Réalisé par Kurt Neumann
Avec
David Hedison, Patricia Owens et Vincent Price
Édité par 20th Century Fox
Le corps d’un scientifique de génie est retrouvé sous une
presse hydraulique, la tête et un bras broyés ; sa femme avoue
le meurtre. Cette version ne convenant pas à François (Vincent
Price), le frère de la victime, celui-ci va découvrir la
terrible vérité : lors d’une expérience de téléportation,
les molécules de son frère ont été recombinées avec celles
d’une mouche. L’animal prenant le pas sur l’homme, il
cherchera désespérément le moyen de redevenir humain…
Pour qui a vu « La mouche noire », l’image finale de l’insecte
se faisant dévorer par une araignée est une vision qui, sans
être graphiquement violente, est d’une horreur insoutenable.
Et c’est là où le film fait mouche (si je peux me permettre) :
malgré une économie de moyens incroyable, le film nous plonge
petit à petit dans la terreur la plus complète en nous faisant
partager la lutte de cet homme, dont la raison est peu à peu
envahie par un instinct animal incontrôlable.
Brillant et mari aimant sans défaut apparent, il n’est pas un
méchant mais un brave type auquel on s’identifie sans peine ;
sa transformation en ce qui aurait dû être une mouche
inoffensive, est d’autant plus tragique et horrible que la
fin, inéluctable, nous est connue dès le début.
Bien sûr, on n’emprunte jamais tout à fait les chemins
métaphoriques chers à Cronenberg, point de philosophie chez
Kurt Neumann, mais loin de la distanciation confortable
qu’offre la réflexion, le film est reçu tel quel, au premier
degré, et, avec le temps, il n’a rien perdu de son impact. Une
oeuvre remarquable, à voir et à avoir.
Une jaquette claire et précise, dont l’illustration donne
l’impression d’avoir été modernisée : elle ne colle pas avec
l’esprit du film.
Le disque en lui-même présente un menu fixe, l’éditeur ne
s’est pas donné la peine de le sonoriser avec un extrait de la
bande musicale du film, ce qui aurait été agréable quand même.
Le curseur de navigation est représenté par une patte de
mouche (plus proche de la pince de scorpion), là encore, une
plus grande diversité de curseurs aurait un peu égayé le
disque. Chaque sous-menu est illustré par une photo de
production différente, bref un menu basique.
L’éditeur s’est cantonné à nous offrir une série de
bandes-annonces (La Mouche, La Mouche II,
Le Retour de la mouche - suite directe et grotesque - et
Le Voyage fantastique, cherchez l’intrus) vantant les
autres sorties Fox.
Bien sûr, on aurait voulu avoir plus de renseignements sur la
conception de ce passionnant chef-d’oeuvre (ne serait-ce que
de simples notes de production), des affiches d’époque, ou au
moins une édition semblable à celle de la Zone 1, sur laquelle
on bénéficiait du Le Retour de la mouche en face B.
Le film a été restauré dans les années 90 par la Fox. Bien lui a pris, car cette édition nous offre un très beau Cinémascope, mis en valeur par une très bonne tenue de la compression. En revanche, une pluie de taches blanches est à noter sur le générique de début. Autre défaut notable, l’image est un peu vieillotte, avec une légère tendance à tirer vers le marron. Un défaut qu’ont d’ailleurs tous les films de cette époque.
La version originale est, sans conteste, la meilleure : un surround ample, certes sans effets, mais un bon rendu des aigus et des graves. Le son de la presse hydraulique est à ce titre effrayant de réalisme, rien de commun avec la restitution faite sur les versions française et italienne, qui se caractérisent par des doublages mis en avant et une bande son qui a vieilli avec le film (un mono un peu sourd).