The Night Of (2016) : le test complet du Blu-ray

La réalisation de The Night Of a été retardée par le décès de James Gandolfini qui devait prendre le rôle de l’avocat (tenu par John Turturro) et apparaît au générique comme producteur.

The Night Of vaut d’abord par son scénario : solidement construit, situé dans plusieurs environnements, l’East Village, Chinatown, le quartier indien du Queens, la sinistre prison de Rikers Island et la Cour de Justice, il maintient la tension dramatique tout au long des huit épisodes en donnant une réelle épaisseur aux personnages, principalement à celui de Nasir, dont nous observons les effets d’un séjour carcéral sur son comportement, mais aussi à celui de l’avocat John Stone. En toile de fond du drame vécu par Nasir, la série met en abyme le système judiciaire, à l’instar de la série American Crime Story - Saison 1 : L’affaire O.J. Simpson.

Sa distribution constitue un autre atout de The Night of. Riz Ahmed, remarqué dans la minisérie horrifique Dead Set et l’un des nombreux petits amis de Hannah Horvath dans la série Girls (Lena Dunham, 2012, 6 épisodes), interprète avec beaucoup d’intelligence le personnage de Nasir, calme et rangé en apparence, plus trouble intérieurement et que les conséquences d’une rencontre fortuite vont radicalement transformer. L’autre acteur principal, John Turturro, campe avec un naturel confondant le personnage tragi-comique de John Stone, un avocat pouilleux, combinard, torturé par un eczéma tenace qui l’oblige à s’envelopper les pieds couverts de pommade dans du film alimentaire qu’il glisse dans des sandales fatiguées. Ce personnage apporte les nombreuses touches d’humour qui contribuent à la diversité de la série. Les rôles secondaires ne sont pas négligés avec, notamment, Michael Kenneth Williams, un des acteurs récurrents de Sur écoute et de Boardwalk Empire et Bill Camp dans la peau du détective Box, un vieux flic manipulateur.

Un atout supplémentaire de The Night Of est la qualité des cadrages, des éclairages, des angles de prise de vues, du montage et de l’accompagnement musical. Deux scènes de l’épisode 2 suffisent à vérifier cette appréciation : celle de la rencontre de Nasir avec ses parents au commissariat (à partir de 21’45”) et celle de son premier transfert à la prison de Rikers Island (de 28’ à 45’).

Une excellente série à ajouter au brillant catalogue de HBO !

Y aura-t-il une saison 2 ? Si la dernière scène entrouvre une porte, le doute plane encore sur la réalisation d’une suite, la balle semblant être dans le camp des deux créateurs.