Mr. Robot - Saisons 1 & 2

Mr. Robot - Saisons 1 & 2 (2015) : le test complet du Blu-ray

Mr. Robot

Blu-ray + Copie digitale

Réalisé par Niels Arden Oplev
Avec Rami Malek, Christian Slater et Carly Chaikin

Édité par Universal Pictures Home Entertainment

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Le 02/02/2017
Critique

Mr. Robot - Saisons 1 & 2

Elliot Alderson travaille chez Allsafe Security, une société de Manhattan spécialisée dans la protection des réseaux informatiques. Hanté par des hallucinations, anxieux, paranoïaque, il se méfie de chacun et utilise son expérience de hacker pour tout connaître des gens qu’il côtoie, y compris de ses amis, et, à l’occasion, pour punir des inconnus qui agissent mal. Il est accosté dans le métro par un certain « Mr. Robot » qui lui propose de rejoindre à Coney Island un petit groupe de hackers, sous la bannière de « f.society », une organisation anarchiste qui projette de bouleverser les équilibres économiques établis en redistribuant les richesses accumulées par un tout petit nombre. La première cible désignée est le plus gros client d’Allsafe Security, E-Corp, une multinationale aux visées régaliennes : elle émet sa propre monnaie, E-coin, à parité avec le dollar.

Sam Esmail, le créateur de Mr. Robot, nous avait immédiatement séduit avec Comet, son premier film dont il avait aussi écrit le scénario, « une histoire sans début, sans milieu et sans fin », une invitation à entrer dans un monde en marge du réel s’adressant à celles et ceux qui ne craignent pas de se laisser embarquer dans un univers de poésie et de fraîcheur où la logique n’a pas sa place.

Mr. Robot - Saisons 1 & 2

On retrouve cette fantaisie dans Mr. Robot, cette confusion entre réel et imaginaire entretenue par le particularisme du personnage principal, Elliott, dont la complexité se dévoile, épisode après épisode, notamment au cours des consultations chez son psy, dont nous sommes les témoins indiscrets ou encore dans la parodie de sitcom des années 80 au début de l’épisode 6 de la saison 2 (autrement nommé eps2.4_m4ster-s1ave.aes). Comme dans Comet, le fil du temps se distend à plusieurs reprises à l’occasion des hallucinations dont souffre Elliot ou des séquences où rêve et réalité se distinguent difficilement.

« Mind awake, body asleep »

Cette pensée d’Elliot (il nous fait ses confidences tout au long de la série) résume sa dérive mentale, ses égarements, entretenus par l’abus de drogues, qui l’amènent parfois à se demander qui il est. Asocial, c’est sûr. Pensez donc : il n’est même pas sur Facebook ! Rami Malek, remarqué dans la série The Pacific (2010) et dans States of Grace (Short Term 12, Destin Daniel Cretton, 2016), s’acquitte parfaitement d’un rôle très exigeant en réussissant, malgré l’extrême sobriété de son jeu, à communiquer l’étrangeté et le profond mal-être d’Elliot. Une performance saluée par un Primetime Emmy Award.

Il n’est pourtant pas isolé car il évolue dans une galerie de personnages bizarres, en tête desquels se place Tyrell Wellick (le Norvégien Martin Wallström), un monstre d’ambition et de dépravation, Darlene (Carly Chaikin), un garçon manqué, l’organisatrice du groupe de hackers, sans oublier Mr. Robot, interprété par Christian Slater, dont on ne découvre la véritable identité que vers la fin de la saison 1. La plus « normale », Angela Moss (Portia Doubleday) est néanmoins dévorée par un désir de vengeance. Le plus horrible, interprété par Michael Cristofer (le prêtre très particulier de Ray Donovan), est sans doute Phillip Price, le PDG d’E-Corp : obsédé par le pouvoir, il confesse avoir fait en sorte, pendant toute sa vie professionnelle, d’être à tout moment « l’homme le plus important dans la pièce ».

Mr. Robot - Saisons 1 & 2

Le récit riche en rebondissements, solidement ancré dans l’actualité, évoque plusieurs problèmes de société : la crise financière d’octobre 2008 et le mouvement Occupy Wall Street, la surveillance occulte des citoyens par la NSA, un cas scandaleux de pollution, l’insécurité de l’Internet, le contraste entre l’opulence et la misère, graphiquement symbolisée par le sinistre papier peint rapiécé des toilettes dans lesquelles Darlene a une brève relation sexuelle. La saison 2 décoche même une flèche empoisonnée à Donald Trump qui se lançait alors dans sa course vers la Maison Blanche !

