Réalisé par Chad Stahelski
Avec
Keanu Reeves, Common et Laurence Fishburne
Édité par Metropolitan Film & Video
John Wick, décidé à désormais mener une vie bien rangée, est sorti de sa retraite par un de ses ex-associés, Santino D’Antonio, capo de la Camorra de New York, qui lui demande de partir à Rome pour tuer sa soeur : il pourra ainsi prendre le contrôle de la confrérie locale du crime organisé, la High Table. Parce qu’il a une dette envers cet homme, John, à contrecoeur, se rend à Rome pour exécuter le « contrat ». Mais la cible est protégée par une armée de tueurs…
John Wick 2 (John Wick: Chapter 2), avec Keanu Reeves dans le rôle-titre, est le deuxième long métrage de Chad Stahelski, un cascadeur qui apparut pour la première fois sur les écrans comme doublure du personnage principal de The Crow (Alex Proyas, 1994), le film qui fut fatal à son interprète principal, Brandon Lee. Avant de se frotter au métier de réalisateur, Chad Stahelski, d’abord comme simple cascadeur, puis comme coordinateur des cascades ou chorégraphe des combats et, parfois, comme réalisateur assistant, a contribué à plus de 70 films, dont la trilogie Matrix, Constantine, V pour Vendetta, 300, les sagas Expendables et Hunger Games, etc., etc.
Chad Stahelski semble vouloir poursuivre la voie de la réalisation puisqu’après John Wick et John Wick 2, il projette, on ne peut plus logiquement, de s’attaquer à… John Wick 3, mais aussi à un remake de Highlander et à une minisérie, Rain, du nom du tueur à gages qui en sera le personnage principal, toujours interprété par Keanu Reeves.
On est obligé de reconnaître que ça bouge, même que ça danse, dans les scènes d’action chorégraphiées comme des ballets. Avec des combats à toutes sortes d’armes, du bazooka… au crayon (très efficace une fois bien enfoncé dans la matière grise par l’oeil ou l’oreille), avec des courses poursuite en voiture en plein Manhattan : celle qui ouvre le film, est aussi spectaculaire que fatale à la Mustang pilotée par Keanu Reeves (ou ses doublures).
Le scénario de John Wick 2, comme celui du premier chapitre, en revanche, pourrait tenir sur un ticket de métro avec des personnages à peine esquissés, ce qui convient particulièrement à Keanu Reeves, plus apte à bouger (il participe lui-même à la plupart des combats) qu’à faire passer l’émotion.
Keanu Reeves est entouré par un bon groupe d’acteurs, Ian McShane à la belle gueule burinée, Laurence Fishburne, Common, John Leguizamo… et, côté dames, Ruby Rose qu’on a toujours plaisir à retrouver après Orange Is the New Black.
Un pur film d’action, donc, hypertonique, avec des touches d’humour, bien réalisé, filmé par une caméra à la fois mobile et bien contrôlée et servi par un montage nerveux. De bonnes idées de mise en scène s’ajoutent à ça, par exemple le combat dans un labyrinthe de glaces vers la fin du film.
John Wick 2 (123 minutes) et ses généreux bonus (64 minutes) tiennent sur un Blu-ray double-couche (BD-50) livré avec un DVD-9 dans cette édition limitée combo SteelBook (l’essai a été effectué sur le seul BD test).
Le menu animé et musical propose trois versions audio pour le film : la version originale au format Dolby Atmos, compatible Dolby TrueHD 7.1, avec sous-titres optionnels, un doublage en français DTS-HD Master Audio 5.1 et une piste d’audiodescription Dolby Digital 2.0 stéréo.
Sous-titres pour malentendants.
Sort simultanément une édition sur un seul DVD avec moins de bonus.
Un commentaire audio par Chad Stahelski et Keanu Reeves (en anglais, sous-titré) fournit des anecdotes du tournage et quelques indications sur les options du réalisateur.
Suivent, des scènes coupées (8’), Retro Wick : le succès surprise de John Wick (5‘) sur le bon accueil réservé à John Wick, le premier film de la saga, L’entrainement (12’) où l’on peut vérifier que l’entraînement de Keanu Reeves et des autres acteurs n’était pas pour rire, Prévisualisation des séquences d’action (5’) montrant que toutes les scènes d’action étaient enregistrées jusqu’à trois fois, ces « brouillons » servant à repérer les ajustements à faire avant le tournage définitif.
Puis Keanu & Chad, une association du tonnerre (10’) où les deux complices reviennent sur une collaboration pour une quinzaine de films, entamée en 1999 avec Matrix, Le monde souterrain (5’) qui désigne autant le monde caché du crime organisé que les catacombes de Rome où ont été filmées de longues scènes de la lutte acharnée de John Wick pour échapper aux sicaires de la soeur de Santino D’Antonio, En voiture ! (5’) où l’on voit que cinq ou six Mustangs ont été utilisées pour la course-poursuite du début du film, La conception d’une scène (10’) soulignant la méticuleuse préparation d’une scène de combat, ce que fait également le document suivant, Les outils de John (10’) qui donne, de plus, un aperçu des armes maniées par le turbulent héros.
Pour finir, Décompte létal (3’) reconstitue, victime après victime, le tableau de chasse de John avec un compteur qui s’arrête à 116, Dog Wick (2’), une parodie du film où le rôle du tueur à gages fou de la gâchette est tenu par un gentil toutou et les bandes-annonces (en VO et VF) de cinq éditions Metropolitan, dont celle du premier John Wick, sortie en 2015.
Tout n’est pas passionnant, mais permet de se faire une assez bonne idée des efforts investis dans la fabrication du film. On se serait toutefois facilement passé des coups d’encensoir que s’échangent les différents contributeurs.
La longue course-poursuite en voiture du début du film, en pleine nuit, donne immédiatement une idée de la qualité de l’image (2.40:1, 1080p, AVC), d’une grande netteté, avec des contrastes stupéfiants allant de blancs lumineux à des noirs profonds, et une explosion des couleurs des lumières de la ville. Cette qualité ne se dément jamais ensuite, dans toutes les conditions d’éclairage, sous le soleil de Rome ou dans la quasi-obscurité, au tréfonds des catacombes.
Le son Dolby Atmos, testé au format Dolby TrueHD 7.1, couvrant tout le spectre audible, avec des aigus cristallins et des basses bien fermes, utilise généreusement les possibilités du multicanal pour créer une sensation d’immersion dans l’action qui peut être spectaculaire, notamment dans la course-poursuite déjà citée.
Dans ce monde de brutes, le gros son n’exclut pas la finesse, comme en témoigne, notamment, une séquence avec un délicat quintette à cordes.
Crédits images : © Metro Films