Blair Witch (2016) : le test complet du Blu-ray

James reste marqué par la disparition de sa soeur Heather, jamais revenue d’une expédition dans la forêt de Black Hills, dans le Maryland, qu’on dit hantée par une sorcière sauvagement mise à mort il y a trois cents ans par les habitants de Blair, un village aujourd’hui disparu. Il voit sur le net une vidéo filmée à Black Hills, sur laquelle il croit reconnaître Heather. Dans l’espoir de la retrouver, il part à la recherche de la cabane, le dernier endroit où on l’a vue sur la vidéo retrouvée il y a vingt ans, en compagnie de sa petite amie Lisa, apprentie-documentariste, et de deux autres amis, Ashley et Peter. Lane et Talia, habitant en lisière de la forêt, vont leur servir de guides…

Le Projet Blair Witch, pour un investissement de 60 000 dollars avait, l’année de sa sortie en 1999 généré, dans les seuls USA, une recette dépassant les 140 millions de dollars et récolté, çà et là, une généreuse moisson de petits prix. Une suite, commise en 2000 par Joe Berlinger, Blair Witch 2 - Le livre des ombres, récolta elle aussi un prix, le Razzie Award du pire remake !

Malgré ce mauvais présage et bien que l’engouement des fans d’alors ait probablement tiédi, c’est peut-être l’espoir d’un autre gros coup à petit coût, 17 ans plus tard, qui a poussé Adam Wingard et Simon Barrett à se lancer dans la fabrication d’une autre suite, Blair Witch tout court, dont ils sont respectivement le réalisateur et le scénariste.

Bouh !

Quoi penser du Blair Witch, crû 2016 ? Une rude épreuve, on s’en doute, pour les six jeunes aventuriers. Mais si le spectateur en sort vivant, lui, c’est quand même au prix du sacré mal de mer que lui auront infligé les mouvements désordonnés (qualifiés de « chorégraphie » par le réalisateur) des huit ou dix caméras portées par des opérateurs ou fixées à l’oreille (mais oui) des acteurs, tout au long d’une interminable errance dans la forêt. Les personnages tournent en rond, tout comme le scénario.

En fond sonore, les cris d’effroi des trois jeunes femmes déclenchés par d’assourdissants bruits en tout genre, les manifestations d’une présence maléfique dont on ne pourra deviner la forme.

La répétition sans relâche de ces effets faciles (mais éprouvants) ne tarde pas à agacer et l’indigence du scénario fait trouver le temps long.

Cette suite au premier opus, Le Projet Blair Witch n’apporte rien de plus que quelques gadgets hi-tech qui n’étaient pas encore disponibles en 1999, notamment le drone équipé d’une caméra pour localiser la cabane enfouie au milieu des bois.

Seule cette cabane, dans laquelle se déroulent les dernières scènes du film, risque de titiller l’attention du spectateur. Le décor, inspiré de celui du film originel, d’une maison délabrée, aux fenêtres obstruées, dévorée par une végétation envahissante peut instiller l’inquiétude, d’autant que l’orage se met opportunément de la partie. Et l’évasion de Lisa, du cul de basse fosse dans lequel elle a été enfermée, par un étroit boyau souterrain, est efficacement cauchemardesque.

Blair Witch (89 minutes) et ses volumineux suppléments (plus de deux heures !) tiennent sur un Blu-ray double couche. Un beau menu rouge et noir propose le choix entre la version originale (avec sous-titres optionnels) au format Dolby Atmos (compatible Dolby True-HD 7.1) et un doublage en français DTS-HD Master Audio 5.1.

Piste d’audiodescription et sous-titres pour malentendants.

En supplément, un documentaire sur le tournage en six parties : Les origines (19’), le casting (13’), sur le tournage (29’), le montage (9’), la musique et les sons (13’) et la révélation (23’), 1h45 au total, un temps bien long pendant lequel réalisateur et scénariste (avec un « you know » tous les cinq ou six mots, et beaucoup d’autocongratulations) nous confient que, fans du film de 1999, ils mijotaient une suite, qu’ils ont réuni six jeunes acteurs doués et motivés, que le tournage en extérieur avec tant de caméras n’a pas été facile, que le genre imposait un montage avec des plans très courts et des bruits insolites à un volume suffisant pour faire sursauter. Le dernier chapitre relate la première au Comic-con de San Diego : pour ménager l’effet de surprise, le film avait été annoncé sous le titre « The Woods ».

Suit La maison des horreurs (15’), une visite guidée des décors de la sinistre cabane, le meilleur de tous les suppléments.

Pour finir, un commentaire audio du film par les deux mêmes, non sous-titré, et une bande-annonce.

L’appréciation de la qualité de l’image (1.85:1, 1080p, AVC) est une affaire délicate en raison d’un mélange de séquences parfaitement définies, révélant tous les détails du cadre, et d’images confuses, granuleuses, filées, agitées par les tressautements des personnages… En ne retenant que le meilleur, on dira que l’image mérite une bonne note.

Le son Dolby Atmos, testé en Dolby TrueHD 7.1, avec des déchaînements d’effets spectaculaires mitonnés en postproduction, est, dans le genre, une réussite. Une utilisation généreuse des sept canaux met le spectateur au centre de l’action. Fort à parier que certains craquements de branches semblent venir du sommet des arbres avec une installation équipée des quatre voies supérieures.

La version française DTS-HD Master Audio 5.1, techniquement au point, est gâchée par le manque de naturel du doublage.

Crédits images : © Lionsgate, Vertigo Entertainment, Room 101, Snoot Entertainment