Réalisé par Tarsem Singh
Avec
Jennifer Lopez, Vince Vaughn et Vincent D'Onofrio
Édité par Metropolitan Film & Video
Jennifer Lopez dans la tanière du loup. Une technologie cyber
qui permet à une personne de pénétrer dans la psyché d’un
autre. Un serial killer tombé dans un coma irréversible,
quelques instants avant son arrestation. Sa dernière victime
encore en vie, mais pas pour longtemps…
Il n’en faut pas plus à Tarsem Singh, pour signer son début au
cinéma avec un trip hi-tech au Pays des rêves, produit comme
par hasard par la compagnie qui donna naissance à Freddy
Krueger.. « The Cell » utilise toute l’imagerie fantastique,
mais il abonde avant tout dans un surréalisme pictural adapté
à l’âge du tout-numérique. L’apport du scénario, ou de
Jennifer Lopez, sont parfaitement inutiles : « The Cell » ne vit
qu’à travers les délires virtuoses de son propre univers.
Naturellement, la rationalité du film s’effiloche, mais en
tant que carte de visite interactive de la nouvelle Hollywood,
« The Cell » n’a quasiment pas de rivaux.
Les « production values » (les costumes d’Eiko Ishioka, la
photo, les décors, les FX…) sont étonnantes. Quelques
scènes-choc (par exemple, celle du cheval) abordent même le
domaine du jamais vu. Par ailleurs, cette édition contient le
montage « unrated » du film, avec quelques plans gore supprimés
de la version sortie en salles.
S’il fallait être l’avocat du Diable, on dirait que le seul hic de ce DVD est que son interface graphique n’est pas aussi « over the top » que son film. Rassurez-vous : cette édition spéciale est à la hauteur des grandes réussites de Seven7 ; présentation luxueuse (on ne se laisse pas du look de l’affiche), disque sérigraphié, bonus à go-go, localisation totale de tous les contenus. Si les écrans sont un peu bon enfant, on se console avec des morphing hybrides qui évoquent Hans Rudi Giger. Navigation aisée, sous-titres non imposés, la totalité des contenus de l’édition Z1 (sauf les éléments DVD- Rom, pour les habituels problèmes de droits). Le DVD français offre par contre un atout de taille, dont le disque nord- américain est dépourvu : le film en version « unrated ».
Un quadrillage impressionnant autour de l’univers du film,
même si les secrets intimes du style de Tarsem resteront sans
réponse.
Le commentaire audio du réalisateur constitue le
premier passage obligé dans la découverte des bonus - où on
apprend entre autres que David Cronenberg est le Dieu sur
terre de Tarsem. La deuxième piste additionnelle offre
d’ailleurs la musique isolée (en 5.1) d’Howard Shore.
Les 8 scènes coupées (dont la fin originale)
constituent sans doute la plus grande déception du DVD. Mis à
part une ou deux séquences, on comprend bien pourquoi elles
ont été écartées au montage. Mais le vrai problème est un
autre : le time-code et les watermarks occupent à eux seuls la
moitié de l’image ! Ce qui est à la limite acceptable pour
d’autres compagnies, l’es beaucoup moins pour New Line,
célèbre par les efforts incommensurables dans l’élaboration de
ses éditions spéciales. Puisque telle est leur politique, la
moindre de choses est qu’ils utilisent des éléments « clean »,
et si possible en 16/9. A noter la présence d’un commentaire
optionnel du réalisateur sur 6 des 7 scènes.
New Line (et Seven7 par ricochet) se rattrapent sur la section
suivante. Si le documentaire (12’) sur le style du
réalisateur ne sort pas de la moyenne, la partie sur
les effets visuels - entièrement en multi-angle, est la
cerise sur le gâteau. 6 séquences-clé sont expertisées à
l’aide de 2 ou 3 angles différents, sur fond de commentaire
des responsables des effets. Le passage d’un angle à l’autre
est très rapide, et la richesse des éléments vaut amplement le
détour (on trouve même un essai texte sur la conception de la
séquence « 2001 »). A noter que le 1er angle offre en fenêtrage
le contenu des angles additionnels.
Le nombre des contenus a obligé l’éditeur à réduire l’espace
alloué aux bandes-annonces. On y trouve « uniquement »
celles du film et de Destination finale (en revanche,
le teaser de « The Cell » est en 5.1).
Pas de surprises sur le reste : filmographies (un peu
minimalistes) page des crédits, ainsi que deux jeux ludo-
éducatifs sur l’empathie et le cerveau humain, hélas pas aussi
amusants que « L’horloge de la mort » de
Destination finale.
Note : tous les suppléments sont sous-titrés ou doublés
en français.
Un look assassin à l’image du film. Rien à dire : contrastes, couleurs, piqué et fluidité son bien à leur place. Même le changement de couche est plutôt rapide.
Tarsem joue davantage sur le pouvoir suggestif de l’image que sur le son. Pour permettre aux oreilles de pénétrer dans l’esprit du film, il faudra pousser un peu le volume. Si la clarté sonore (à la fois en VF qu’en VO), un travail plus appuyé sur les détails et sur la localisation spatiale aurait été le bienvenu. La piste musicale seule s’en tire assez bien.