Police fédérale, Los Angeles (1985) : le test complet du Blu-ray

To Live and Die in L.A.

Édition Coffret Ultra Collector - Blu-ray + DVD + Livre

Réalisé par William Friedkin
Avec William L. Petersen, Willem Dafoe et John Pankow

Édité par Carlotta Films

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Le 25/01/2018
Critique

Police fédérale, Los Angeles

Jim Hart n’est plus qu’à trois jours de la retraite. Avant de partir, ce flic intègre et respecté de tous s’est donné pour dernière mission de mettre sous les verrous Rick Masters, un faux-monnayeur sans pitié qui règne sur Los Angeles. Mais il échoue et est abattu de sang-froid. Dévasté par le chagrin, son coéquipier Richard Chance jure de venger celui qu’il considérait comme son meilleur ami. Pour faire tomber Masters, il n’hésitera pas à franchir les limites de la légalité, entraînant avec lui son nouveau partenaire John Vukovich…

Police fédérale, Los Angeles (Live and Die in L.A., un titre autrement plus poétique), réalisé quatorze ans après French Connection salué par cinq Oscars en 1972, a dû se contenter du modeste Prix du public au Festival du Film Policier de Cognac en 1986.

La valeur de Police fédérale, Los Angeles est, pourtant, aujourd’hui unanimement reconnue. Peut-être la relative indifférence montrée à sa sortie s’explique-t-elle, justement, par une comparaison qui allait de soi avec son illustre prédécesseur qui racontait une histoire de mauvais très machos embarqués dans le trafic de drogues dures.

Plus qu’un policier d’action, Police fédérale, Los Angeles, avec des femmes bien présentes, s’emploie à créer une ambiance, moite, chargée d’érotisme, un peu poisseuse, désespérée, mais surtout très réaliste, avec dans les rôles principaux de bons acteurs, mais pas des stars. William Petersen, dans son premier grand rôle et qu’on reverra, dès l’année suivante, dans Manhunter - Le Sixième sens de Michael Mann (tout récemment réédité). John Pankow, dans le rôle de son coéquipier, s’était jusque-là limité à jouer les utilités dans quelques séries. Willem Dafoe, l’inquiétant Rick Masters, n’était encore qu’à l’aube de sa carrière, après s’être hissé, pour la première fois, en tête de l’affiche d’un Roadhouse 66, un film justement oublié.

L’action n’est pas délaissée pour autant, avec de belles bagarres et, surtout, une course-poursuite en voiture d’une douzaine de minutes, à couper le souffle, digne de partager la première marche du podium avec celle de Bullitt.

Police fédérale, Los Angeles est aussi une bonne démonstration de l’inspiration de William Friedkin et de sa maîtrise du cadrage, de l’utilisation des couleurs et du montage qui sert, tout à la fois la tension et la fluidité du récit.

Ce film captivant nous revient dans une magnifique édition, un écrin digne de sa valeur.

Police fédérale, Los Angeles

Présentation - 5,0 / 5

Police fédérale, Los Angeles (116 minutes) et ses suppléments (106 minutes) occupent tout l’espace disponible du Blu-ray (BD-50) logé, en compagnie d’un DVD-9, à l’intérieur de la couverture du digibook de ce huitième volume de la collection Édition Ultra Collector lancée par Carlotta Films en 2015 avec Body Double de Brian De Palma.

Le livre illustré de 160 pages, intitulé Éloge du faux-semblant, est l’oeuvre collective de plusieurs auteurs, universitaires et critiques de cinéma, introduite par Thomas Aïdan fondateur et rédacteur en chef de la revue de cinéma La Septième obsession. Se succèdent, Chance vs Masters, ou le fake dans Police fédérale, Los Angeles de Jean-Sébastien Massart, Eric Masters, un personnage miroir d’un cinéaste en doute de Loris Hantzis, Détail de la chasse : portrait du voyeur de Noémie Luciani, Les faux-monnayeurs de Puente Hills de Nicolas Tellop, Aux frontières du crépuscule d’Alexandre Jourdan et Faire le mâle : les impostures de la masculinité dans Police fédérale, Los Angeles de Pascal Françaix. Ces regards croisés composent une analyse approfondie et originale du film que beaucoup s’accordent à voir comme le chef-d’oeuvre de William Friedkin.

Police fédérale, Los Angeles

Bonus - 3,5 / 5

En complément, les bonus repris de la Collector’s Edition sortie simultanément, en novembre 2016, par Shout Factory aux USA et par Arrow Video au Royaume Uni.

