Blood Father (2016) : le test complet du Blu-ray

Réalisé par Jean-François Richet
Avec Mel Gibson, Erin Moriarty et Diego Luna

Édité par M6 Vidéo

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Le 03/02/2017
Critique

Blood Father

John Link n’a rien d’un tendre : ex-motard, ex-alcoolique, ex-taulard, il a pourtant laissé tomber ses mauvaises habitudes et vit reclus dans sa caravane, loin de toute tentation. C’est l’appel inattendu de sa fille Lydia, 17 ans, qui va lui faire revoir ses plans de se tenir tranquille… Celle-ci débarque chez lui après des années d’absence, poursuivie par des narcotrafiquants suite à un braquage qui a mal tourné.
Lorsque les membres du cartel viennent frapper à la porte de John, ils sont loin de se douter à qui ils ont affaire…

Il serait faux de dire que Blood Father signe « le retour » de Mel Gibson. En effet, si le comédien ne tourne plus autant que dans les années 1980-90, il n’a pour ainsi dire jamais arrêté d’un côté ou de l’autre de la caméra. Après le thriller Hors de contrôle (Martin Campbell) et le drame Le Complexe du castor (Jodie Foster), Mel Gibson a ensuite fait place à l’action avec le jouissif Kill the Gringo (Adrian Grunberg), la séquelle Machete Kills (Robert Rodriguez) et le décevant Expendables 3 (Patrick Hughes) dans lequel il incarne le bad guy que doivent affronter Sylvester Stallone et sa clique. Alors que se profilait à l’horizon la sortie de son nouveau film en tant que réalisateur, le formidable Tu ne tueras point, Mel Gibson a eu le temps de jouer les papas protecteurs dans Blood Father de Jean-François Richet.

Blood Father

L’écrivain Peter Craig adapte lui-même son propre roman. Capable du meilleur (The Town) comme du pire (les deux derniers volets de la saga Hunger Games), Peter Craig livre à notre cinéaste national un scénario de pure série B. Cela faisait plus de dix ans que Jean-François Richet n’avait pas tourné pour un studio américain, après sa première et très réussie incursion avec le remake d’Assaut de John Carpenter. Suite au succès international du diptyque (bancal) consacré à Jacques Mesrine, Richet attendait une proposition alléchante. Emballé par l’histoire de Blood Father, il propose le premier rôle à Mel Gibson et lui envoie les Blu-ray des Mesrine. Le comédien accepte immédiatement la proposition. Et il faut dire que sans lui Blood Father n’aurait pas grand intérêt. À maintenant 60 ans, Mel Gibson est encore plus charismatique et magnétique qu’avant avec son visage creusé par les rides et sa barbe hirsute grisonnante. Son jeu est toujours aussi intense, ses yeux brillent de la même flamme que dans le premier volet de la franchise L’arme fatale, bref Mel Gibson est devenu un monstre d’Hollywood.

Blood Father

Intégralement tourné dans les décors naturels du Nouveau Mexique, Blood Father n’a aucune autre prétention que de divertir les spectateurs. Jean-François Richet signe un thriller basique, mais solidement réalisé, brutal, carré, bien photographié, non dénué d’humour et d’émotions, et de très bons numéros d’acteurs, surtout entre Mel Gibson et William H. Macy, qui font oublier l’erreur de casting avec le fade Diego Luna en petite frappe pathétique. La jeune actrice Erin Moriarty s’en sort bien dans le rôle de la fille fugueuse et dopée, qui a fait une grosse bêtise et qui vient se réfugier auprès de son père buriné, ancien taulard et alcoolique, qui tient maintenant un petit salon de tatouage dans sa roulotte. Mais ceux qui en ont après sa fille ne s’attendaient pas à ce que son papounet sorte la pétoire.

Pas besoin d’en savoir plus sur les personnages, puisque Mel Gibson apporte avec lui près de 40 ans de cinéma et de personnages emblématiques, dont John Link serait en fait une sorte de synthèse. On pense à Mad Max, L’arme fatale, Comme un oiseau sur la branche, Payback et plus récemment au susnommé Kill the Gringo. Mel Gibson est et restera un immense acteur. Blood Father remplit son contrat, sans se forcer, mais avec un atout de premier choix et qui se place nettement au-dessus du lot des quinqua-sexa-justiciers comme dans l’improbable trilogie Taken (Films) ou récemment de The Revenge avec un Travolta moumouté.