Mr Robot sollicite indiscutablement les méninges du spectateur en même temps qu’elle accroche son attention par des twists surprenants et le rythme que lui donnent de nombreuses scènes d’action. Probablement la série la plus originale de l’année, avec Westworld (dont la date de sortie vidéo de la saison 1 n’a pas encore été annoncée).

La fin de la saison 2 de Mr. Robot est aussi peu conventionnelle que le reste de la série. Il faudra s’armer de patience pour connaître la suite, la date de diffusion sur USA Network n’ayant pas encore été officiellement annoncée à l’heure où nous écrivons ces lignes. Espérons qu’elle ne traînera pas trop avant de tomber dans nos bacs : la saison 1 n’a été disponible que six mois après son arrivée au Royaume Uni.

Mr. Robot - Saisons 1 & 2

Présentation - 3,0 / 5

Mr. Robot saison 1 (10 épisodes) et saison 2 (12 épisodes) tiennent sur cinq Blu-ray double couche (six disques pour l’édition DVD) logés dans un coffret non fourni pour le test. Un menu assez spartiate, fixe, à pictogrammes, propose le choix entre version originale (DTS-HD Master Audio 5.1) et deux doublages, en français et en espagnol (DTS Digital Surround 5.1).

Sous-titres en français, espagnol, néerlandais et anglais (pour malentendants).

Copie digitale offerte au format UltraViolet.

Bonus - 3,0 / 5

Suppléments peu généreux.

Pour la saison 1, des scènes coupées (14’), un bêtisier (5’) et un court documentaire sur le tournage (12’) dans lequel Sam Esmail dénonce l’importance croissante de la numérisation de l’information et l’emprise des réseaux sociaux. L’ampleur du sujet l’a poussé à abandonner le format du film, initialement envisagé, pour celui de la série autorisant une exploration plus poussée des personnages. Il s’est également appliqué à donner une représentation réaliste des écrans informatiques.

La saison 2 ne nous gâte guère plus, avec des scènes coupées (20’), et un court documentaire, DERRIÈRE_LE_MASQUE_MR_ROBOT_2.0MOV (11’) dans lequel Sam Esmail nous dit qu’il a réalisé lui-même 15 des épisodes et supervisé la réalisation des autres. L’intervention des acteurs, à teinture promotionnelle, n’ajoute pas grand-chose à la découverte de la série. Mais une courte parodie de film d’horreur, sortie d’une cassette VHS au bout du rouleau, Méticuleux.Massacre.de.la.Bourgeoisie.1984-VHSrip.mp4 (8’) offre une plaisante surprise : la version intégrale du film que Darlene et Elliot regardent sur un écran de télé, dont on n’avait aperçu que quelques bribes. Là on voit comment un assassin psychopathe, le visage dissimulé par le masque de Mr. Robot, pimente la fin d’un déjeuner de célébration du nouvel an 1985.

Mr. Robot - Saisons 1 & 2

Image - 4,0 / 5

L’image (1.78:1, 1080p, AVC) est d’une remarquable précision, tant dans les gros plans de visages que dans le détail des plans larges sur toute la profondeur du champ, malgré un fléchissement occasionnel des contrastes dans quelques scènes d’intérieur.

Mr. Robot - Saisons 1 & 2

Son - 4,0 / 5

La version originale offre, outre plus de naturel, l’avantage de la haute définition (DTS-HD Master Audio 5.1, contre DTS Digital Surround 5.1 pour le doublage), avec une meilleure dynamique et plus de finesse. La priorité donnée aux dialogues, toujours clairement restitués, n’empêche une bonne sensation d’immersion dans l’environnement des toutes les scènes par une utilisation appropriée des possibilités du multicanal.

Mr. Robot - Saisons 1 & 2

Crédits images : © Universal Cable Productions

Configuration de test
  • Vidéo projecteur JVC DLA-X70BRE
  • OPPO BDP-93EU
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 275 cm
Note du disque
Avis

Moyenne

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Philippe Gautreau
Le 2 février 2017
Mr. Robot, riche en rebondissements, fait naviguer des personnages étranges dans les eaux dangereuses de l’Internet. Passionnante, pas du tout conventionnelle, la série sollicite les méninges. Difficile de ne pas devenir accro !

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