Réalisé par Claude Barras
Édité par France.TV Distribution
Courgette n’a rien d’un légume, c’est un vaillant petit garçon. Il croit qu’il est seul au monde quand il perd sa mère. Mais c’est sans compter sur les rencontres qu’il va faire dans sa nouvelle vie au foyer pour enfants. Simon, Ahmed, Jujube, Alice et Béatrice : ils ont tous leurs histoires et elles sont aussi dures qu’ils sont tendres. Et puis il y a cette fille, Camille. Quand on a 10 ans, avoir une bande de copains, tomber amoureux, il y en a des choses à découvrir et à apprendre. Et pourquoi pas même, être heureux.
Un légume qui fait pleurer
Au risque de radoter encore et encore, il faut bien admettre une fois de plus que l’animation image par image est l’un des moyen les plus efficaces pour atteindre le coeur du spectateur.
Le réalisme indéniable, la tangibilité éclatante de ces marionnettes et de ces décors ont cette capacité totalement unique de permettre une plongée instantanée dans un univers particulier. Car il faut bien le dire, le design des personnages de Ma vie de Courgette a de quoi dérouter de prime abord : grosses têtes, gros yeux cernés, paupières lourdes, oreilles décollées et rouges, corps réduits à leur plus simple expression… la séduction n’est pas évidente et pourtant, dès les premières secondes du film, le coeur et les tripes sont pris en otage par l’expressivité et l’émotion palpable qui se dégagent de ces personnages. Il faut dire que des voix des enfants qui ont interprété les personnages du film, se dégage une vérité rarement entendu dans un tel film… là aussi, l’émotion atteint le coeur instantanément.
Et une fois de plus, c’est par le talent presque magique d’artistes talentueux venus d’un peu partout dans le monde et réunis dans le studio Pixel de Villeurbanne, qu’un scénario pourtant difficile sur le papier, prend vie et exalte une poésie qui transcende les situations les plus dramatiques auxquelles sont soumis les enfants de ce foyer.
Et tels les personnages du film, c’est la gorge serrée que l’on quitte ces enfants à la fin du film, le coeur gros… rempli d’une joie enfantine.
Un merveilleux coup de poing / coup de coeur qui a très largement mérité les différentes récompenses qu’il a déjà glané, dont le double prix Cristal du long métrage / Prix du public au Festival d’Annecy 2016.
Malgré son succès, la courgette reste modeste et arrive en Blu-ray dans un boîtier standard sans fioriture. Jaquette et sérigraphie aux couleurs de l’affiche du film, menu animé et sonorisé à l’interface très simple.
Une demi-heure de suppléments, qui ne font qu’effleurer le magnifique travail d’animation et qui ne s’attarde pas assez sur la genèse du film.
4 featurettes abordent très brièvement les étapes principales de la réalisation du film, du storyboard à l’animation finale en passant par la préparation/fabrication des marionnettes ou l’enregistrement des voix qui s’est fait ici de manière très organique, en situation de jeu plutôt que figé derrière le micro, avec la réussite et l’efficacité qu’on lui connaît désormais..
Le pilote du film est une animation test/démo qui a permis aux producteurs et investisseurs d’avoir un avant-goût du film sous la forme d’une fausse interview du garçon/marionnette qui va « jouer » courgette.
2 sujets réalisés par la Fondation Gan pour le Cinéma nous montrent une partie du parcours du film, entre production et consécration.
Le reportage de France 3 est assez convenu et redondant avec les featurettes.
Enfin, une courte interview de Peter Lord (Chicken Run, Les Pirates ! Bons à rien, mauvais en tout) lui permet de « valider » le film, une vraie reconnaissance de la part d’un Pape de la stop-motion.
Tourné en numérique, avec des appareils légers permettant un prise de vue parfois très proche, les images de Ma vie de Courgette sont criantes de vérité et l’encodage AVC impeccable de ce Blu-ray permet une immersion sans parasite dans le quotidien des enfants. Aucun détail n’échappe à la définition parfaite de ce Blu-ray, ni même aucune lumière ou couleur.
Double piste DTS-HD Master Audio 5.1 et 2.0 pour une VF très claire, aux dialogues très naturels. Le 5.1 permet à des ambiances très finement mixées et aux différents passages musicaux de s’exprimer et de souligner l’émotion du film à merveille.
Crédits images : © France Télévisions Distribution