Réalisé par Roger Christian
Avec
John Travolta, Barry Pepper et Forest Whitaker
Édité par Warner Bros. Entertainment France
La saison estivale s’achève, et les chaînes hertziennes
remballent leur cycles Max Pécas, ou « Mon curé chez… », au
grand dam des amateurs de navets. Les voilà vautrés sur le
canapé, le regard vitreux, recherchant désespérément le
programme de choix. Bonne nouvelle, Warner a pensé à vous en
éditant l’inénarrable « Battlefield Earth ».
En voilà un : un nanar de compétition, un champion du monde
toute catégorie. Je ne vous parle pas du navet insipide comme
N’oublie pas que tu vas mourir,
l’invisionnable Vercingétorix ; non, là, on parle du
navet ridicule au look grotesque et aux incohérences
multiples, le nanar pendant lequel on se marre lors des scènes
les plus tragiques et ou les scènes drôles vous font pousser
des « oh la la » de consternation. Bref, le retour du Nanar avec
un N majuscule.
Et là, Hollywood ne s’est pas foutu de nous : avec John
Travolta et Forest Whitaker en drag-queens de l’espace hissés
sur des bottes à semelle compensée de la taille d’un immeuble
(des aliens nommés psychlos), qui leur donnent cette démarche
rigide propre au mono-neuronal monstre de Frankenstein, et des
dread-locks d’un métre de long collés sur la tête.
Mono-neuronal, le scénario l’est aussi, regorgeant du plus
grand nombre d’incohérences qu’un film puisse avoir. À
commencer par des extraterrestres redoutables qui ont envahi
la Terre en restant persuadés que les chiens étaient l’espèce
dominante, qui ourdissent des plans machiavéliques et
politiques dignes des complots qui se trament dans… les
maternelles (oh, tu es un psychlo très très méchant). Quant
aux êtres humains, leur sort n’est pas plus enviable.
Cantonnés depuis mille ans dans des grottes, ils parlent un
anglais parfait entre eux mais se comportent comme des singes
avec les psychlos (tout juste ne s’épouillent-ils pas) ; bien
que vêtus de peaux de bêtes et chassant avec des pieux
grossièrement taillés, ils apprennent à piloter des F-16 en
une semaine et écrasent des psychlos aguerris aux batailles
spatiales.
Hormis les effets spéciaux, nous sauverons de ce film quelques
phrases cultes : « c’est bon d’avoir des copains » ou « les
chiens ne sont pas doués pour les travaux manuels », qui font
mouche à chaque coups. Tout juste se consolera-t’on d’avoir
trouver le fils spirituel de « La soupe aux choux ».
Une jaquette Warner cartonnée, toujours aussi lisible et
élégante, mais le choix de couleurs sombres ternit un peu
l’ensemble. Une affiche sur-prometteuse trahit la qualité
artistique médiocre du film.
Le menu est animé et sonorisé. Son introduction est un peu
« toc » avec le photomontage de la Terre dans une ligne de mire,
ensuite il redevient plus classique avec des extraits du film
animé dans des fenêtres et un extrait musical en
accompagnement. Les polices sont toutefois un peu trop petites
pour être parfaitement lisibles.
Une fois de plus, il y a matière, mais les suppléments ne
présentent que peu d’intérêt.
Tout d’abord un commentaire audio du réalisateur (qui
fut réalisateur de seconde équipe sur Star Wars - Episode I : La Menace fantôme,
et qui aurait du rester là) dont seul les anglophiles pourront
profiter.
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Ensuite suivent plusieurs reportages : un court making-
of aux informations chichement fournies, un mini making sur
les effets spéciaux et un autre sur le maquillage de John
Travolta, qui reprennent 70% de leur matériel au making-of
déjà cité, donc inintéressants.
Ici, nous trouvons la perle rare, un story-board
accompagné d’un thème musical musclé, qui fait office de pièce
maîtresse tant le reste est inintéressant. Une bande-annonce
cinéma et deux spots TV finissent de combler le vide
intersidéral qui occupe cette galette.
Trois bonus cachés sont encore disponibles pour ceux
que ça tenterait (même un psychlo pourrait les trouver), qui
ne présentent pas plus d’intérêt. Bref une section suppléments
pleine de vide.
Parfaite. Une image pure et brillante, sans défaut de
pellicule, une compression de haute tenue qui restitue les
ambiances à dominante vert bleu ou orangé avec une très grande
stabilité.
Les effets spéciaux sont sublimés par la limpidité de l’image
et ne sont que rarement trahis. Une mention spéciale à
l’équipe canadienne des SFX.
Nous sommes un peu déçus. On s’attendait à un slam-bang pour donner un minimum de respectabilité à ce nanar, mais les pistes audio sont plus ternes qu’autre chose..