Réalisé par Mike Mendez
Avec
Dave Larsen, David Gunn et C.T. Miller
Édité par Seven7
Attention, âmes sensibles s’abstenir. Que l’on trouve malsain,
sensationnaliste, fulgurant, incompréhensible ou simplement
raté, « Serial Killers » est l’un de ces trips « dark » qui ne
laissent personne indifférent… à condition de supporter ses
45 premières minutes, car c’est à partir de là que le vrai
film commence.
La publicité autour du film le compare à la fois à
Tueurs nés et Une Nuit en enfer. En réalité,
« Serial Killers » commence avec une référence aux frères
Menendez, deux gosses de la bonne société d’Hollywood qui
avaient massacré leurs parents avec des fusils à pompe (et qui
avaient évité des condamnations lourdes au procès grâce au
talent de leurs avocats). En tout cas, on ajoute un esprit à
la Mickey & Mallory, on lâche deux frères serial killers dans
la nature, et nous avons le concept du film. Ils pénètrent
dans le pavillon d’une famille all-american, brutalisent le
père et couchent avec les femmes de la maison.
Mais, comme nous disions auparavant, « Serial Killers » commence
ici. Car la bonne famille est composé par des détraqués de la
pire espèce, qui font passer les deux frères pour Gandhi et
Mère Thérèse de Calcutta. On a du mal à suivre le réalisateur
dans la suite du trip, mais il suffit de dire que le reste du
film devient une accumulation de fusillades insensées, avec
quelques dizaines des cadavres (essentiellement des flics et
les cannibales dans la cave du pavillon) et du gore à go-go.
Mike Mendez ne cherche pas de plaire aux spectateurs ; il se
contente d’exploser la cervelle de son film avec une structure
incompréhensible, mais aussi avec une volonté de secouer le
spectateur qui parvient à ses fins. Bijou méconnu ou film
raté ? Les deux à la fois. Bref, un film-culte dans le bien et
le mal, à conserver dans un recoin caché de la vidéothèque.
Nous sommes définitivement dans la catégorie DVD budget : écrans fixes et muets, une seule piste audio (VF 2.0), mais tout de même une vidéo en 16/9 anamorphique. Le DVD joue toutes ses cartes sur le design à sensation de la jaquette, et les avertissements pour les âmes sensibles. Le flyer du chapitrage et la sérigraphie du disque expriment bien la connotation « sick movie » de « Serial Killers ». Un disque low budget, mais un packaging très cult.
Juste la bande-annonce, et c’est tout. Contrairement aux indications sur la jaquette, celle-ci est disponible en VF et VO (sous-titrable).
Le style insensé de Mike Mendez met à dure épreuve les algorithmes d’encodage : un bon 90% du film est photographié avec de la lumière en contre-jour, et avec des contrastes ultra-violents. Globalement, la vidéo s’en sort assez bien, avec des noirs très profonds et une palette de couleurs assez réactive au moindre changement. La fluidité de l’image compense la définition un peu limitée et la granulosité de la pellicule.
Juste une piste française (en québecois, mais sans accent) en DD 2.0 assez limitée et centrale, mais qui s’élargit bien lors des nombreuses fusillades et leurs effets « gory ». Par contre, ne vous attendez pas à des prestations Comédie Française de la part des doubleurs, qui nous font regretter l’absence de la VO..