Nos vies heureuses (1999) : le test complet du DVD

Réalisé par Jacques Maillot
Avec Marie Payen, Sami Bouajila et Cécile Richard

Édité par Blaq Out

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Le 12/06/2003
Critique

Il était une fois six amis…

Il y a Julie (Marie Payen) qui, après une tentative de suicide, sort de l’hôpital avec toutes ses illusions encore intactes. Elle rencontre Ali (Sami Bouajila), un Marocain sans papiers, qui fait à peu près tout, en échange d’un salaire symbolique, dans le restaurant géré par Sylvie avec, aux fourneaux, son mari, Lucas (Jean-Michel Portal), que les garçons ne laissent pas indifférent. Puis Émilie (Camille Japy), la gaffeuse, qui vient de quitter Antoine, toujours prêt à décrocher la lune pour revenir auprès d’elle. Et Cécile (Cécile Richard), à la dérive, qui partage l’appartement d’Émilie et ne fait rien, sauf prendre des photos, sans trop savoir pourquoi. Et enfin, Jean-Paul (Éric Bonicatto), très actif au secours catholique, qui rêve du grand amour m’ais n’a jamais su comment s’y prendre avec les filles.

Au long des 140 minutes du récit, les personnages se croisent, font un bout de chemin ensemble, se quittent et se retrouvent. Ont-ils la maîtrise de leurs actes ou sont-ils conduits par leur destinée ? Difficile à dire. La seule certitude, c’est qu’il aspirent tous à un changement, à un certain équilibre.

Ce film (à l’instar de Dancing at the Blue Iguana, situé dans un environnement tout à fait différent) laisse beaucoup de liberté aux acteurs qui « font » le film, sans être cantonnés à la stricte interprétation d’un rôle, bien que, cette fois, il y ait un scénario élaboré, co-écrit par le réalisateur et Éric Veniard.

Avant, Jacques Maillot avait réalisé quatre courts métrages, dont « 75 centilitres de prière » (1995) qui remporta le prix Jean Vigo.

Un premier long métrage, donc, débordant d’émotion et de tendresse ; un regard un peu nostalgique porté sur la vie, telle qu’elle est, avec les joies qu’elle apporte, et les douleurs qu’elle peut aussi infliger. La cohésion de toute l’équipe de jeunes acteurs (les seconds rôles ne sont pas sacrifiés) est remarquable. Plans-séquences, caméra à l’épaule, éclairages naturels, l’écriture filmique concourt à l’authenticité de ce beau film qui procure un réel plaisir.

Présentation - 3,5 / 5

Sérigraphie sobre, boîtier keep-case et surétui. L’image est propre, à quelques petites imperfections près. Le son Dolby Stéréo est clair.

Les suppléments sont particulièrement intéressants.

Les menus sont du genre assez spartiate, accompagnés par la belle musique originale d’Allie Delfau. Découpage en 25 chapitres (sur 6 pages), repérés par des vignettes fixes et des intitulés.

Pour le film, des sous-titres anglais sont accessibles à la volée.

Bonus - 5,0 / 5

Les suppléments sont en 16/9 anamorphique en mono et d’un intérêt nettement au-dessus de la moyenne.

Deux interviews : le premier (18’55”), de Jacques Maillot qui nous confie qu’après avoir envisagé d’être écrivain, avait choisi de raconter des histoires avec une caméra. Encouragé par l’accueil réservé à ses courts métrages, il se lance dans l’écriture du scénario de Nos vies heureuses, dont une partie du matériau lui a été donnée par le récit d’une amie, dont le compagnon, étranger en situation irrégulière, avait été reconduit à la frontière. Le scénario fini, commence une quête de 18 mois, à la recherche d’un financement, jusqu’à ce qu’il rencontre Laurent Bénégui.
Dans le second document, le producteur Laurent Bénégui (aussi réalisateur de trois longs, dont « Au Petit Marguery » (1995) et de « Mauvais genre » (1997), nous rappelle que le projet n’obtint pas d’avances sur recettes, pourtant assez libéralement accordées, et qu’à force d’opiniâtreté, il réussit à obtenir un premier financement de Canal+ ; acteurs et techniciens durent se satisfaire d’un petit salaire, le même pour tous, et d’une participation aux éventuels bénéfices.

Une scène coupée (18’55”), écartée au montage pour les raisons expliquées par le réalisateur.

Suit une analyse de rushes, (« Cécile annonce à sa mère qu’elle est enceinte » et « L’accident de Cécile ») ce qui fournit l’occasion pour Jacques Maillot de justifier son choix entre les prises (pas moins de 8 prises pour l’une des scènes !).

Cerise sur le gâteau : Entre ciel et terre (11’38”). C’est le quatrième court métrage du réalisateur : un couple au réveil ; on devine après quelque temps la cause de la tristesse de la jeune femme : elle va subir un avortement…

Pour finir, les filmographies sélectives du réalisateur et des principaux interprètes, la bande-annonce (16/9, 1’29”) et 20 photos de Céline Larmet.

Image - 3,5 / 5

L’image a du grain, ce qui résulte du choix d’écriture en lumière naturelle et convient bien au caractère intimiste de l’oeuvre. L’image est, dans l’ensemble, propre, sauf quelques petites taches blanches occasionnelles.

Son - 4,0 / 5

Le son Dolby stéréo est clair. La musique sonne très bien.

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Panasonic 36PG50F 16/9 82 cm
  • Philips 957
  • Panasonic 36PG50F
  • Enceintes frontales Energy XL-16B, arrières Sony SS-SR15, Caisson de graves Pioneer S-W150-S