Réalisé par Terrence Malick
Avec
Richard Gere, Brooke Adams et Sam Shepard
Édité par Paramount Pictures France
Texas, juste avant la Première Guerre Mondiale. Suite à une
altercation violente avec son employeur, Bill (Richard Gere),
ouvrier dans une fonderie de Chicago, s’enfuit. Direction : un
grand domaine du Texas où l’on recherche de la main d’oeuvre
saisonnière.
Sa petite amie Abby (Brooke Adams) et Linda, la petite soeur
de cette jeune femme, vont le suivre… Sur place, il fait
passer Abby pour sa soeur ; ne supportant pas qu’elle
travaille toute sa vie dans les champs, il la pousse dans les
bras du propriétaire du domaine, un homme jeune et riche mais
très malade…
Avec tout juste trois films à son actif en un quart de siècle
(« Badlands », « Les moissons du ciel », La Ligne Rouge),
Terrence Malick est un cinéaste américain très à part. De lui,
on sait peu de chose, tout juste l’a-t-on aperçu ! Il refuse
toute contingence hollywoodienne, toute facilité. Son oeuvre,
quant à elle, est singulière, puissante, lyrique et
universelle.
Malick est constamment à mi-chemin entre la narration et la
contemplation d’une nature qu’il sait bien vivante. Le moindre
cadrage est pensé. Sa caméra filme le mouvement avec toujours
la même souplesse. Ici, le moindre épi de blé est frôlé, là,
la moindre herbe folle est caressée. Il n’est pas étonnant de
constater que certains plans-séquence sont similaires à ceux
utilisés sur la La Ligne Rouge, notamment en ce qui
concerne la progression physique des personnages dans la
plaine…
Autre constante : la voix-off de la narration… une enfant
dans « Les moissons du ciel », un jeune homme dans
La Ligne Rouge… Comme si ces paroles étaient celles
d’anges qui nous regarderaient, nous parleraient et, parfois
même, nous jugeraient… Enfin, il ne faudrait pas oublier le
sublime travail effectué sur la photo du film : une lumière
naturelle, des plans semblables à des peintures. Tout est dit
: une atmosphère aérienne et mélancolique souligne ici une
histoire simple mais pour autant importante et déchirante.
Conformément à ce qu’indique la jaquette, ce DVD, édité par
Paramount dans un boîtier Amaray traditionnel, propose deux
pistes sonores en 5.1, neuf sous-titrages différents et, en
guise d’unique bonus, une bande-annonce originale. L’image est
en 16/9 anamorphique. Les menus, s’ils sont fixes et muets et
sans grande originalité, ont au moins le mérite d’offrir une
navigation simple, claire et directe.
Le film est découpé en dix chapitres. Cela semble peu mais
quand on connaît le cinéma de Terrence Malick, il est
difficile de fractionner son travail. Un petit feuillet de
chapitrage accompagne l’ensemble. Notons enfin la présence
d’un disque sérigraphié.
Un bande-annonce en VO
C’est tout… Une habitude de
l’éditeur…
Toutefois, c’est parfois mieux ainsi. Le cinéma a besoin de
conserver sa magie, son mystère. Sur une oeuvre telle que « Les
moissons du ciel », il vaut mieux privilégier un beau master,
une belle compression visuelle et sonore. Certes, on peut
toujours pinailler sur l’absence d’un commentaire audio,
d’interviews passé/présent, de scènes coupées, d’un document
de tournage… mais Terrence Malick serait-il toujours ce
cinéaste fascinant, mystérieux et génial si on affublait ses
films de tant de compléments ?
Un très beau 16/9 anamorphique. Le master est très propre même si l’on a pu constater deux ou trois instabilités et quelques taches noires au cours de la projection. Cette édition DVD magnifie, on ne le dira jamais assez, la photo exceptionnelle du film.
Un remixage en DD 5.1 plutôt discret. VO et VF font jeu égal. Les deux pistes sont claires mais manquent un peu de puissance. Les effets sont rares. On aurait souhaité un plus grand dynamisme sonore notamment sur la belle musique d’Ennio Morricone.