Les Bourreaux meurent aussi

Les Bourreaux meurent aussi (1943) : le test complet du Blu-ray

Hangmen Also Die!

Réalisé par Fritz Lang
Avec Brian Donlevy, Anna Lee et Walter Brennan

Édité par Movinside

Voir la fiche technique

Avatar Par
Le 24/07/2017
Critique

Les Bourreaux meurent aussi

À Prague, le 27 mai 1942, l’armée allemande et la Gestapo recherchent l’auteur d’un attentat contre Reinhard Heydrich, nommé par Hitler pour gouverner la Tchécoslovaquie et y maintenir l’ordre. Une jeune femme, Mascha Novotny, envoie un homme, le docteur Svoboda, cherchant à échapper à ses poursuivants, dans une mauvaise direction. Si le coupable ne se dénonce pas, la Gestapo menace de fusiller des otages, au nombre desquels figure le père de Mascha.

Les Bourreaux meurent aussi (Hangmen Also Die! ) est réalisé début 1943, quelques mois après l’attentat contre Heydrich, surnommé le boucher de Prague, un des piliers du nazisme, par trois hommes parachutés de Londres cinq mois plus tôt, deux Tchèques et un Slovaque. Heydrich, assez légèrement blessé, mourra six jours plus tard d’une septicémie.

L’assassinat de Heydrich, un vrai psychopathe, aura inspiré d’autres réalisateurs, parmi lesquels Douglas Sirk en 1943 pour Hitler’s Madman, et, en juin 2017, le français Cédric Jimenez pour HHhH (l’acronyme de Himmlers Hirn heißt Heydrich, soit « le cerveau de Himmler s’appelle Heydrich »), l’adaptation du roman éponyme de Laurent Binet, prix Goncourt du premier roman en 2010.

Les Bourreaux meurent aussi illustre un scénario de John Wexley, adapté d’une histoire originale imaginée par Fritz Lang et Bertolt Brecht. La collaboration entre les trois auteurs fut délicate au point d’aboutir à une sérieuse dispute (bien analysée dans le livret du Mediabook) qui dut être arbitrée par la Screen Writers Guild !

Les Bourreaux meurent aussi

En dépit de ces difficultés qui ont affecté la rigueur du scénario et d’une distribution largement imposée par le producteur Arnold Pressbuger avec, en tête d’affiche, un Brian Donlevy particulièrement raide, Les Bourreaux meurent aussi se range néanmoins parmi les meilleurs des nombreux films de propagande antinazie, même s’il peut difficilement rivaliser avec le Casablanca de Michael Curtiz, réalisé quelques mois plus tôt.

On appréciera, comme dans toutes les autres réalisations de Fritz Lang, la composition des cadres, la beauté des éclairages et une science du montage au soutien de la tension dramatique.

Les Bourreaux meurent aussi doit beaucoup également au chef opérateur d’origine chinoise, James Wong Howe, un des grands directeurs américains de la photographie. Deux fois oscarisé, pour The Rose Tattoo de Daniel Mann en 1955 et pour Le Plus sauvage d’entre tous (Hud) de Martin Ritt en 1963, il a travaillé avec la plupart des réalisateurs majeurs, tels que Tod Browning, Josef von Sternberg, Allan Dwan, Raoul Walsh, Martin Ritt, Alexander Mackendrick, Michael Curtiz, W.S. Van Dyke, Norman Taurog, George Cukor, Sydney Pollack, etc.

Les Bourreaux meurent aussi

Édition - 7 / 10

Les Bourreaux meurent aussi, proposé dans sa version intégrale de 135 minutes et dans la version écourtée de 117 minutes présentée lors de la sortie du film dans les salles françaises en août 1947, tient sur un Blu-ray double couche, logé dans un Mediabook de 8 mm contenant un livret de 32 pages.

La version courte est proposée en version originale ou dans un doublage en français, la version intégrale dans la seule version originale, toutes au format DTS-HD Master Audio 1.0, avec sous-titres optionnels.

L’intéressant livret de Marc Toullec, L’odyssée d’un film, Les Bourreaux meurent aussi (32 pages illustrées) passe rapidement en revue les films de propagande antinazie réalisés au début des années 40, rappelle la difficile collaboration entre Fritz Lang et Bertolt Brecht, les problèmes de casting, les moyens limités du tournage, les réticences du bureau d’application du code Hays à donner le visa à un film qui glorifie le mensonge et la haine (de l’ennemi nazi !).

Pas d’autre bonus vidéo qu’une bande-annonce.

Les Bourreaux meurent aussi

Pour l’image et le son, un carton nous avertit au démarrage du film que la restauration de 2012 a été opérée à partir de différentes sources.

L’image, au format 1.37:1, 1080p, AVC (et non 1.33:1, comme indiqué par erreur) est d’une qualité variable. Assez bien contrastée, d’une définition moyenne, elle a été débarrassée de la plupart des taches ou griffures, mais est souvent affectée par un scintillement, par des blancs brûlés et, plus occasionnellement, par du bruit vidéo.

Le son DTS-HD Master Audio 1.0 de la version originale a été assez soigneusement nettoyé. Il reste cependant affecté par un souffle fluctuant, relativement fort, mais jamais au point de gêner la compréhension des dialogues.

Les choses se gâtent pour le doublage en français, avec des dialogues terriblement en avant et un souffle qui peut parfois être très gênant, par exemple au début du chapitre 4, dans la scène où sont réunis les otages, à 32 minutes du début.

Les Bourreaux meurent aussi

Crédits images : © MOVinside

Configuration de test
  • Vidéo projecteur JVC DLA-X70BRE
  • OPPO BDP-93EU
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 275 cm
Note du disque
7 / 10
Avis

Moyenne

4,0
5
0
4
1
3
0
2
0
1
0

Je donne mon avis !

Avatar
Philippe Gautreau
Le 24 juillet 2017
Les Bourreaux meurent aussi se range parmi les meilleurs des nombreux films de propagande antinazie. Fritz Lang y montre, une fois de plus, sa grande maîtrise de la composition des cadres et des éclairages et sa science du montage au soutien de la tension dramatique.

Lire les avis »

Multimédia
Les Bourreaux meurent aussi
Extrait

Proposer une bande-annonce

Du même auteur
(publicité)

(publicité)