français ne sont pas imposés sur la version originale.

La nuit des diables

Crédits images : © Le Chat qui fume

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm
Note du disque
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Franck Brissard
Le 26 juillet 2016
La grande force de La Nuit des Diables est de privilégier les rapports entre les personnages et l’atmosphère inquiétante, plutôt que de se reposer sur les séquences d’épouvante, finalement plus suggérées pendant une bonne heure. Après un dernier acte absolument saisissant durant lequel Nicola affronte dans les bois la famille devenue possédée, le final s’avère aussi bouleversant qu’inattendu. La Nuit des Diables reste un très grand classique.

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