Réalisé par Yuen Woo-Ping
Avec
Michelle Yeoh, Donnie Yen et Catherine Hung
Édité par AK Vidéo
Michelle Yeoh aspire à devenir grand maître de kung fu, et se
résout à cacher ses formes féminines. Mais l’arrivée dans le
village d’un ami d’enfance, et le danger omniprésent d’une
bande de malfaiteurs, modifient ses plans. Le scénario tient
en trois lignes. Le reste est une avalanche de combats à mains
nues, chorégraphiés par le Dieu des arts martiaux du Septième
Art, Yuen Wo-Ping (Matrix).
On aurait tort de considérer « Wing Chun » comme un sous-produit
made in Hong-Kong, sorti des tiroirs pour capitaliser sur le
succès de Michelle Yeoh. Le récit ne se limite pas à fournir
du support à ses scènes d’action, mais offre un point de vue
totalement féminin, où les hommes ne sont que des malfrats,
des voyeurs, ou ils ont constamment besoin de soins et
d’encouragements. Dans l’univers de « Wing Chun », même les
femmes du village tiennent la main sur la calculette et le
portefeuille.
Les nombreuses scènes d’action s’appuient sur l’incroyable
élasticité de Michelle Yeoh, et le talent millimétrique de
Yuen Wo-Ping. Une bonne démonstration de force et d’humilité,
à une époque où Hollywood n’hésite pas à dépenser des millions
de dollars en effets numériques et polices d’assurance, pour
essayer de faire autant…
Avouons-le, l’image de « Wing Chun » est celle qu’elle est.
L’éditeur fait le possible pour faire oublier le master
médiocre en dotation. Pas de doute, on est devant un film de
kung fu : intro bagarreuse, écrans animés accompagnés par la
(magnifique) chanson du générique final, plusieurs bonus
sympathiques (il y a même un logiciel de lecture DVD dans le
lot). L’éditeur à tenu à inclure à la fois la VF que la VO,
mais l’absence de sous-titres français rendront cette dernière
off-limits pour la plupart des spectateurs.
Quant au packaging extérieur, il est disponible en deux
versions. Explication : AK Video vend ses disques en direct,
ou par les biais de Sony Music (cette dernière procède à un
rejaquettage). Dans les deux cas, les contenus restent les
mêmes. Petit détail, le DVD est un Zone ALL.
Au tout premier rang de la section, un sous-chapitrage avec
accès direct aux 8 grands combats du film (avec bande-son
Fight Club). Une fonction d’une conception enfantine, et
pourtant si peu utilisée dans les DVD (avez-vous jamais vu une
fonction similaire sur la plupart des musicals ?).
Le DVD offre également quelques notes sur le style de combat
« Wing Chun », ainsi qu’une biographie de Yuen Wo-Ping.
Aie. C’est là où les choses se gâtent… Si l’image est au format 1.85 respecté (mais en 4/3), le master vidéo rappelle le bon vieux temps de la VHS. Pellicule très bruitée, pas de définition, couleurs délavées, très peu de détails : pas de doute, le master remonte à l’époque de Cléopatre et a fait 452 fois le tour du monde avent d’atterrir chez l’éditeur.
Le test a été fait sur la VF. Ou plutôt, sur les deux pistes audio françaises - en DD 2.0 et en MPEG. Cette dernière semble avoir un peu plus de pèche de sa consoeur en Dolby Digital. Pas d’effet surround, et une exploitation très limitée des fréquences. La version cantonaise - en MPEG stéréo - est plus détaillée, et les voix font plus « vrai ». Mais il y a le petit détail de l’absence de sous-titres français, qui limiteront son attrait aux ressortissants et aux polyglottes.