Blood Father

Présentation - 3,5 / 5

Le Blu-ray de Blood Father, disponible chez M6 Vidéo, a été réalisé à partir d’un check-disc. Le menu principal est animé et musical. La jaquette reprend le visuel de l’affiche française, excepté le Steelbook qui arbore celui du visuel US.

Bonus - 2,0 / 5

En plus de la bande-annonce en version française, l’éditeur livre une interview (10’) de Jean-François Richet et Mel Gibson enregistrés au Festival de Cannes en 2016, entrecoupée par d’autres propos - en français cette fois - du réalisateur seul en scène. Les deux collaborateurs sont en pleine promo et reviennent sur la genèse du projet, sur la motivation des personnages, sur les thèmes du film. Dans son entretien individuel, Richet parle de Mel Gibson et du travail avec le comédien. On aurait aimé beaucoup plus de suppléments et notamment retrouver le making of diffusé sur Canal+.

Blood Father

Image - 5,0 / 5

La photographie de Blood Father est signée Robert Gantz, chef opérateur complice de Jean-François Richet depuis Assaut sur le central 13. Ce master HD est à la hauteur des espérances et restitue les partis pris esthétiques originaux à travers des contrastes riches et léchés, une colorimétrie vive et scintillante, des noirs denses, une luminosité de tous les instants, un piqué aux petits oignons, un léger grain et une profondeur de champ appréciable. Le plus impressionnant s’avère la restitution des gros plans, en particulier sur Mel Gibson. Le codec AVC consolide l’ensemble avec fermeté, le relief des matières est élégant et ne cesse de flatter la rétine.

Blood Father

Son - 4,5 / 5

Comme pour l’image, l’éditeur a soigné le confort acoustique et livre deux mixages DTS-HD Master Audio 5.1 français et anglais, efficaces autant dans les scènes d’affrontements secs que dans les séquences plus calmes. Les quelques pics de violence, poursuites et fusillades peuvent compter sur une balance impressionnante des frontales comme des latérales, avec les balles qui environnent le spectateur. Les effets annexes sont très présents et dynamiques, les voix solidement exsudées par la centrale, tandis que le caisson de basses souligne efficacement chacune des actions au moment opportun. La spatialisation est en parfaite adéquation avec le ton du film. A titre de comparaison, la version originale l’emporte sur son homologue du point de vue délivrance des dialogues et richesse des effets. Les sous-titres français sont imposés sur la version originale. L’éditeur joint également deux pistes Stéréo, qui s’en sortent admirablement malgré le seul usage des enceintes avant, ainsi qu’une piste en Audiodescription et des sous-titres français destinés au public sourd et malentendant. Le changement de langue est verrouillé à la volée et nécessite le retour au menu contextuel. Que les puristes soient rassurés, le grand Jacques Frantz assure toujours le doublage français de Mel Gibson.

Blood Father

Crédits images : © Why Not Productions, Wild Bunch

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm
Note du disque
Avis

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P. de Melun
Le 23 février 2021
Un scénario est mince comme du papier pour tabac à rouler dans une Amérique qui n’est pas du tout l’image que nous renvoie Hollywood. Ce road movie est donc plutôt simpliste : un homme essaie de sauver sa fille des griffes d’un cartel mexicain avec de vrais méchants et une police aux trousses, le père étant sous contrôle judiciaire. Ce « Blood Father » signe le retour de Mel Gibson dont le magnétisme, le charisme et l’humour en font un excellent comédien, un peu en retrait ces dernières années. Loin d'être déplaisant mais sans être non plus exceptionnel, ce film est au cœur d’une relation père/fille avec une émotion perceptible, une tension palpable, une ambiance qui sue la pauvreté sociale et culturelle de certaines contrées américaines et des paysages magnifiques. Au final, on passe plutôt un bon moment.
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ouioui
Le 22 mars 2017
Pas de commentaire.

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