Le Fantôme vivant (1933) : le test complet du Blu-ray

The Ghoul

Combo Blu-ray + DVD

Réalisé par T. Hayes Hunter
Avec Boris Karloff, Cedric Hardwicke et Ernest Thesiger

Édité par Elephant Films

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Le 22/05/2017
Critique

Le Fantôme vivant

Un égyptologue anglais fasciné par le pouvoir surnaturel d’une pierre précieuse (surnommée la « lumière éternelle » car elle garantirait l’immortalité à son possesseur) utilisée dans le culte du Dieu égyptien Anubis, s’assure qu’il sera enterré avec elle et menace de la pire malédiction ceux qui violeraient sa tombe ou s’empareraient du bijou. En vain car tout son entourage s’y intéresse, y compris son domestique, y compris son notaire, y compris le voleur égyptien et son complice qui lui ont autrefois vendu la pierre, y compris enfin un faux pasteur protestant qui s’avère être lui aussi un voleur. Son fantôme ressort de la tombe pour punir les infidèles, et rendre justice à ses innocents héritiers.

Le Fantôme vivant (The Ghoul) (GB-FR 1933) de Thomas Hayes Hunter revient de loin : son négatif a été retrouvé dans les archives du British Film Institute. C’est une rare curiosité mais, il faut se rendre à l’évidence, pas un classique. Il se situe un cran en-dessous de La Momie (The Mummy) (USA 1933) de Karl Freund auquel son scénario fait parfois inévitablement penser : il faudrait examiner les dates de production de l’année 1933 pour savoir si le film américain a pu influencer le film anglais, ou l’inverse car le hasard, en histoire du cinéma, n’existe souvent pas davantage que dans le psychisme humain selon Freud. Le Fantôme vivant s’avère en tout cas être une série B plutôt qu’une série A mais une série B dans laquelle joue un incroyable casting : qu’on en juge plutôt puisqu’on y trouve Anthony Bushell, futur cinéaste qui signera L’Empreinte du Dragon rouge (Terror of the Tongs) (GB 1961) dans lequel jouait la belle Yvonne Monlaur récemment décédée, qu’on y trouve aussi Cedrick Hardwick (pas encore Sir Cedrick Hardwicke au générique de ce film-ci mais qui le sera ainsi nommé dans certains classiques Universal du cinéma fantastique américain des années 1940), qu’on y trouve également Ernest Thesiger (l’étrange propriétaire de La Maison de la mort (Une soirée étrange / The Old Dark House) en 1932 et le savant fou qui implique malgré lui Frankenstein dans la création de La Fiancée de Frankenstein en 1935, tous deux signés James Whale), qu’on y trouve enfin Ralph Richardson (lui non plus pas encore Sir Ralph Richardson mais qui sera lui aussi ainsi nommé par la suite sur les génériques de bien des films classiques).

Le Fantôme vivant

Une assez grande partie du Fantôme vivant est constituée de dialogues statiques qui lui donnent inévitablement un aspect théâtral (ce qui n’est pas anormal puisqu’il est adapté d’une pièce de théâtre) mais la mise en scène se révèle régulièrement dynamique, alternant avec vivacité film noir policier, comédie et terreur, sans oublier un léger érotisme. L’ironie de certains dialogues peut même voler assez haut : ils sont bien écrits. Dans la filmographie fantastique classique de l’acteur Boris Karloff, Le Fantôme vivant prend place entre La Momie (USA 1933) de Karl Freund et Le Chat noir (USA 1934) d’Edgar G. Ulmer. Il ne faut évidemment pas confondre ce titre avec le The Ghoul (GB 1975) de Freddie Francis avec Peter Cushing, Veronica Carlson et John Hurt dont le scénario est tout différent et qui est un film en couleurs.

Le Fantôme vivant

Édition - 6,5 / 10

Il s’agit d’une édition spéciale assez légère comprenant une présentation synthétique par Jean-Pierre Dionnet (durée environ 10 mn) et une galerie photos ainsi que les nombreuses bandes annonces Elephant, y compris de la collection Cinéma Monster Club qui présente de nombreux classiques Universal du cinéma fantastique tournés entre 1935 et 1955.

Format 1.37 N&B compatible 16/9. Copie chimique remarquablement restaurée, masters HD comme SD presque parfaits, compte tenu de l’âge ancien du matériel. La direction de la photographie a beau être signée par Günther Krampf (1899-1950), un opérateur qui collabora à l’image de nombreux classiques de l’expressionnisme allemand réalisés par Robert Wiene, Friedrich W. Murnau, G. W. Pabst et autres grands cinéastes allemands, un seul plan s’avère vraiment génial, du point de vue de la photo : celui de la goule en gros plan, dans le dernier tiers du film. Karloff est, là, aussi plastiquement impressionnant que dans La Momie ou PROGRAM(maison_de_la_mort)]. Le reste de la direction photo est honnête, sans surprise, mais toujours très soigné.

VOSTF mono DTS-HD MA 2.0 bien reportée : dialogues, musique et effets sonores sont très nets et dynamiques. Aucune VF d’époque proposée. A-t-elle existé ? Dans le mesure où la Gaumont était impliquée dans la production, on peut le penser.

Le Fantôme vivant

Crédits images :

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Panasonic FullHD
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Sony
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p