Réalisé par Justin Kurzel
Avec
Michael Fassbender, Marion Cotillard et Jeremy Irons
Édité par 20th Century Fox
Grâce à une technologie révolutionnaire qui libère la mémoire génétique, Callum Lynch revit les aventures de son ancêtre Aguilar, dans l’Espagne du XVe siècle. Alors que Callum découvre qu’il est issu d’une mystérieuse société secrète, les Assassins, il va assimiler les compétences dont il aura besoin pour affronter, dans le temps présent, une autre redoutable organisation : l’Ordre des Templiers.
J’ai la mémoire qui tranche…
L’adaptation d’un livre, d’une bande-dessinée ou, comme c’est le cas ici, d’un jeu vidéo, n’a jamais été un exercice facile, ni forcément couronné de succès. Et plus l’oeuvre originale est codifiée et supportée par une véritable armada de fans enragés, plus l’exercice peut se heurter à un mur d’incompréhension. Mais il ne faut pas oublier qu’aucune de ses adaptations ne se réserve aux seuls initiés. Aucun réalisateur, et encore moins un studio, ne saurait se contenter de nourrir une base de fans en oubliant de ratisser le plus largement possible parmi les non-initiés. Assassin’s Creed est le parfait exemple de cet acte courageux, mené par Justin Kurzel qui réunit ici le duo déjà gagnant d’un autre film ambitieux, Michael Fassbender et Marion Cotillard, les Macbeth du film homonyme.
Car si une partie des fans (dont les créateurs du jeu) ont pu apprécier que Kurzel et son équipe s’approprient ce vaste univers pour en faire une oeuvre à part entière, les autres ont tout simplement crié au scandale qu’on touche aux racines et au éléments connus. L’Animus notamment, cette machine qui permet de plonger dans la mémoire moléculaire et génétique, n’est plus ici qu’une chaise longue avec un casque, mais un impressionnant bras articulé permettant au « participant » de vivre plus intensément sa « regression », tout en permettant aux témoins extérieurs de mieux comprendre ce qu’il vit via des projections… fabuleusement cinématographique !
Les costumes, le scénario, …. on pourrait détailler tout ce qui fait grincer les dents des intégristes de la saga jeu vidéo, mais il reste plus intéressant et passionnant de se plonger dans un film captivant qui cultive la noirceur, la complexité, l’émotion et qui évite de tomber dans le piège d’un manichéisme évident en jetant le trouble sur les motivations des uns et des autres.
Assassin’s Creed est véritablement une bonne surprise, un film physique et viscéral qui sent bon l’adrénaline et le mystère, une porte ouverte vers une franchise cinématographique qui s’écarte avec bonheur des codes de l’avalanche de films de super-héros actuels.
C’est dans un SteelBook blanc au graphisme très piquant qu’est logé le Blu-ray d’Assassin’s Creed. Il est accompagné d’un code pour récupérer la copie digitale du film. Les menus toujours simples chez Fox sont accompagnés d’un motif musical du film assez court et donc assez vite répétitif si on s’y attarde.
Quatre sections principales composent les 100 minutes de bonus de cette édition.
Les coulisses du films sont découpées en 5 modules vidéo assez conventionnels qui abordent différents aspects de la production du film. Si l’ensemble est assez promotionnel, on retiendra tout de même le dernier module, consacré aux cascades, très très impressionnant, qui nous montre que bon nombres de mouvement que l’on pouvait croire réalisés à grands coups d’effets spéciaux, sont réalisés en direct, dont les sauts sur des cordes tendues.
Viennent ensuite les entretiens avec Justin Kurzel qui discute avec 4 de ses plus proches collaborateurs : le compositeur (qui est aussi son frère), le monteur, le responsable des effets spéciaux et l’un des scénaristes. Ces moments plus calmes que dans un making of classique, sont des occasions de questions/réponses pertinentes et éclairantes sur certains choix artistiques ou techniques.
Pour les scènes coupées et la fin alternative, on a droit de temps en temps à un commentaire audio optionnel. Mais ici, Justin Kurzel se pose dans un canapé avec son monteur et explique tranquillement dans un module de 22 minutes, pourquoi telle scène a été coupée ou pourquoi telle autre à été modifiée. Une vrai leçon de montage et de structuration d’un film, franchement passionnante. Cette présentation originale n’empêche pas de trouver ensuite, les dites scènes, sous une forme plus classique, sans aucun commentaire. Un choix très judicieux.
La partie suppléments se termine de façon classique sur 3 galeries photos qui alignent dessins conceptuels, clichés des costumes et accessoires et photos du tournage ; et les 2 bandes-annonces cinéma.
Fidèle de Justin Kurzel et déjà très remarqué pour son travail sur True Detective - Intégrale de la saison 1 et Top of the Lake, Adam Arkapaw signe une photographie sombre, poussiéreuse, très organique qui tranche avec les images parfois clinquante des films d’action du moment. Captées du 3.4K au 6.5K et mastérisées en 4K et Dolby Vision, toutes ces images évitent justement de tomber dans la précision chirurgicale et conservent une texture vivante et des couleurs très réalistes. L’encodage AVC du Blu-ray accueille le tout avec grace et retranscrit au mieux tout ce travail, même si on imagine facilement que l’UHD doit être bien plus impressionnant encore.
Côté son, c’est encore une fois la VOST qui récolte tous les honneurs avec une piste DTS-HD Master Audio 7.1 explosive et diablement immersive. De la salle de l’Animus aux toits espagnols, les ambiances sont finement reproduites sans oublier de plonger dans des basses enveloppantes. La VF, si elle doit se contenter d’une piste DTS 5.1 standard, en a tout de même sous le capot avec un mixage très respectueux de l’original, mais avec une sensation nette de moindre profondeur, voir de sécheresse.
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