Réalisé par John Carpenter
Avec
James Woods, Daniel Baldwin et Sheryl Lee
Édité par H2F
De l’ail ? Rien à faire. Une croix ou de l’eau bénite ? Ca ne
sert à rien. Un pieu dans le coeur ? Oui, mais alors il faut
assurer, car les suceurs de sang ne ressemblent en rien aux
créatures de Buffy, où un coup de kickboxing suffit pour les
(r)envoyer dans l’au-delà. Non, pour tuer les vampires de John
Carpenter, il faut du sang, des tripes, et les gueules de
James Woods et Daniel Baldwin.
Et - fidèle à son habitude - Carpenter ne fait pas les choses
à moitié. Dans un monde où on demande aux cinéastes horror de
se conformer aux règles politically correct, John Carpenter
réalise un film aussi jouissif et gore
qu’Une Nuit en enfer de Rodriguez, et aussi irrévérent
que Near Dark de Kathryn Bigelow. Un film où les
vampires restent vampires, mais où leurs chasseurs sont une
cinquième colonne entraînée et mandatée par le Vatican, où les
chevaliers de la lumière n’hésitent pas à aller aux putes, et
où la vraie source du mal reste toujours le pouvoir et la
bureaucratie.
« Vampires » est donc un film politique habilement déguisé en
Van Helsing. Un conte westernisant (un autre sur le compte de
Carpenter), qui masque son manque relatif de moyens par un
rythme diabolique, et par une brochette d’acteurs-cowboys
(Woods, Baldwin, Sheryl Lee) bien calés dans leurs
personnages. Une oeuvre sauvage et au charme irrésistiblement
surnaturel.
En France, John Carpenter est un auteur, en Allemagne il est
un cinéaste, et aux Etats-Unis… hum… does anybody know a
John Carpenter ??! Normal que ce soit donc la France à avoir
le privilège - et les moyens financiers - pour sortir une
édition collector 2 disques bien digipackée. Bref, un disque à
garder et à conserver au chaud.
Pourquoi deux disques ? Parce que un ne suffisait pas pour
loger les pistes DD et DTS, et les suppléments. Forcément, le
premier DVD affiche donc tout complet, tandis que le deuxième
se révèle un peu juste au niveau des contenus.
Les menus animés sont fonctionnels sans être spectaculaires.
Mais ce qu’on regrette le plus, n’est pas tellement les sous-
titres imposés (une constante contractuelle chez Film Office),
mais plutôt l’absence de quelques petits goodies, de la cerise
sur le gâteau, quoi…
Trop petits pour un seul disque, et trop gros pour deux. Voici
le grand limite de cette édition collector. Ses bonus sont le
classique verre mi-plein, mi-vide.
Comme c’est l’habitude sur ce genre d’éditions, un seul bonus
est à l’affiche sur le disque 1 : le commentaire audio
de John Carpenter (en VOST). Une session explicative, jamais
ennuyeuse ni avare en détails sur la fabrication du film.
Dommage juste qu’elle ne soit pas à la hauteur du commentaire
de Les Aventures de Jack Burton dans les griffes du Mandarin, où Carpenter se
livrait à un vrai tour de force en duo avec Kurt Russell.
La pièce maîtresse du deuxième disque - et des bonus tout
court - est un long documentaire-portrait sur Carpenter
(voix off en VF, interviews en VOST) produit par l’American
Film Institute, et diffusé à son temps sur la chaîne
« CinéCinémas » en France. Il s’agit d’un long voyage didactique
(peut-être trop) à travers la filmographie de l’auteur. On
n’apprendra pas de secrets particuliers, mais le document (qui
s’arrête en 1997) met en valeur l’intégrité et le refus du
compromis de John Carpenter.
Et c’est à peu près tout. Le reste suit les standards
habituels : une featurette issue de l’EPK (VOST), deux
filmographies déroulantes - et pas une de plus, et le
bandes-annonces de « Vampires » et de « Ghosts of Mars »,
en 16/9 mais en VF uniquement.
Faute de moyens (ou de matériel disponible), les extras de
cette édition arrivent un peu essoufflés à l’arrivée. Dommage
pour l’absence de bonus cachés, même si les présents -
avouons-le - méritent une place de choix dans les DVDthèques
carpenteriennes.
Très bon piqué de l’image. Le problème se situe plutôt au niveau des arrières-plans, qui ont été un peu sacrifiés pour laisser davantage de place aux pistes son. Mais sur un film aussi dynamique que « Vampires », on se soucie avant tout de la fluidité des cadrages..
Un sans faute. Que ce soit en VO ou VF, en Dolby Digital ou en
DTS, l’ambiance sonore du film reste explosive. Le choix se
fera sur les appréciations personnelles : doublage très trashy
et limite vulgaire, et version originale pour les
inconditionnels de James Woods.
L’impossibilité de changer de langue à la volée ne simplifie
pas les comparaisons. Les deux pistes DD sont très brutes et
dynamiques, un peu à l’image du film. Mais les bandes DTS ne
font pas de prisonniers : effets sonores, crescendo
dynamiques, soin dans les détails, ambiance parfaitement
enveloppante : tout est bon dans l’univers carpenterien.