Réalisé par Glen Winter
Avec
Victor Garber, Brandon Routh et Arthur Darvill
Édité par Warner Bros. Entertainment France
Star City, en 2166. Le capitaine Rip Hunter, un Maître du temps, a un compte à régler avec le meurtrier de sa femme et de son fils, Vandal Savage, un super-vilain immortel, capable de se déplacer dans le temps et qui tyrannise la planète. Rip, bien qu’il n’ait pas réussi à convaincre le Conseil des Maîtres du temps d’autoriser une expédition visant à éliminer le tyran, embarque à bord du Waverider, un vaisseau permettant de voyager dans le temps, avec un équipage dont chaque membre a été sélectionné plus en considération de ses superpouvoirs que de ses qualités morales. But de l’expédition : débarrasser l’humanité de Vandal Savage !
DC: Legends of Tomorrow a été créée par Greg Berlanti, Marc Guggenheim, Phil Klemmer et Andrew Kreisberg, quatre compères pouvant faire état d’une expérience de dix à quinze ans dans l’univers des séries en qualité de scénaristes, producteurs ou créateurs, manifestement concentrés, depuis quelque temps, sur la science-fiction. Ils ont contribué, ensemble ou séparément, à la production, l’écriture ou la création de deux séries pas encore distribuées en France : The Tomorrow People (2013, 22 épisodes) et Supergirl, la cousine de Superman (2015, 2 saisons). Mais aussi à Arrow (2012, 6 saisons), Flash (2014, 4 saisons) et Blindspot (2015, 2 saisons) qui font revivre des personnages de l’univers de DC Comics.
Tout est dans tout, et inversement
On retrouve dans DC: Legends of Tomorrow des super-héros de plusieurs romans graphiques, récemment rencontrés dans Arrow - Saison 4 ou dans Flash : le docteur Martin Stein, Jefferson Jackson, Ray Palmer, Sara Lance, Mick Rory et Leonard Snart, Kendra Saunders et Carter Hall et Vandal Savage, un vilain de la pire espèce.
L’intention est manifeste : ouvrir les portes de la série à toute la mythologie des DC Comics. Le regroupement de personnages opéré par DC: Legends of Tomorrow forme un melting pot dans lequel les scénaristes peuvent puiser sans retenue avant que la source d’inspiration ne se tarisse.
Ajouter les sauts dans le temps repousse encore plus loin les limites de l’imaginable. Les scénaristes de DC: Legends of Tomorrow ne se privent d’ailleurs pas de profiter de ce surcroît de liberté en nous invitant à les suivre, au cours des 16 épisodes de la première saison, à Londres au XXIIe siècle, dans l’Égypte des pharaons, dans l’Amérique du Far West de 1871 (où l’on croise, curieusement, la route de H.G. Wells, alors âgé de cinq ans !) ou dans une petite ville de l’Oregon des années 50. Et même, plus près de nous dans l’espace, en Normandie, lors du débarquement de juin 1944.
Aucun bras cassé : une équipe du tonnerre !
Les acteurs incarnant les super-héros explosifs ont des ressources qui ne les limitent pas à jouer avec le feu de leurs armes redoutables, pistolets laser et autres lance-flammes, ou à des combats certainement laissés à l’expertise des cascadeurs. Ils sont également capables de donner une réelle épaisseur à leur personnage. On retrouve au générique Victor Garber, le père de Sydney Bristow, l’héroïne d’Alias, Wentworth Miller et Dominic Purcell qui formaient l’inoubliable tandem de Prison Break (dont une suite doit être diffusée sur le réseau Fox à compter du 4 avril 2017), Brandon Routh, Caity Lotz, Ciara Renée et, dans le rôle de Vandal Savage, le Danois Casper Crump. Le rôle central de Rip Hunter a été confié au Britannique Arthur Darvill qui nous est familier : il fut l’un des compagnons du Doctor Who (2005), saisons 5 et 6, et le Révérend Paul Coates de Broadchurch.
Des décors, des costumes et des accessoires ? ? En veux-tu ? En voilà !
