Manhattan (1979) : le test complet du DVD

Réalisé par Woody Allen
Avec Woody Allen, Diane Keaton et Michael Murphy

Édité par MGM / United Artists

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Le 27/06/2012
Critique

Isaac Davis est partagé entre son métier de scénariste télé pour émission idiote, sa vie avec une ravissante lycéenne, trop jeune pour lui, et sa mésentente avec son ex-femme qui compte publier un livre sur leur vie conjugale passée… Sa rencontre avec Mary, journaliste snob et suffisante, ne laisse en rien présager qu’entre ces deux êtres va pourtant s’établir une relation privilégiée…

Après un sublime hommage rendu à Ingmar Bergman (Intérieurs), Woody Allen frappe fort et signe avec Manhattan, une déclaration d’amour à sa ville de prédilection, New York. Usant du cadre large et bénéficiant de la photo N&B de Gordon Willis, Woody Allen atteint ici l’apogée de sa carrière et concentre tous les thèmes fondateurs (et obsessions) de son cinéma, le tout baignant sur le sublime Rhapsody in Blue de Gershwin.

Chef d’oeuvre absolu d’humour et de tendresse, merveilleusement interprété (Woody Allen lui-même, Mariel Hemingway, Diane Keaton), furieusement poétique et romantique, Manhattan traverse les années sans prendre une seule ride et demeure la référence ultime de la comédie romantique qui allait donner naissance à de nombreux ersatz. Pourtant, le cinéaste était tellement mécontent de son film qu’il offrit à la United Artists de réaliser un autre film gratuitement s’ils acceptaient d’oublier celui-ci. Eternel insatisfait, le metteur en scène aux célèbres lunettes ne peut empêcher la sortie de Manhattan dans les salles. Récompensé par le César du meilleur film étranger, le film demeure le plus gros succès de Woody Allen en France avec plus de 2,3 millions d’entrées, l’un de ses films les plus célèbres, et l’un des plus grands films américains des années 70.

Édition - 9 / 10

Le superbe digibook renferme le Blu-ray du film et l’ancienne édition DVD. Le petit livret richement illustré délivre quelques notes de production signées Marc Toullec. En revanche, le menu principal demeure fixe mais musical, contrairement à celui d’Annie Hall.

Il ne faut pas vous attendre à des miracles, le Blu-ray ne propose que la bande-annonce du film en guise d’interactivité. Ce qui est quand même un peu léger pour une édition estampillée  » Collector « .

S’il y a bien un film de Woody Allen qui était attendu en Haute Définition, c’est bien Manhattan. Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’attente est amplement récompensée car le transfert est magnifique. La superbe photographie N&B de Gordon Willis (la trilogie du Parrain, Klute) n’avait jamais été aussi choyée, les noirs affichent une densité inédite (voir les silhouettes au planétarium), les blancs sont lumineux, et seules quelques courtes séquences plus altérées au grain plus appuyé (la partie de squash) ainsi que de sensibles moirages nous empêchent d’attribuer la note maximale.

Manhattan est l’oeuvre la plus stylisée de la filmographie de Woody Allen et toutes les volontés artistiques originales sont non seulement respectées mais aussi sublimées. N’oublions pas la restauration, car bien que l’édition DVD demeure honorable, l’image est ici immaculée et dépourvue de la moindre scorie. La stabilité est de mise, les panoramas sur la Grosse Pomme sont à tomber, le piqué et les contrastes sont tranchants comme une lame de rasoir, n’en jetez plus, c’est somptueux.

Woody Allen est toujours resté attaché au mixage mono. Comme pour Annie Hall, l’éditeur ne propose donc pas un remixage inutile mais encode la version originale en DTS-HD Master Audio mono. Passons rapidement sur la version française au doublage, il faut bien le dire calamiteux, qui repose sur les voix des comédiens au détriment de tous les effets annexes. Les dialogues sont bien trop élevés, même à faible volume, l’ensemble manque totalement de naturel même si cette piste demeure propre et nette. En revanche, la piste anglaise manque de fluidité et quelques fluctuations sur les dialogues sont notables, parfois au cours d’une même séquence. La composition de George Gershwin, Rhapsody in Blue, est néanmoins choyée et possède un coffre inédit.

Configuration de test
  • Téléviseur 16/9 Sony LCD Bravia KDL-32W5710
  • Sony BDP-5350
  • Ampli Pioneer VSX-520
  • Kit enceintes/caisson Mosscade (configuration 5.1)
  • TEST EN RÉSOLUTION 1080p - Diagonale image 81 cm