Réalisé par George Roy Hill
Avec
Paul Newman, Robert Redford et Katharine Ross
Édité par 20th Century Studios
Classique parmi les classiques du Western, « Butch Cassidy et
le Kid » conte l’histoire véridique et légèrement romancée de
deux hors-la-loi américains qui, à la fin du 19ème siècle,
pillaient banques et trains.
Même si le film respecte les règles du genre (grands espaces,
lenteur de la réalisation, fusillades…), il demeure une
oeuvre à part. En effet, les deux héros nous apparaissent plus
humains : ils fuient devant l’ennemi, ils rechargent leurs
flingues etc… Cassidy et le Kid connaissent leur destin mais
refusent de l’affronter en se promettant l’un à l’autre un
nouvel Eldorado… Si ce n’est pas la Bolivie, ce sera
l’Australie…
A l’image de Cassidy qui chevauche avec maladresse un vélo
dans une des scènes les plus mémorables du film et du Septième
Art, le siècle - symbolisé par cette horde infatigable qui les
poursuit - avance et nos deux héros sont de plus en plus
maladroits voire largués…
La musique de Burt Bacharach sonne très peu « Ennio Morricone »,
très peu Western (cf. le célébrissime « Raindrops Keep Falling
On My Head »). Cette musique, plus contemporaine, colle
parfaitement aux personnages du film qui sont eux-mêmes plus
modernes dans leurs propos et leurs attitudes que les héros
traditionnels de Western.
Enfin, ce qui restera de ce long métrage, c’est surtout le
fabuleux duo Newman-Redford. Leurs répliques souvent drôles
sont savoureuses et leur jeu, empreint de pathétisme et de
drôlerie, est exceptionnel. Trois fois oscarisé pour sa
photographie, sa musique et son scénario, ce film de George
Roy Hill (L’Arnaque) demeure un Western moderne, décalé
et terriblement attachant.
Parue chez MGM, cette édition Zone 2 a fait l’objet d’un soin tout particulier. L’image est un 16/9 anamorphique. Le choix des langues est limité à l’anglais (mono) au français (mono) et à l’italien (mono). L’ensemble du film et les bonus sont sous-titrés dans quatre langues (français, anglais, italien, néerlandais). Les menus, fixes et muets, sont clairs et conservent l’esprit western du film. Vingt-quatre chapitres découpent ce long métrage. De nombreux suppléments essentiels complètent l’ensemble. Une véritable édition collector.
Un Commentaire audio (VOST) du réalisateur, du
producteur associé, du directeur de la photo et de l’auteur
des chansons du film (et non du compositeur comme il est
annoncé dans le menu !). Si au début ce commentaire s’avère un
peu mécanique et froid, il n’en est pas moins captivant.
Appliqués, les différents intervenants livrent des
informations précises et passionnantes sur le film.
Quant au document Le tournage de Butch Cassidy et le
Kid, c’est un véritable témoignage cinématographique qui
ravira tout cinéphile qui se respecte. Emaillé de nombreuses
images du tournage et d’un commentaire d’époque, ce film de
quarante minutes est un véritable joyau. On y découvre, entre
autres choses, un réalisateur minutieux, parfois
intransigeant, mais très imprégné par son projet.
Ce n’est pas tout. Une série d’interviews de 1994
(VOST) chapitrées de Paul Newman, de Robert Redford, de
Katharine Ross, du scénariste et de Burt Bacharach permet
d’évaluer ce que le film a pu représenter dans la carrière de
chacun. En outre, deux montages d’entretiens ont été ajoutés :
une petite touche d’humour, vous le verrez…
Pour compléter cette édition collector, il vous reste encore à
visionner un générique alternatif plus long et plus musical,
trois bandes-annonces d’époque (VO) et de nombreuses notes de
production malheureusement très peu lisibles.
On peut regretter l’absence de filmographies mais le travail
d’agrémentation réalisé par MGM est fort complet.
La version restaurée a servi de master à ce DVD. Même si l’on
remarque un petite altération de la bande et quelques coupures
de montage, l’ensemble est très bon. Les tons bistre et sépia
du début du film sont très bien rendus.
Quant aux images en couleurs du reste du film, elles ouissent
d’une définition précise et sans défaut. Certes, les scènes de
pénombre manquent parfois un peu de contraste mais le confort
visuel demeure très agréable de bout en bout. Les contours
sont précis et fins et aucun tremblement ou scintillement n’a
été constaté.
On préférera de loin la VO (mono) pour sa netteté et son authenticité. Les doublages français (mono) et italiens (mono) d’époque ont une résonance trop artificielle.