On l'appelle Jeeg Robot (2015) : le test complet du Blu-ray

Lo chiamavano Jeeg Robot

Réalisé par Gabriele Mainetti
Avec Claudio Santamaria, Luca Marinelli et Ilenia Pastorelli

Édité par AB Vidéo

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Le 28/09/2017
Critique

On l'appelle Jeeg Robot

Poursuivi par la police dans les rues de Rome, Enzo plonge dans les eaux du Tibre où il entre en contact avec une substance radioactive. Il réalise bientôt qu’il possède des pouvoirs surnaturels : une force et une capacité de régénération surhumaines qu’il décide de mettre au service de ses activités criminelles. Du moins jusqu’à ce qu’il rencontre Alessia…

On l’appelle Jeeg Robot (Lo chiamavano Jeeg Robot, à l’imparfait et on saura pourquoi tout à la fin du film) est le premier long métrage de Gabriele Mainetti, après qu’il ait, parallèlement à une carrière d’acteur, tourné quelques courts métrages, dont Basette (2006) et Tiger Boy (2012), plutôt bien reçus par la critique.

Une présentation s’impose au profit de celles et ceux peu familiers de l’univers des mangas. Jeeg Robot nous vient de l’Empire du soleil levant où il est plus connu sous son nom de superhéros (mâtiné cyborg), Kôtetsu jîgu (Hiroshi Shiba pour l’état civil), pour ses exploits et pour avoir reçu les honneurs d’une adaptation en série animée de 46 épisodes en 1975 et 1976 et d’une suite en 13 épisodes en 2007.

On l'appelle Jeeg Robot

On l’appelle Jeeg Robot, une plaisante découverte, démontre, une fois de plus, qu’on peut, dans tous les domaines, y compris celui des superhéros, avec trois francs, six sous, piétiner sans vergogne les plates-bandes des productions de Marvel et DC Comics. Captain America : Civil War, par exemple, a coûté la bagatelle de 250 millions de dollars, On l’appelle Jeeg Robot autour de 2 millions.

À ce prix, on ne peut certes pas espérer les stars les plus « bankables » de Hollywood, ni les effets spéciaux les plus bluffants. Mais on se divertit à découvrir, racontées par Gabriele Mainetti avec une touche d’insolence du type Kick-Ass alla romana, les aventures d’Enzo Ceccotti, un petit antihéros avec un QI à cent lieues de celui d’Einstein et pas vraiment le physique d’Apollon, bien qu’il ait, à son corps défendant, réussi séduire la belle Alessia.

Avec On l’appelle Jeeg Robot, ça remue dans les rues de Rome, dans lesquelles se déroule la course-poursuite initiale, mais aussi dans les studios de Cinecittà où l’essentiel du métrage a été tourné, rythmé par un bon accompagnement musical.

Enzo a puisé une force surhumaine en plongeant dans le Tibre au pied de Castel Sant’Angelo (un lieu à éviter pour la baignade) qu’il utilise contre les méchants dans des bagarres qui rappellent les dessins animés, ou, pour arrondir ses fins de mois, en arrachant des distributeurs d’argent (fan de films pornos, il a ainsi pu remplacer sa télé par un projecteur). Il peut encore, tout gratuitement, se calmer les nerfs en compressant et en pliant en deux le radiateur en fonte de son appartement miteux.

On l'appelle Jeeg Robot

Dans le rôle-titre, très à l’aise, Claudio Santamaria, le « Dandi » de Romanzo Criminale (2005) et en tête d’affiche de Diaz - Un crime d’état (Diaz - Don’t Clean Up This Blood, 2012)… Lui donne la réplique, dans la peau (très abimée) du super-vilain, Luca Marinelli, découvert en 2002 dans La Solitude des nombres premiers et revu, plus récemment, dans La Grande Bellezza (2013) : son interprétation débridée de Zingaro, le mafieux psychopathe, vaut son pesant de moutarde, notamment quand il casse la tête d’un de ses sbires avec un smartphone blanc, et pas noir, comme il l’avait pourtant bien spécifié ! Et, dans de monde de brutes, une découverte, Ilenia Pastorelli, ex-candidate de l’émission de télé-réalité Grande Fratello, la version italienne de Big Brother, devenue chez nous Loft Story. Elle fait là sa première apparition devant les caméras, mais pas la dernière : on la reverra très bientôt.

