Réalisé par Steven Shainberg
Avec
Noomi Rapace, Peter Stormare et Kerry Bishé
Édité par TF1 Studio
Une mère célibataire élève seule son fils. Un jour, elle est enlevée par une mystérieuse organisation…
Cronenberg ! Sort de ce corp !
Il est en effet tentant, à la vision de Rupture, de penser que Steven Shainberg (La Secrétaire, Fur - Portrait imaginaire de Diane Arbus) est possédé par le fantôme du David Cronenberg des années 80, celui qui passait ses films à nous terroriser à grands coups de manipulations psycho-génétiques diverses et variées. Jusque dans l’image, dans l’ambiance sonore, dans le jeu des acteurs, et même son papier peint qui reprend le motif de la moquette de Shining, Rupture à la saveur coupable de ces films d’horreur des années 80 sans complexe.
Jusque dans sa fin très ouverte, ce trip glauque dans un sous-sol rouge-orangeâtre, sait y faire pour jouer avec les peurs les plus primitives qui se retrouvent d’ailleurs au coeur même du scénario et du projet « d’évolution » mené par un groupe cauchemardesque. La « rupture » en question est celle qui se cache au fond de chacun, ce point de non-retour qui serait le portail vers un nouvel échelon de l’évolution humaine… mais obtenue au prix d’une torture atroce.
Pour vivre ce cauchemar, le réalisateur a fait appel à Noomi Rapace (Millénium (Films originaux), Prometheus) dont la physicalité n’est plus à prouver et dont le chemin au travers de cette terreur résonne rapidement dans les tripes de spectateur. Pour provoquer son « évolution », on retrouve quelques visages connus dont Michael Chiklis (The Shield), Kerry Bishé (Halt and Catch Fire), Peter Stormare (Prison Break) ou Ari Millen déjà bien flippant dans Orphan Black, tous bien habités…
Visiblement habité lui aussi, on aura soin de surveiller de près la suite de la carrière de Steven Shainberg.
Édité en boîtier SteelBook (non fourni pour cette chronique) Rupture tente de sortir du lot avec un visuel très énigmatique. Le Blu-ray en lui-même est de bonne tenue et accueille le spectateur avec un menu simple sur fond animé et musique angoissante du film.
En guise de bonus, un court making of, composé en réalité d’une featurette et d’interviews de l’équipe et des acteurs. On n’y apprend pas grand chose et les coulisses du tournage n’y sont pas révélées.
Captées en numérique 3.2K, les images de Rupture ont cette double qualité de la précision mais aussi d’un traitement « salissant » qui les rend très organiques. La précision est largement au rendez-vous, parfois trop, face à certaines terreurs…
Côté son, les deux pistes DTS-HD Master Audio 5.1 font jeu égal et la VF profite, une fois n’est pas coutume, d’un mixage aussi convaincant que celui de la VOST, à savoir un mélange d’ambiances diablement riches et de basses à la profondeur abyssales.
Crédits images : © Ambi Pictures