Réalisé par Lukas Moodysson
Avec
Alexandra Dahlström, Rebecca Liljeberg et Erica Carlson
Édité par CTV International
Quelques grains de beauté dans un monde de brutes. « Fucking
Åmål » démontre l’imprévisibilité du cinéma. Une histoire-OVNI
de teen-agers sur la découverte de leur sexualité, menée de
bout en bout avec une fraîcheur et une franchise rarement
égalée dans le septième art (dans sa native Suède, « Fucking
Åmål » est devenu une sorte de rite de passage pour les ados,
et a écrabouillé le record au box-office de Titanic,
c’est tout dire..).
« Fucking Åmål » n’est pas un « Dogma movie », comme certains
l’ont affirmé, mais un conte ordinaire de la vie d’un groupe
d’ados, filmé caméra à la main avec un esprit militant, pour
percer leurs découvertes et leurs déceptions. « Fucking Åmål »
est une histoire d’amour entre deux filles - avec happy end -
où les « méchants » sont les copains hétéro du couple. C’est une
façon de lire l’histoire. En réalité, l’oeuvre de Lukas
Moodysson n’est pas tout à fait un film gay, mais une
exploration de la sexualité des jeunes, avec une franchise et
surtout une tolérance hors du commun. Un film-culte à voir et
revoir, avec une recette bien plus incisive que la plupart des
histoires d’ados des Pays « forts » du cinéma (« Fucking Åmål »
est sorti aux US, mais sous le titre « Show Me Love », car les
distributeurs n’avaient pas le courage de sortir un film avec
le mot « fuck » dans le titre..).
« Fucking Åmål » marque l’un des premiers coups d’essai de CTV dans le DVD. Un démarrage tonitruant, avec l’un des films- culte les plus explosifs des dernières années. Si la recette de base se conforme à l’esprit du distributeur Film Office (sous-titres imposés, impossibilité de changer de langue à la volée), l’insertion du disque cache des véritables surprises, car la jaquette ne mentionne même pas la moitié des bonus présents ! Beau menu d’accueil animé et très grungy, commenté par l’une des chansons-phare du film. La jaquette (en recto- verso) et le disque sérigraphié sont aussi bien réussis. On déplore juste l’absence d’un livret, qui aurait pu publier une revue de presse du film.
Attention, surprise ! Le rétro de la jaquette ne mentionne qu’une infime partie des suppléments du disque (en fait, il cite juste la présence de la bande-annonce, en VF et VOST). Bien d’autres contenus se trouvent dans le sous-menu des bonus. En premier lieu, le commentaire audio (sous-titré) du réalisateur, très didactique mais aussi fort intéressant. Le DVD offre en outre quelques notes de production, et des biographies succinctes du metteur en scène et des deux actrices principales.
Une photo très grunge, avec beaucoup de grain - dû en partie à la source argentique, mais aussi à une compression approximative. Quelques petits artefacts et pixelisations ici et là.
Deux pistes audio (Dolby Surround) très brutes, voire violentes, avec le son tout à l’avant et une exploitation très minimaliste des voies arrière. Pas de fioritures et très peu de détails, mais une dynamique toujours bien présente. On préfère la VO pour son esprit très militant. La VF est plus artificielle, et peine à coller à l’esprit du film.