Faute d'amour (2017) : le test complet du Blu-ray

Nelyubov

Réalisé par Andreï Zviaguintsev
Avec Maryana Spivak, Aleksey Rozin et Varvara Shmykova

Édité par Pyramide Vidéo

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Le 16/02/2018
Critique

Faute d'amour

Boris et Genia ont mis leur appartement en vente : engagés, l’un et l’autre, dans une autre relation de couple, ils souhaitent divorcer. Leur fils Aliocha, 12 ans, subit leurs disputes incessantes et se sent abandonné. Ce que lui confirme une nouvelle querelle entre ses parents qui le croyaient endormi : aucun des deux ne souhaite assurer sa garde. Il faudra que la directrice du collège signale, le surlendemain, l’absence d’Aliocha pour que ses parents remarquent sa disparition…

Faute d’amour (Nelyubov), retenu dans la sélection officielle à Cannes en 2017, est le cinquième long-métrage du Russe Andreï Zviaguintsev, après Le Retour (Vozvrashchenie, 2003), Le Bannissement (Izgnanie, 2007), Elena (2011) et Leviathan (Leviafan, 2014).

Les cinq films ont en commun leur thème, celui d’une famille d’un milieu modeste dans la Russie contemporaine, et le regard sans complaisance, pessimiste, du cinéaste. Une impression d’unité, renforcée par la contribution à l’écriture des scénarios d’Oleg Negin (sauf pour Le Retour) et à la photographie du chef opérateur Mikhail Krichman, avec une suite de plans fixes remarquablement cadrés.

Faute d'amour

C’est une dizaine de minutes seulement après le générique que Faute d’amour noue le drame, dans une courte séquence d’une intensité dramatique extrême, quand Aliocha réalise que ses deux parents le rejettent.

Avec Faute d’amour comme dans ses films précédents, Andreï Zviaguintsev saisit l’opportunité, sans appuyer le trait, d’épingler, outre l’égocentrisme des deux personnages principaux, les travers de la société russe. Ici, la démission de la police qui « n’a pas de temps à perdre à courir après les fugueurs ». Elle donne aux parents, comme seul réconfort, une brumeuse statistique selon laquelle « la plupart des enfants reviennent d’eux-mêmes au bercail dans les huit à dix jours » et abandonne à des bénévoles la recherche des enfants disparus. Une autre scène souligne la précarité de l’emploi salarié : Boris craint d’être licencié si son patron, chrétien orthodoxe rigoriste, a vent de son divorce.

Ce film poignant, sobrement interprété, judicieusement accompagné par la musique minimaliste d’Evgueni et Sacha Galperine, où dominent les percussions, et par l’insertion du magnifique poème symphonique Le Chant de Silouan, d’Arvo Pärt, a emporté un quinzaine de prix, dont le Prix du jury à Cannes et le Prix du meilleur film étranger, décerné le 29 janvier 2018 par le Syndicat Français de la Critique de Cinéma.

Faute d'amour

Présentation - 3,5 / 5

Faute d’amour (122 minutes et non 127, comme indiqué sur la jaquette) et ses suppléments (35 minutes) tiennent sur un Blu-ray double couche (BD-50) logé dans un boîtier noir, glissé dans un fourreau.

Le menu animé et musical offre le choix entre version originale, avec sous-titres imposés (qui auraient pu être placés sur la bande noire), et doublage en français, les deux au format DTS-HD Master Audio 5.1.

Bonus - 4,0 / 5

En complément, deux bonus exclusifs :

Entretien avec Andreï Zviaguintsev (août 2017, 26’). Interrogé par le critique Xavier Leherpeur, le cinéaste, marqué par Sonate d’automne qu’il avait vu à 17 ans, pendant ses études d’art dramatique, revendique l’influence d’Ingmar Bergman. Après Elena, il projetait un remake de Scènes de la vie conjugale, mais il n’a pas réussi à acquérir les droits. Le producteur l’a alors incité à créer une oeuvre originale. L’idée de Faute d’amour lui est venue quand un ami lui a parlé de Lisa Alert, une organisation de bénévoles investie dans la recherche d’enfants disparus. Un pitch de trois pages, approuvé par le producteur, a lancé les opérations : développement du scénario, création des personnages secondaires, repérages… Il dit chercher à éviter que le spectateur juge les personnages et souhaiter que le film l’incite à réfléchir…

Andreï Zviaguintsev par Xavier Leherpeur (août 2017, 9’). Découvert en 2003 avec Le Retour, Andreï Zviaguintsev situe chacun de ses films, tous différents, dans le même cadre, la Russie contemporaine. Jamais moralisateur, jamais dogmatique, son cinéma pousse à la réflexion…

Faute d'amour

Image - 4,5 / 5

L’image (2.39:1, 1080p, AVC), très propre, propose des couleurs naturelles et une texture délicate. Bien que le choix de ne pas utiliser d’éclairage artificiel estompe parfois les détails des séquences tournées dans la relative obscurité des appartements, elles restent toutefois suffisamment lisibles.

Son - 4,5 / 5

Le son DTS-HD Master Audio 5.1 de la version originale et du doublage, lui aussi très propre, restitue clairement les dialogues et procure une assez cohérente sensation d’immersion dans l’ambiance. Dynamique et ouverture du spectre donnent une belle ampleur à l’accompagnement musical.

Faute d'amour

Crédits images : © Pyramide Vidéo

Configuration de test
  • Vidéo projecteur JVC DLA-X70BRE
  • OPPO BDP-93EU
  • Denon AVR-4520
  • Kit enceintes/caisson Focal Profile 918, CC908, SR908 et Chorus V (configuration 7.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 275 cm
Note du disque
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Philippe Gautreau
Le 16 février 2018
Ce film poignant, sobrement interprété, magnifiquement réalisé, a glané une quinzaine de récompenses, dont le Prix du jury au dernier festival de Cannes et le Prix du meilleur film étranger, décerné le 29 janvier 2018 par le Syndicat Français de la Critique de Cinéma. Une confirmation supplémentaire du talent d’Andreï Zviaguintsev.

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Faute d'amour
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