Réalisé par Kjell-Åke Andersson
Avec
Krister Henriksson, Johanna Sällström et Ola Rapace
Édité par M6 Vidéo
Kurt Wallander est commissaire de police criminelle à Ystad,
petite ville côtière du sud de la Suède. Dès le pilote, sa fille
Linda, fraîche émoulue de l’école de police, rejoint le même
commissariat. Le coffret dit « saison 1 » regroupe 13 épisodes
de 90 minutes dont la première diffusion s’est étalée en Suède
sur près de quatre années, à partir de janvier 2005. Les
personnages, la bible et le scénario ont été créés par Henning
Mankel, auteur de plus de 25 romans, dont une série de 11
consacrée aux enquêtes de Kurt Wallander.
Kut Wallander et sa fille, épaulés par Stefan, un jeune flic, ont
affaire à des psychopathes, apparemment très nombreux dans ce tout
petit recoin de l’Europe, auteurs de crimes tous plus horribles
les uns que les autres : victimes totalement vidées de leur sang,
vivantes pour que le coeur continue à pomper, pendaison filmée par
l’assassin, meurtres d’enfants par un pédophile, j’en passe, et
des plus sanglantes ! Le ton lugubre de la série s’harmonise avec
les ciels blafards et la mer grise des hivers suédois, même s’il
est éclairci, de temps à autre, par les chamailleries de Linda
avec son commissaire de père, indiscipliné, bougon, et avec un
sérieux penchant pour la musique classique et… le whisky !
Voilà qui vous rappellera certainement deux de ses collègues, à
commencer par le fameux Inspecteur Morse,
d’Oxford, plus grincheux, plus excentrique et plus fantaisiste que
son homologue suédois, nettement plus introverti. Mais il ne faut
surtout pas oublier Jane Tennison, la trouble héroïne londonienne
de Suspect numéro 1, probablement la
meilleure des séries policières, tant pour la façon dont elle nous
fait fouiller l’intimité du personnage principal (brillamment
incarné par Helen Mirren) que pour la peinture sociale esquissée à
l’occasion de chaque enquête, un peu à l’instar des enquêtes de
Maigret. Ces deux soeurs aînées, respectivement apparues en 1987 et
1991, sont désormais disponibles en France (ne manque plus que la
saison 8 de Morse).
Bien que moins originale, Wallander vaut par une unité de style,
caractérisée par un pessimisme un peu poisseux et le réalisme,
presque insoutenable parfois, de certaines scènes ; si certains
épisodes s’étirent un peu en longueur, d’autres soutiennent
parfaitement l’intérêt, en particulier l’épisode 6, dont la fin est
un remarquable exercice de suspense filmé par une caméra experte
dans des éclairages étranges, le tout accompagné par l’efficace
musique de Adam Nordén.
La conclusion tragique de l’épisode 13 pouvait laisser penser
qu’il allait être le point d’orgue de la série. Erreur car, après
une pause de près de deux ans, Wallander a repris du service en
Suède, en parallèle avec une adaptation britannique avec Kenneth
Branagh dans le rôle-titre.
Même s’il est plutôt esthétique, le menu est spartiate : il se
limite aux choix des épisodes. Pas de version originale, pas de
sous-titres pour les malentendants. Rien !
Cette façon la plus radicale de ne tirer aucun parti de
l’interactivité du support, nous ramène aux temps obscurs de la
cassette VHS.
Heureusement, les exemples d’une telle pratique restent rares ; je
me souviens toutefois de la série Profiler.
Là encore : nothing, nada, niente, rien !
L’image est propre, avec quelques fourmillements et des contrastes parfois insuffisants.
Il n’est multicanal 5.1 que sur le papier. C’est plutôt un son mono, avec de rares et timides effets stéréo. Les bruits d’ambiance sont très faiblement repris par les enceintes surround, sans donner la moindre spatialisation. Seule la musique d’accompagnement sollicite toutes les enceintes. Ceci dit, le son est assez clair, en dépit d’un souffle perceptible.