Un monde de contrefaçons (2003, 30’). Ce documentaire, préparé pour l’édition US MGM de 2004, après avoir souligné que le film visait à dire que tout était contrefaçon, y compris les sentiments et les mobiles des personnages, rappelle, plus utilement que la plupart des scènes ont été tournées dans la partie Est de Los Angeles, peu souvent montrée au cinéma, et que William Friedkin souhaitait faire oublier la caméra aux acteurs. Il arrivait que ce qu’elle enregistrait à leur insu pendant les répétitions soit directement mis en boîte pour le montage définitif !

Tenter sa chance (2016, 21’). William Petersen jouait dans un théâtre à Toronto quand il a été engagé par Friedkin : il ne souhaitait pas d’acteurs trop connus, par souci de réalisme, ne voulaient pas qu’ils aient l’air de jouer et leur laissait une certaine liberté d’improvisation. Il se souvient, particulièrement, des scènes dans l’aéroport de Los Angeles, où il a couru au-dessus du tapis roulant en bravant l’interdiction du service d’ordre et de celles sur l’autoroute A710 qui fut bloquée pour l’occasion pendant deux weekends consécutifs.

Le renouveau de la femme à L.A. (2016, 15’). Debra Feuer, repérée sur la scène d’un théâtre, engagée après un court bout d’essai, se souvient que William Friedkin lui a souvent demandé de tourner dans les vêtements personnels qu’elle portait en arrivant sur les plateaux.

Docteur d’un jour (2016, 9’). L’acteur Dwier Brown a été surpris que sa courte improvisation de quelques 7 minutes ait été retenue pour le montage.

Totalement en phase (2016, 13’). Jack Hues et Nick Feldman, deux musiciens du groupe Wang Chung, se rappellent comment Friedkin s’est servi de leur chant Wait. Ce fut leur première musique de film.

Police fédérale, Los Angeles

À contresens (2016, 36’). Buddy Joe Hooker, coordinateur des cascades, se souvient que ce film a accéléré l’avancée de sa carrière, et de la réalisation de la fameuse course-poursuite de voitures qui se termine sur une autoroute : pas prévue par le scénario initial, elle fut décidée par William Friedkin qui obtient du producteur des moyens complémentaires pour un tournage qui dura près de six semaines. Au temps où l’on ne pouvait pas avoir recours aux images de synthèse, le croquis de cascades inédites, le franchissement de voies ferrées devant un train en marche, la glissade sur l’autoroute d’un semi-remorque en portefeuille… remplissait une bande de papier longue de six mètres. Buddy Joe Hooker a, depuis Police fédérale, Los Angeles, participé à quatre autres films de William Friedkin.

Scène coupée (4’). William Friedkin nous montre une scène qu’il dit avoir regretté de ne pas avoir retenue dans le montage final, un tête-à-tête entre John Pankow et Tracy Swope.

Fin alternative (9’). Le réalisateur nous montre la fin alternative que les producteurs lui ont demandé de tourner, mais qui ne fut pas retenue dans le montage. On ne vous en dira pas plus, pour ne pas gâcher la surprise.

Spot radio (1’) : « The City of Angel is going to explode: the director of French Connection is back on the streets! »

Pour finir, deux bandes annonces.

Les bonus du DVD se limitent aux trois dernières featurettes.

Police fédérale, Los Angeles

Image - 4,0 / 5

L’image (1.85:1, 1080p, AVC). La comparaison avec l’édition MGM sortie en 2004, fait apparaître un sensible gain de résolution et une nette réduction du bruit vidéo. L’ensemble est très satisfaisant, mais la coloration des visages reste occasionnellement trop rouge et quelques scènes plus sombres perdent en netteté.

Son - 4,0 / 5

Le son de la version originale (DTS-HD Master Audio 5.1 ou 2.0 stéréo, au choix), avec une excellente dynamique et un spectre bien ouvert, permet, notamment d’apprécier la remarquable symbiose de l’image et de l’accompagnement musical. Les dialogues sont très clairs, mais le remixage 5.1 peine à créer une sensation d’immersion, l’ambiance restant centrée sur les voies frontales, comme dans l’édition stéréo de 2004.

Ces remarques valent pour le doublage en français, au format DTS-HD MA 2.0.

Police fédérale, Los Angeles

Crédits images : © 1985 METRO-GOLDWYN-MAYER STUDIOS INC. Tous droits réservés.

Configuration de test
  • Vidéo projecteur JVC DLA-X70BRE
  • OPPO BDP-93EU
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 275 cm
Note du disque
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Philippe Gautreau
Le 26 janvier 2018
Police fédérale, Los Angeles crée une ambiance moite, chargée d’érotisme, désespérée et confirme l’inspiration du style de William Friedkin, sa maîtrise du cadrage, de l’utilisation des couleurs et du montage qui sert, tout à la fois, la tension et la fluidité du récit. En prime, un course-poursuite d’anthologie !

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