Réalisé par Dawn Shadforth
Avec
et Björk
Édité par Barclay
Les albums de Björk se suivent et, contrairement à ce que les
esprits chagrins pensent, ne se ressemblent pas. Et quand on a pu
lire ici et là que ce nouvel opus n’était « que du Björk » on a pitié
pour eux. Car messieurs dames, vous êtes passés complètement à
côté d’une oeuvre d’art.
Non content de ne pas simplement faire évoluer son art, Björk
le met en danger quasiment à chaque fois. Et c’est encore
plus vrai ici avec un album composé quasi exclusivement à partir
de « bruits de bouche »… Des voix en guise d’instruments et un piano,
c’est tout ce que vous trouverez sur ce disque qui, il faut bien
l’avouer, ne peut s’écouter simplement, d’une oreille distraite
en faisant autre chose en même temps. Non, ce nouvel opus est comme une
sculpture, il a besoin d’être observé sous tous les angles, avec attention.
Et en 5.1 tant qu’à faire, si vous avez l’installation qui va avec.
Elististe Björk ? Sur ce coup là, c’est bien possible… Alors, adeptes
de la musique facile, de la mélodie simple et du son bien net
et calibré, passez votre chemin, vous ne ferez que perdre votre
temps et le ferez perdre à ceux que vous tenterez de convaincre
que Björk ne sait faire que du bruit…
Surétui, deux DVD empilés dans un maxi Jewel-Box, livret complet avec tous les crédits possibles et surtout les paroles de l’album… et pour couronner un contenu déjà impeccable saluons la présence de sous-titres sur le making of et le documentaire, sous-titres qui font cruellement défaut sur l’ensemble de la DVDthèque de Björk.
Difficile de dire ce qui est un bonus et ce qui ne l’est pas.
Est-ce l’album qui est offert avec les clips et les documentaires
ou l’inverse ? Quoi qu’il en soit, ce double-DVD récolte la note
maximum sur ce point étant donnée sa richesse.
Premier DVD et premier « supplément » donc, le documentaire « The
Inner Or Deep Part Of An Animal Or Plant Structure » consacré à
l’enregistrement de l’album « Medúlla ». 45 minutes de découverte,
d’interviews, de coulisses et d’informations toujours intéressantes.
Le second DVD accueille 5 clips dont 3 inédits, entendez par
« inédits » qu’ils n’ont pas été édités auparavant sur un
quelconque CD ou DVD single. Car en effet, « Who Is It » et
« Triumph Of A Heart » ont eu droit à une sortie commerciale.
Par contre, le très beau « Oceania », le très statique « Desired
Constellation » et le très malade « Where Is The Line » s’offrent
ici une carrière en avant-première d’éventuelles sorties de ces
titres en single.
Images de synthèse poétiques, décors arides, maquillages fantastiques,
chat anthropomorphe ou créatures cauchemardesques, les amateurs et
connaisseurs de Björk ne seront que très peu étonnés par les
délires de la chanteuse.
Et d’ailleurs, un making of dédié au clip « Triumph Of A Heart »
parvient à nous éclairer entre gags et véritables informations
sur les origines de ce chat si humain.
Reprécisons ici que le documentaire et le making of sont
sous-titrables.
Nous nous attacherons ici surtout à la qualité visuelle des
5 clips présents sur le 2ème DVD car les 2 documentaires n’ont
pas à être jugés sur ce point.
Du 1.33 au 1.77 mais toujours en 4/3, les 5 clips proposent
des images de diverses qualités voulues par les différents
réalisateurs. Quoiqu’il en soit, l’encodage respecte plutôt
bien ces choix et ne vient pas parasiter le visionnage.
Alors là, c’est l’orgie sonore ! Rien qu’au niveau des
formats, le choix est gigantesque et va du PCM stéréo
au 5.1 Advanced Resolution en passant par le DTS.
L’album en lui même est le plus généreux sur ce point :
PCM2.0, DD5.1, DTS 5.1 et pour les platines compatibles
DVD-Audio, le menu affichera en plus du 2.0 et du 5.1
au format Advanced Resolution 24 bits. L’expérience sonore
est alors quasiment extraterrestre ! Le mixage profite
au maximum du 5.1 et la haute résolution s’empare de vos
oreilles. Passons sur les documentaires qui se contentent
facilement de la stéréo et finissons avec les clips et surtout
les 3 inédits qui s’offre du DD5.1 et du DTS5.1 en plus du DD2.0,
ce qui leur donne un supplément d’intérêt si l’on ne se laisse
pas effaroucher par leur contenu visuel.