Avec Bruno Salomone, Valérie Bonneton et Isabelle Gélinas
Édité par France.TV Distribution
La joyeuse bande des Lepic et des Bouley, créée par Anne Giafferi
et Thierry Bizot, revient pour une deuxième saison de 6 épisodes,
deux fois plus courte que la première, mais diffusée en prime time.
Nous voilà repartis pour une série de saynètes, souvent drôles, qui
s’enchaînent presque sans temps morts. Le comique est entretenu par
des quiproquos, des gaffes verbales qui transforment ce qui devait
être des encouragements en égratignures sur des plaies à vif et,
surtout, par des dialogues qui réservent de bonnes trouvailles, du
style « regarde la télé au lieu de lire des conneries ! ». Quand
Valérie est persuadée que Denis la trompe, elle rétorque aux
conseils d’une amie : « J’ai vu assez de films pour savoir comment
réagir dans ce genre de situation ».
Les deux familles, observées avec condescendance par une vieille
voisine et son chien lilliputien, sont confrontées à de sérieuses
épreuves. Chez les Lepic, rien ne va plus : Renaud a de graves
difficultés professionnelles pendant que Fabienne laisse tout s’en
aller à vau-l’eau dans la maison pour se lancer dans un premier job
hasardeux et que les chances de Christophe au bac semblent
s’amenuiser au fur et mesure que s’avance à grands pas la fin de
l’année scolaire.
Ça ne va guère mieux chez les Bouley. Les crises d’angoisse de
Valérie sont nourries par l’approche inexorable de la quarantaine,
par l’inertie de Denis, toujours au chômage ou, plutôt, « en
restructuration professionnelle », à la recherche d’un improbable
« truc artistique, dans un contexte sympa avec pas trop de
contraintes » et par toutes les questions qu’elle se pose au sujet de
Tiphaine qui n’est plus une enfant, mais pas encore une femme.
Corinne, sa copine de bureau, par ses soutiens qui tombent
systématiquement à plat, contribue largement à lui saper un peu plus
le moral.
Les saynètes sont, au cours de cette deuxième saison, reliée par un
arc narratif : dès le début du troisième épisode, Fabienne Lepic,
mollement secondée par Denis Bouley, traque un homme qu’elle croit
être un assassin. Ce qui donne, en prime, quelques scènes d’action
inattendues dans une série sur la vie de famille.
Une mini-série plus que sympa, avec un générique rythmé par la
chanson éponyme de Jacques Dutronc (paroles mimées par les
protagonistes) puis ponctué par un tonitruant « à taaaaable ! » rugi
par Fabienne Lepic pour rameuter les membres de la famille. À
signaler la qualité de la musique de Philippe Kelly qui assure,
avec humour et élégance, le contrepoint du récit.
Encore quelques réussites comme celle-ci pour nous convaincre que
la production française de télévision est capable de rivaliser avec
celle d’outre-Atlantique ou d’outre-Manche.
L’analyse a été réalisée à partir de DVD test.
Des sous-titres français sont disponibles, ce qui est trop rare
et mérite un grand coup de chapeau ; dommage qu’il faille repasser
par le menu principal pour les activer ou les désactiver.
Pas facile, pas cilefa : parodie assez drôle d’une séance d’enregistrement d’un rap song par Bruno Salomone/Denis Bouley, qui jouait aussi le David de Clara Sheller. Tous les ingrédients sont là, rythme, verlan et l’accent 9.3. Il connaît manifestement la chanson, non seulement les bons vieux airs des années 80 qu’il « croone » aux pensionnaires d’une maison de retraite, mais aussi le hard rock dans lequel il se lâche à la fête du lycée, sous l’oeil perplexe des parents d’élèves et du proviseur. (1.77, DD stéréo).
La photo est bien contrastée, avec un bon étalonnage des couleurs. Le léger grain convient à la nature intimiste de la série.
Son stéréo clair. L’importance de la musique et quelques scènes d’action auraient justifié un son multicanal.