Réalisé par Russell Mulcahy
Avec
Christophe Lambert, Roxanne Hart et Clancy Brown
Édité par Studiocanal
Après avoir survécu à une blessure qui aurait dû lui être fatale lors d’une bataille de clans dans les Highlands écossais en 1536, Connor MacLeod est banni de son village. Plusieurs années après, il rencontre Juan Sanchez-Villa-Lobos Ramirez qui lui révèle la vérité sur lui-même : il appartient à la race des Immortels, qui ne peuvent être tués que s’ils sont décapités. Les Immortels traversent les siècles en luttant les uns contre les autres pour remporter le Prix. En 1986, les derniers Immortels qui ont survécu se retrouvent à New York pour livrer un ultime combat…
Il ne peut en rester qu’un…
Cette tirade mythique du film Highlander est presque prophétique en ce qui concerne la filmographie de Russell Mulcahy qui, bien qu’ayant oeuvré sans véritable relâchement depuis Razorback (son premier long métrage), que ce soit au cinéma, pour des clips ou pour la télévision (dernièrement pour la série Teen Wolf), restera surtout le réalisateur de ce film culte pour toute une génération.
De même pour Christophe Lambert, et bien que son rôle dans Greystoke, la légende de Tarzan lui disputera cette place de numéro un, l’incarnation de Connor MacLeod continuera d’être la référence lorsque l’on parle de sa carrière.
Il faut bien admettre qu’Highlander est une pièce maîtresse dans la filmographie fantastique des années 80. Un film culte qui, comme beaucoup d’autres films de cette époque s’est surtout fait un nom grâce à la vidéo (le film n’avait même pas remboursé son budget à sa sortie en salles) et proposait une histoire sans concession qui pouvait atteindre différents publics avec son mélange d’action, de combats, de brutalité, mais aussi de romance et d’une certaine dramaturgie. Animé par des plans virtuoses et accompagné par la musique de Michael Kamen et les chansons devenues mythiques du groupe Queen, Highlander reste aujourd’hui un morceau de bravoure d’un cinéma à tripes aujourd’hui disparu et le point d’origine d’un univers aux ramifications plus ou moins réussies : 4 longs métrages, une série et même un film d’animation.
Highlander fait partie de ces films dont les rééditions pullulent au gré des nouveaux formats, des découvertes de matériels inédits et de restaurations diverses. Sortie en catimini par Studiocanal, cette « version restaurée prestige » arrive à point nommé pour fêter les 30 ans du film. Mais l’éditeur français ne sort pas la fanfare pour autant et n’habille notre Immortel préféré que d’un simple Digipack en carton qui contient la galette Blu-ray et rien d’autre. Fort heureusement, comme cette chronique le détaille dans les autres sections, cette galette est tout à fait réussie et se concentre sur un seul montage du film, celui de 116 minutes, désigné au fil du temps comme « montage européen » ou même « Director’s Cut », qui fait actuellement référence parmi les fans du film et qui profite pour la première fois d’une version française intégrale.
Au gré des éditions et rééditions en DVD, Highlander se promène avec un chapelet non négligeable de bonus dont la majorité proviennent de l’édition ultimate de 2007. L’édition prestige ici présente, reprend ces bonus et en ajoute trois nouveaux.
Premier inédit, une interview récente (mais non datée) de Russel Mulcahy qui en un peu plus de vingt minutes, retrace les débuts de sa carrière et livre une quantité non négligeables d’anecdotes sur les acteurs et le groupe Queen.
Deuxième bonus inédit, un nouvelle interview de Christophe Lambert, non datée également, en anglais sous-titrée, lors de laquelle il se prête au même exercice que Mulcahy, à savoir un rappel de son arrivée sur le film et quelques anecdotes sur le tournage et ses partenaires à l’écran.
Le troisième bonus inédit est à chercher du côté du making of en 4 parties produit par l’éditeur vidéo Kinowelt en 2006 et dont seuls les trois premiers modules étaient pour l’instant disponibles dans les éditions françaises précédentes. Ce making of rétrospectif donne la parole à Gregory Widen et Peter Bellwood (scénaristes) dans son premier module, Gerry Fisher (photographie) et Allan Cameron (décors) dans le deuxième, et Roxanne Hart (rôle de Brenda) dans le troisième. Le dernier module (inédit) est le point de vue du producteur du film, William N. Panzer, qui apporte une vision assez pragmatique de la genèse d’Highlander. Le tout est forcément assez bavard et ne comporte pas de séquences de tournage, mais ses près de deux heures apportent une quantité impressionnantes d’informations sur la mise au monde du film.
Retour ensuite aux bonus déjà connus, avec une autre interview de Christophe Lambert (en français cette fois), l’indispensable commentaire audio de Russell Mulcahy (VOST), la bande-annonce du film et le montage de 5 scènes coupées avec musique de fond car les pistes sonores de ces éléments n’ont jamais été retrouvées.
On taquine les 3 heures de suppléments, sans compter le commentaire audio.
Autre nouveauté de cette édition anniversaire, un master flambant neuf, conçu à partir d’une restauration 4K supervisée par Mulcahy en personne. Là aussi, s’il ne doit en rester qu’un, que ce soit celui-ci ! Exit les transferts granuleux connus jusqu’ici et bienvenue à une image stable, définie, aux couleurs vibrantes et aux contrastes vivants. L’encodage AVC de ce nouveau master fait honneur à ce nouveau transfert et donne à Highlander la meilleur image possible.
Côté VOST, rien de nouveau par rapport à la précédente édition Blu-ray avec une double piste DTS-HD Master Audio 5.1 et 2.0 au son propre. La spatialisation 5.1, qui n’est pas une hérésie pour ce film qui avait été mixé en 6 pistes à l’époque, profite à quelques effets sur la piste musicale et à de rares effets spéciaux.
La VF intégrale 2.0 pour ce montage de 116 minutes est par contre non seulement inédite, mais profite également d’un encodage DTS-HD Master Audio. Assez propre, cette piste est bien moins naturelle et profonde que la VO, mais ravive tout le charme du doublage cher au coeur de ceux qui ont découvert le film en 1986.
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