Avec Ron Perlman, Linda Hamilton et Roy Dotrice
Édité par Koba Films
La saison 1 se terminait
par une ambiguïté sur les relations entre la belle et la bête,
entre Catherine et Vincent. Le très fort attachement entre
les deux personnages n’était-il pas un amour impossible, voué
à rester platonique, une amitié profonde ? Dès le deuxième
épisode, une scène paraît lever le doute : au milieu d’une
sorte de forêt de sécrétions calcaires, au bord d’un lac
(souterrain, cela va sans dire, comme tous les extraordinaires
décors de la série) Vincent lit un poème à Catherine, la tête
appuyée sur son épaule, les yeux mi-clos. Pas vraiment un
comportement amical. Mais il faudra attendre le douzième
épisode pour saisir le premier baiser furtivement déposé par
Catherine sur les lèvres de Vincent. Celui-ci devra renoncer
à une escapade au Connecticut avec Catherine parce qu’il ne
peut se résoudre à quitter le monde d’en bas, tant pour
assurer la protection de la communauté que par crainte de
s’exposer à l’hostilité du monde d’en haut : « Sommes-nous
condamnés à nous contenter d’un poème au lieu d’un coucher de
soleil ? » Oui, parce que le projet restera un rêve, ce que
Catherine accepte avec philosophie : « Il y a des gens qui ne
rêvent même pas… ». Suit un songe merveilleux où Catherine,
fantomatique, insaisissable, disparaît dès que Vincent
s’approche d’elle, où les membres de la communauté le
pourchassent pour le tuer, où Paracelsus, l’incarnation du mal,
lui promet la vie sauve s’il se rallie à lui, où il est à la
merci des voyous d’en haut, dans un futur indéfini où
Catherine ne le reconnaît même pas.
Le monde d’en bas, société utopique gouvernée par la sagesse
d’un patriarche, Father, sans lutte de classes, sans monnaie,
dans un silence seulement troublé par la musique classique et
les messages scandés sur les canalisations, n’est plus le
havre protecteur qu’il était encore pendant la première
saison : la communauté doit lutter contre une épidémie de
peste pulmonaire.
À la fin deuxième saison, plus sombre encore que la première,
Vincent découvre la vérité, qu’on lui avait toujours cachée,
sur ses origines et les horribles circonstances de sa
naissance. Non, je ne vous en dirai pas plus, sauf que cette
vérité est si dure à supporter qu’elle déchaîne toute la
bestialité qu’il avait, jusqu’alors, réussi à contenir. La
saison s’achève par un plan fixe de Catherine qui s’enfonce,
seule et fragile, dans l’inquiétante obscurité du labyrinthe
de tunnels, guidée par les rugissements de Vincent.
Attendons patiemment la troisième saison, encore plus
dramatique, limitée à douze épisodes, de cette belle série,
qui ne ressemble à aucune autre, avec ses deux héros/amants
que leur nature devrait éloigner l’un de l’autre au lieu de
les rapprocher. Sa diffusion pourrait être favorisée par la
remise au goût du jour de ce thème avec Twilight - Chapitre 1 : Fascination, avec le
curieux « The Right One In » (Låt den rätte komma in) de Tomas
Alfredson, et avec la série Moonlight, créée par Ron Koslow,
également créateur de La Belle et la bête (ces deux dernières
oeuvres, dont la sortie en France n’est pas encore annoncée,
sont disponibles au Royaume Uni).
On retrouve les caractéristiques du coffret de la saison 1 : version doublée en français et version anglaise avec sous-titres français optionnels spécialement conçus par l’éditeur.
De frugal dans la saison 1, le menu est devenu famélique !
Dans l’assiette, cinq courtes introductions (de 1 à 3 minutes),
pas inintéressantes, par Linda Hamilton et Ron Perlman, filmées
récemment, pour les épisodes 1, 7, 12, 18 et 22 et la
présentation de quelques séries distribuées par Koba Films
Video.
Le bilan contrasté dressé pour la première saison est le même pour la seconde : couleurs fraîches, beaucoup de grain et une forte solarisation pour les scènes filmées en contre-jour (pour plus de détails, voir la critique de la première saison).
Là encore, voir l’analyse plus détaillée faite pour la première saison : clarté du son mono avec des voix qui se détachent distinctement des bruits d’ambiance, très étouffés dans la version doublée en français.