S’ils prennent beaucoup de libertés avec la vraisemblance, les créateurs de DC: Legends of Tomorrow accordent une grande attention à la direction artistique. Le décor du Timeship (le Waverider) est impressionnant par sa taille, par le nombre de pièces (une énorme passerelle, trois coursives, le carré du capitaine où s’entassent les antiquités ramenées en souvenir d’incursions dans le passé) et d’une indéniable qualité esthétique. Les autres décors n’ont pas, pour autant, été négligés, particulièrement ceux de l’épisode 11 (The Magnificent Eight, un clin d’oeil appuyé au film Les Sept mercenaires), avec une bagarre à la John Ford dans le saloon. La reconstitution des années 50 dans l’épisode 8, Night of the Hawk, surprend par son réalisme et l’importance des moyens mis en oeuvre.
Malgré un scénario par moments un peu décousu et des effets spéciaux trahissant les limites du budget de production, cette série foisonnante d’idées, mettant en scène une galerie de personnages hauts en couleur, soigneusement filmée avec des mouvements de caméra fluides, avec des scènes d’action bien chorégraphiées, devrait satisfaire les amateurs de science-fiction.
DC: Legends of Tomorrow - Saison 1 (16 x 42 minutes) et ses suppléments (55 minutes) tiennent sur deux Blu-ray double couche bien remplis, logés dans un boîtier bleu glissé dans un étui. Un menu fixe et musical propose la version originale au format DTS-HD Master Audio 5.1 et quatre doublages en SD, dont un en français (Dolby Digital stéréo). Sous-titres dans six langues, dont le français (et l’anglais pour malentendants).
Sur le disque 1, Legends of Tomorrow au Comic-Con de 2015 (19’) : Greg Berlanti, Marc Guggenheim, Phil Klemmer et les principaux acteurs sont là pour répondre aux questions, plutôt banales, d’un animateur, face au public qui pousse à cadence régulière, des cris de bassecour. Suit un bêtisier (7’).
Sur le disque 2, Jonah Hex (7’), c’est le nom d’un méchant qui fait le bien, le héros justicier de westerns en bande dessinée dont on peut voir quelques planches (il a eu les honneurs d’un film réalisé par Jimmy Hayward en 2010 sous le titre Jonah Hex). Ce personnage horriblement balafré mène la danse dans le fameux épisode 11 où l’humour s’invite dans la bagarre contre une bande d’outlaws : Rip, par exemple, ne tarde pas à se débarrasser d’un traditionnel six-shooter pour reprendre en main son habituel pistolet laser, autrement plus efficace. L’épisode a été tourné à » Bordertown « , un décor qui n’avait pas été utilisé depuis plusieurs années.
Vient ensuite, Un voyage extraordinaire : sur le plateau de Waverider (9’) qui nous convie, en compagnie du créateur des décors à la visite de l’immense plateau de l’intérieur du Timeship, conçu pour que des caméras mobiles puissent se déplacer dans tous ses recoins. Pour finir, À travers l’histoire (13’) : à lui seul, le genre de la science-fiction rend tout possible. Mais y inclure la possibilité de voyager dans le temps permet d’élargir encore le champ ouvert à l’imagination, d’adapter décors et costumes à chaque époque visitée, de faire de chaque épisode un petit film.
La qualité de l’image (1.78:1, 1080p, AVC) n’est perturbée par aucun défaut de compression, contrairement à ce qu’aurait pu faire craindre l’énorme volume de données contenu par chaque disque (6 heures de vidéo en comptant les bonus, cinq versions audio et des sous-titres en huit langues).
Mieux encore, l’image est parfaitement résolue avec une large palette de couleurs agréablement saturées, brillante avec des noirs profonds.
Le son de la version originale (DTS-HD Master Audio 5.1) tire profit d’une forte dynamique et d’une utilisation poussée des possibilités du multicanal : les voies latérales sont sollicitées en permanence et de manière pertinente… et spectaculaire dans les nombreuses scènes d’action ! Le tout dans un bon équilibre avec un honnête accompagnement musical. Les basses ne sont pas oubliées, même si elles manquent parfois de fermeté.
Un reproche, néanmoins : les dialogues de la version originale sont occasionnellement affectés par une réverbération qui peut leur donner un timbre désagréable. Ce défaut ne touche pas le doublage en français qui doit se contenter d’un piètre Dolby Digital stéréo. Doter les autres versions audio d’un format HD n’aurait été possible qu’en ajoutant au moins un disque.
Crédits images (photos issues de la saison 2) : © DC Entertainment - Warner Bros. Television