L’histoire d’amour, assez compliquée, entre Enzo et Alessia, est énergiquement rythmée par des scènes d’action, certaines violentes : un homme se fait déchiqueter par des chiens ! Dans l’air du temps, diront ceux qui ont vu le remarquable Suburra (Stefano Sollima, 2015) ou la saison 6 de Game of Thrones (Le Trône de Fer).

On l’appelle Jeeg Robot, sans prétentions, a quand même engrangé une belle moisson de prix, parmi lesquels sept David di Donatello (dont le Prix d’interprétation féminine pour Ilenia Pastorelli) et, de l’autre côté des Alpes, le Prix du jury à Gérardmer en 2017.

On l'appelle Jeeg Robot

Présentation - 3,0 / 5

On l’appelle Jeeg Robot (118 minutes) et une partie de ses suppléments (104 minutes) tiennent sur un Blu-ray double couche logé dans le traditionnel boîtier bleu, en compagnie d’un DVD-5 qui supporte le reste des bonus vidéo (32 minutes).

Le menu animé et musical propose le film dans sa version originale, avec sous-titres imposés mais bien placés, à cheval sur la bande noire, et dans un doublage en français, les deux au format DTS-HD Master Audio 5.1 ou 2.0 stéréo, au choix.

Bonus - 4,0 / 5

En supplément, sur le Blu-ray, Le tournage du film (70’). Les commentaires du réalisateur, du producteur, du chef op’, des créateurs des décors et des costumes et des acteurs se concentrent sur le thème du film et sur les personnages, sans donner beaucoup d’informations sur la réalisation. De nombreuses scènes de tournage viennent cependant illustrer les propos. On apprend aussi que la plongée dans le Tibre a été filmée dans une piscine et on voit comment tous les gradins du Stadio Olimpico ont pu être remplis par une petite cinquantaine de figurants… et le secours d’un ordinateur ! Les répétitions (19’) montre la répétition, puis le montage définitif de plusieurs scènes. Suivent des scènes coupées (9’) et un bêtiser (6’).

On l'appelle Jeeg Robot

Sur le DVD on trouve Tiger Boy (19’), un court-métrage réalisé en 2012 par Gabriele Mainetti, Grand prix du Festival européen du film court de Brest. Une autre histoire de superhéros ordinaire, celle de Matteo, une dizaine d’années : son visage est recouvert par un masque de tigre, le même que porte son idole, le catcher Il Tigre. Il dort avec son masque, mange avec, va à l’école avec. Sourd aux supplications de sa mère et aux sollicitations très douteuses du proviseur, il refuse de l’ôter… Suit un clip vidéo (4’), l’enregistrement de Corri ragazzo laggiù, chanté par Claudio Santamaria avec, en toile de fond, quelques extraits du film. Pour finir, Le storyboard (8’) sur un écran partagé : à droite le storyboard, très détaillé ; en regard, à gauche, le montage définitif de plusieurs scènes d’action.

Image - 4,5 / 5

L’image (2.39:1, 1080p, AVC) est parfaitement résolue, lumineuse et bien contrastée, avec des couleurs vives, des noirs denses et une compression sans défaut apparent.

Son - 4,0 / 5

Le son DTS-HD Master Audio 5.1. de la version originale et du doublage en français, avec un spectre ouvert et une bonne dynamique, crée une convaincante sensation d’immersion dans les scènes d’action. Les dialogues de la version originale sont occasionnellement affectés par un léger excès de réverbération. Pas ceux du doublage en français qui manque toutefois de naturel.

On l'appelle Jeeg Robot

Crédits images : Emanuela Scarpa © Goon Films

Configuration de test
  • Vidéo projecteur JVC DLA-X70BRE
  • OPPO BDP-93EU
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 275 cm
Note du disque
Avis

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Philippe Gautreau
Le 29 septembre 2017
On l’appelle Jeeg Robot nous propose des aventures de super-héros accommodées à la sauce romaine. Ce premier film, une plaisante découverte, confirme qu’on peut, avec quelques sous en poche, oser piétiner avec humour les plates-bandes de Marvel et de DC Comics.

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