Réalisé par Clint Eastwood
Avec
Angelina Jolie, John Malkovich et Michael Kelly
Édité par Universal Pictures Home Entertainment
Voici le trentième film réalisé par l’infatigable Clint
Eastwood (65 rôles au cinéma), producteur et compositeur de
musique (il a écrit celle de l’Échange). À la quantité de ses
réalisations d’ajoute la qualité, ce que démontre la seule
énumération de ses derniers films : Million Dollar Baby,
Mémoires de nos pères, Lettres d’Iwo Jima,
le diptyque sur la bataille d’Iwo Jima vue des deux camps
opposés et Gran Torino, dont la sortie en DVD et
Blu-ray disc est annoncée pour le 1er juillet 2009.
« L’échange » (Changeling) est centré sur le personnage de
Christine Collins, interprétée par Angelina Jolie, qui sort
complètement, mais brillamment, du registre des films d’action,
comme Mr. & Mrs. Smith ou Wanted,
qui lui est plus familier. Deux histoires se déroulent
parallèlement, l’une sur le prix payé par Christine Collins
pour avoir osé critiquer publiquement la police de Los Angeles,
l’autre sur la découverte, l’arrestation et la condamnation à
mort d’un psychopathe assassin d’une vingtaine de jeunes
garçons.
Bien que le film soit assez long, on ne s’ennuie jamais, pris
aux tripes par la souffrance et l’humiliation infligées à
Christine Collins, enfermée dans un asile psychiatrique sur la
seule signature d’un capitaine de police. Ce qui rappelle le
magnifique et poignant Frances, réalisé par
Graeme Clifford en 1982 sur le terrible châtiment, véridique,
de l’actrice Frances Farmer (le meilleur rôle de Jessica Lange,
récompensée par le prix d’interprétation féminine du festival
de Moscou), broyée par le système simplement parce que son
comportement détonnait avec les valeurs sociétales de l’époque
et dérangeait la tranquillité de ses parents.
Une histoire chargée d’émotion dans le Los Angeles des années
20, dont il ne reste plus grand-chose aujourd’hui, avec les
mêmes tramways rouges (qui ont repris du service pour le
tournage), ceux déjà vus dans le Good morning Babilonia
des frères Taviani sur les premières années de Hollywood
(aujourd’hui retiré, à rééditer, please !). Le délicat thème
musical de Clint Eastwood revient comme un leitmotiv, ajoutant
à la nostalgie. Un effort remarquable a été fait pour les
costumes et véhicules d’époque, voitures, motos et trains.
Rien d’exceptionnel à signaler.
Menus en anglais ou en français.
Sous-titres anglais ou français, optionnels.
20 chapitres.
Critique réalisée à partir d’un « DVD test ».
Frugal !
- Partenaires de crime : Clint Eastwood et Angelina Jolie (14 min.)
- Le fil conducteur : Angelina Jolie devient Christine Collins (5 min.)
Le seul intérêt de ces deux séries de courtes déclarations du
réalisateur, du producteur, du scénariste et des acteurs est
de nous apprendre que le scénario a été inspiré par l’histoire
de la vraie Christine Collins, redécouverte à l’occasion du
nettoyage des archives de la police de Los Angeles,
apparemment moins efficace alors qu’elle ne le deviendra, 80
ans plus tard, avec la « strike team » de Vic Mackey dans la
série The shield.
Tout le reste n’est fait que des habituels coups d’encensoir
que s’envoient et se renvoient les protagonistes du film.
Couleurs volontairement douces, avec une léger grain qui convient au thème et à l’époque à laquelle l’histoire se déroule.
Aucun effet spectaculaire, mais un son multicanal clair dans les deux langues. La spatialisation est, dans l’ensemble, naturelle, avec toutefois quelques sérieux « trous » dans les bruits d’ambiance, par exemple dans la scène du standard téléphonique, au début du chapitre 4.