Réalisé par Richard Fleischer
Avec
Stephen Boyd, Raquel Welch et Edmond O'Brien
Édité par 20th Century Studios
Préparez-vous à vivre une expérience transcendentale avec ce
film. Imaginez une équipe de sous-mariniers réduits, avec
leur submersible, à la taille de microbes et injecté dans le
corps d’un scientifique mourant. Leur mission est d’opérer le
bonhomme de l’intérieur. Mais voilà, une heure dans le
corps humain c’est pire qu’une nuit dans le Bronx. Ainsi,
nos héros devront affronter des bulles de savon géantes,
faire du trampoline sur des structures gonflables, éviter
de se faire ficeler par des guirlandes de noël et de ne pas
se faire dissoudre par des demak’ups géants. Sans compter
la présence d’un espion au sein de cet équipage qui fera
tout pour empêcher la mission d’aboutir : n’importe quel
spectateur sevré d’aventures de Oui-Oui le démasquera
d’entrée puisque c’est le seul athée dans le sous-marin.
Dire que ce film a reçu un oscar pour ses effets spéciaux
en 1966 prête à sourire aujourd’hui, surtout que Joe
Dante nous a livré il y a quelques années une « Aventure
intérieure » bien plus crédible et amusante. Mais c’est
justement le sérieux confondant avec lequel ce film à été
conçu (qui transpire à chaque minute de projection) qui
le rend attachant d’une certaine façon. Certes c’est
kitch, certes la combinaison de Raquel Welch semble
avoir été cousue à même la peau, certes les effets de
transparence sont ratés, mais il n’empêche que ce film
est passionnant de bout en bout : peut-être parce qu’il
apporte une vision naive du monde propre aux années 60.
Première chose remarquée et remarquable : la qualité de la
jaquette qui, avec ses tons rouges restitue parfaitement
le caractère science-fiction du film et souligne à
merveille son côté kitch.
Quant à l’utilisation de la dominante rouge dans le menu,
elle est moins heureuse. En premier lieu, à cause de la
conception du menu en lui-même : des images fixes
teintées en rouge, un accompagnement musical passé à la
trappe. L’impression de kitch a disparu laissant la
place à une impression de travail bâclé. On sent la
volonté de l’éditeur de sortir ce film parmi d’autres
pour noël. Toutefois, l’utilisation de certains curseurs
tel qu’un mini sous-marin ou des alvéoles pour la
navigation nous rendent le sourire, même si on aurait
voulu une profusion de ces clins d’il : des globules
rouges, des anticorps.
Pour finir, disons qu’une sortie dans une collection
premier prix aurait été plus judicieuse et laissé plus
de chances à ce film de trouver son public.
S’il fallait une preuve du caractère opportun de cette
édition, elle se trouverait dans la profusion des
suppléments : une simple bande-annonce et puis voilà.
N’existe-t-il pas une édition zone 1 qui, si elle n’offre
pas de making-of ou de galerie de photos, est éditée
avec « Voyage au fond des mers » (une autre production
Irwin allen) en face B. Voilà sans doute ce qui aurait
fait passer la pillule de l’alignement au prix en
nouveauté.
Des scènes d’extérieur déplorables : présence de grain, la
pellicule semble être brulée sur le bord droit. La tenue
des scènes studio est nettement meilleure, même si
quelques taches blanches apparaîssent ici ou là (et ce
ne sont pas des globules blancs), mais dont le principal
défaut est l’atténuation des couleurs. Les scènes à
effets spéciaux souffrent d’une forte granulation.
Côté compression, rien à signaler : bonne tenue de
celle-ci malgré certains plans difficiles.
Un dolby surround anglais qui n’en a que le nom, les
enceintes arrière sont peu sollicitées et leur rendu est
faible. Elle offre toutefois une image stéréo efficace,
les effets gauche-droite ne se font pas prier.
Les versions italienne et française, comme toujours,
suivent dans un mono un peu terne et étouffé.