Guerre & Paix (2015) : le test complet du Blu-ray

War & Peace

Réalisé par Tom Harper
Avec Paul Dano, Lily James et James Norton

Édité par ESC Editions

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Le 18/01/2018
Critique

Guerre & Paix

Russie, 1805. Alors que les armées de Napoléon approchent dangereusement, Pierre, Natasha et Andreï, issus de la haute société, ont pour seule ambition de trouver un sens à leur vie. À l’aube de troubles qui bouleverseront à jamais la Russie, les trois jeunes aristocrates se lancent à corps perdu dans cette quête spirituelle tandis que tout s’effondre autour d’eux…

Le scénario de Guerre et paix, résolument intimiste, est centré sur le triangle amoureux formé par Pierre Bezukhov, Andreï Bolkonsky et Natasha Rostova. Les aspects politiques et sociaux du roman de Tolstoï, une imposante fresque historico-romantique de 2 000 pages, ont été comprimés, sans être cependant escamotés, dans un heureux équilibre requis pour l’adapter en images et la faire entrer dans le cadre étroit d’une minisérie. Une place est donc réservée à l’invasion par Napoléon, avec une évocation réussie de la bataille de Borodino. La série, comme le roman, loin des images d’Épinal et près de la réalité, représente Napoléon comme un envahisseur sans foi ni loi dont l’hasardeuse entreprise se soldera par la retraite de la Bérézina. La stratégie de la terre brûlée et l’arrivée de l’hiver mirent fin à l’hasardeuse aventure, comme elles aboutirent, 138 ans plus tard, à la défaite de Stalingrad qui précipita la fin du troisième Reich.

Guerre et paix est une autre réussite d’Andrew Davies, avec Julian Fellowes (Downton Abbey), un des meilleurs scénaristes britanniques, auteur de plusieurs adaptations de drames en costumes, de Jane Austen (Raison et sentiments / Sense and Sensibility, Northanger Abbey) et Emma), de Charles Dickens (La Petite Dorrit et La Maison d’Apre-Vent - Intégrale / Bleak House, tout récemment édité en France), de William Makepeace Thackeray (La Foire aux vanités), de George Eliot (Middlemarch), etc.

Guerre & Paix

La mise en scène et les mouvements de caméra fluides du réalisateur Tom Harper (il a contribué aux séries Misfits et Peaky Blinders), la photo de George Steel (saison 1 de Peaky Blinders et saison 1 de la minisérie The Honourable Woman) mettent en valeur la beauté des décors et costumes.

La distribution de Guerre et paix est un autre atour de ses atouts. Aux côtés de James Morton (Grantchester) qui incarne avec une froide élégance le prince Andreï Bolkonsky, de Gillian Anderson, Jim Broadbent, Stephen Rea, Greta Scacchi et de Mathieu Kassovitz sous le bicorne de Napoléon, on remarquera surtout la pétillante fraîcheur de Lily James dans le rôle de Natasha et, plus encore, l’aisance avec laquelle Paul Dano se glisse avec talent dans les habits de Pierre, le fils illégitime du comte Bezukhov, maladroit, timide et gaffeur, en décalage avec la pensée et les manières de l’aristocratie russe à laquelle il appartient désormais.

Guerre et paix est probablement l’adaptation la plus réussie de l’oeuvre de Tolstoï. Elle surpasse celles faites pour le grand écran, celle de King Vidor en 1956 et même celle de Sergeï Bondarchuk en 1966. Mais aussi celles réalisées pour la télévision, par Robert Dornhelm en 2007 (avec Clémence Poésy dans le rôle de Natasha) ou l’assez remarquable série en 20 épisodes réalisée en 1972 par John Davies, (avec Anthony Hopkins dans le rôle de Pierre Bezukhov) qui mériterait une édition vidéo.

Guerre & Paix

Présentation - 3,0 / 5

Guerre et paix (6 épisodes d’une durée cumulée de 6h15) et ses trop maigres suppléments (11 minutes) tiennent sur deux Blu-ray BD-50 (trois disques dans l’édition DVD), logés dans un boîtier glissé dans un fourreau.

Le menu animé et musical propose le choix entre version originale, avec sous-titres imposés un peu haut placés sur l’image, au format DTS-HD Master Audio 2.0 stéréo, et doublage en français au même format.

Bonus - 2,5 / 5

Les suppléments, la moitié seulement de ceux qui accompagnaient l’édition américaine sortie en février 2016, sont logés sur le disque 2.

Du roman à l’écran (5’) : Andrew Davies, après avoir rapproché le personnage du Prince Andrei Bolkonsky de celui de Darcy inventé par Jane Austen, lit un passage du scénario pendant qu’est projeté le tournage de la scène où Pierre Bezukhov, s’opposant à un vicomte français, fait les louanges de Napoléon.

Le château de Rundale (2’) : une rapide présentation du château du duc de Courlande, en Lettonie, qui servit de décor à plusieurs scènes.

Scènes coupées (4’).

Image - 4,5 / 5

L’image (1.78:1, 1080i, AVC), jamais clinquante, à la texture et légèrement brumeuse, dans une fine palette de couleurs légèrement désaturées, est un modèle de délicatesse qui fait oublier l’apparition, très occasionnelle, d’un discret bruit vidéo.

Son - 4,0 / 5

Le son de la version originale, au format DTS-HD Master Audio 2.0 stéréo, assure une parfaite intelligibilité des dialogues, une restitution aérée de l’accompagnement musical et, grâce à une séparation efficace des deux voies, une impression d’immersion dans l’ambiance qui aurait toutefois pu être renforcée par le format multicanal 5.1 proposé par l’édition US. Ces observations valent pour le doublage, aux dialogues manquant de naturel.

Guerre & Paix

Crédits images : © BBC

Configuration de test
  • Vidéo projecteur JVC DLA-X70BRE
  • OPPO BDP-93EU
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 275 cm
Note du disque
Avis

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Philippe Gautreau
Le 18 janvier 2018
Cette récente adaptation de Guerre et paix, résolument intimiste, n’escamote cependant pas les aspects politiques et sociaux de l’imposante fresque romanesque de Tolstoï. Une nouvelle réussite d’Andrew Davies, un des meilleurs scénaristes britanniques, bien interprétée et rehaussée par le faste visuel des grandes séries de la BBC.

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